Kamaran
Kamaran (arabe : كمران Kamarān) est une île de la mer Rouge, appartenant au Yémen. Elle constitue un district à part entière au sein du gouvernorat d'al-Hodeïda. Elle est peuplée de 2 465 habitants (2004)[1].
Kamaran كمران (ar) | ||
Image satellite de Kamaran dans la mer Rouge. | ||
Géographie | ||
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Pays | Yémen | |
Localisation | Mer Rouge (océan Indien) | |
Coordonnées | 15° 20′ 28″ N, 42° 35′ 09″ E | |
Superficie | 108 km2 | |
Point culminant | Jabal Yaman (24 m) | |
Géologie | ||
Type | Île continentale | |
Administration | ||
Statut | District | |
Gouvernorat | Al-Hodeïda | |
Démographie | ||
Population | 2 465 hab. (2004) | |
Densité | 22,82 hab./km2 | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC+3 | |
Géolocalisation sur la carte : Yémen
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Îles au Yémen | ||
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Géographie
modifierL'île se situe à 84 km de la ville d'al-Hodeïda[2].
La côte occidentale est bordée de récifs[3]. Elle est constituée de madrépores et de coquillages[2]. Ces récifs de polypiers constituent une bande presque continue qui entoure l'île, et se révèlent à marée basse. Ils contiennent, dans les calcaires quaternaires, surtout des Galaxea Lamarki, G. longissima, G. irregularis, Coeloria Forskoeliana, C. astroeiformis, C. Esperi, Heliastroea Forskoeliana, Mussacristata, Clausastroea Savignyi, Fungiapalella, Astroeacavernosa[4].
Démographie
modifierParmi les 333 districts du Yémen, celui de Kamaran est le troisième moins peuplé du Yémen, après celui de Zamakh wa Manwakh avec 1 505 habitants et d'Al Qaf avec 2 145 habitants[1].
Histoire
modifierMoyen Âge
modifierL'île est d'abord occupée par le royaume d'Aksoum en 525, puis par les Sassanides de Perse, ces derniers y établissent un fort[2].
Période portugaise
modifierLe Portugal, qui a commencé à établir plusieurs bases dans l'Océan Indien, s'y installe en 1490, et répare le fort persan[2].
Période ottomane
modifierL'île fait partie du vilayet du Yémen, à la suite de la seconde occupation du nord-ouest du Yémen par l'empire ottoman à partir de 1840. Les autorités ottomanes établirent en 1885 une quarantaine sur l'île pour le Hajj. Mais elle s'avère insuffisante compte tenu des difficiles conditions d'hygiène lors du pèlerinage et sur place entraînant des problèmes d'épidémies (choléra, fièvre jaune, petite vérole) ; les lieux sont insalubres, inconfortables, et le séjour onéreux[5]. Les Britanniques y maintiennent un agent consulaire, tout comme dans d'autres villes du Hedjaz et du Yémen[6].
Durant la guerre italo-turque de 1911-1912, l'armée ottomane de Muhammad Ali Pasha installa à Kamaran la moitié de son infanterie, de batteries d'artillerie, des magasins et des munitions afin de faire face à une éventuelle attaque italienne en provenance d’Érythrée ainsi qu'à ses patrouilles navales, et prévenir un potentiel soutien aux indépendantistes yéménites[7].
Période britannique
modifierLe Royaume-Uni s'empare de l'île en à l'occasion de la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman étant du côté de la Triplice. Par l'article 16 du Traité de Lausanne (1923), la Turquie, dont le territoire est recentré après la dislocation de l'Empire ottoman sur l'Anatolie et la Thrace orientale renonce à tous ses droits sur l'île[8].
Prévoyant une forte augmentation du nombre de pèlerins, les Britanniques développent considérablement les installations du centre de quarantaine et construisent même une usine de désalinisation. La soudaine prospérité qu'entraînent ces améliorations et l'affluence de pèlerins est de courte durée car l'Arabie saoudite, déterminée à contrôler tous les aspects du Hajj, construit son propre centre de quarantaine; les navires de pèlerins cessent alors d'utiliser celui de Kamaran[9].
L'île, administrée par un commissioner, est rattachée administrativement à la colonie d'Aden, qui fait partie jusqu'en 1937 des Indes britanniques (Présidence de Bombay).
En 1956, le Yémen du Nord, revendiquant l'île, proteste contre les concessions d'exploration pétrolière données par les autorités britanniques[8].
Période sud-yéménite
modifierÀ la veille de l'indépendance de la République populaire du Yémen du Sud, dont fait partie la colonie d'Aden, l'île de Kamaran se voit reconnaître internationalement son appartenance à l'État naissant par la résolution 2183 de l'Assemblée générale des Nations unies le [8].
Le président sud-yéménite nomme le un gouverneur commun pour les îles Kamaran et Périm, et l'archipel de Kuria Muria (dont la nouvelle république conteste le transfert par les Britanniques au Sultanat de Mascate et Oman)[8].
République du Yémen
modifierAvec l'unification de la République démocratique populaire du Yémen et de la République arabe du Yémen qui forment la République du Yémen, l'île de Kamaran est rattachée au Gouvernorat d'al-Hodeïda, dont la côte lui fait face à l'est.
Occupation houthiste
modifierDurant la guerre civile yéménite, les forces Houthistes contrôlent l'île ainsi qu'une partie du gouvernorat d'al Hodeïda.
Articles connexes
modifierNotes et références
modifier- Administrative Divisions of Countries ("Statoids"), « Districts of Yemen », (consulté le )
- Désiré Charnay et A. Deflers, « Excursions au Yémen - Tome IV, Nouvelles série, livre 23 », (consulté le )
- Louis de Grandpré, « Dictionnaire universel de géographie maritime », (consulté le )
- Émile G. Racovitza, « Archives de zoologie expérimentale et générale : histoire naturelle, morphologie, histologie, évolution des animaux... », Germer Baillière (Paris), (consulté le )
- Laurence Husson, « Sécurité et problèmes sanitaires à La Mecque : le cas des pèlerins indonésiens. In: Archipel. Volume 56, 1998. L'horizon nousantarien. Mélanges en hommage à Denys Lombard (Volume I). pp. 319-335. », (consulté le )
- Eugène Jung, « Les puissances devant la révolte arabe : la crise mondiale de demain », Hachette (Paris), (consulté le )
- John Baldry, « Arabian studies, Volume 3 », University of Cambridge, Middle East Centre, (consulté le )
- Ali A. Hakim, « The Middle Eastern States and the law of the sea », Manchester University Press, (consulté le )
- Nigel Groom, "The Island of Two Moons: Kamaran 1954", British-Yemeni Society Journal, 2002.