La kanamycine est un antibiotique aminoside produit par Streptomyces kanamyceticus qui peut traiter une large variété d'infections. Cette molécule peut être utilisée par voie orale, intraveineuse ou intramusculaire.

Kanamycine
Image illustrative de l’article Kanamycine
Identification
Nom UICPA 2-(aminométhyl)-6-[4,6-diamino-3-[4-amino-3,5-dihydroxy-6-(hydroxyméthyl) tétrahydropyran-2-yl]oxy-2-hydroxy-cyclohexoxy]- tétrahydropyran-3,4,5-triol
No CAS 8063-07-8
No CE 232-512-7
Code ATC A07AA08 J01GB04 S01AA24
DrugBank APRD00026
PubChem 6032
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C18H36N4O11  [Isomères]
Masse molaire[1] 484,498 6 ± 0,021 g/mol
C 44,62 %, H 7,49 %, N 11,56 %, O 36,32 %,
Précautions
Directive 67/548/EEC
Nocif
Xn

Écotoxicologie
DL50 4 000 mg·kg-1 (rat, oral)
17 500 mg·kg-1 (souris, oral)
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité très faible par voie orale
Demi-vie d’élim. 150 minutes
Excrétion

urinaire

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique antibiotique aminoside
Voie d’administration orale, intraveineuse, intramusculaire
Grossesse à proscrire (categorie D)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Elle a été découverte en 1957 par des chercheurs japonais[2].

Indications

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La kanamycine permet de traiter les infections causées par de nombreuses souches bactériennes telles que Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Proteus species, Acinetobacter species, Serratia marcescens et Enterobacter aerogenes. Elle peut aussi être utilisée en traitement secondaire contre Mycobacterium tuberculosis[3].

Mode d'action

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Comme tous les antibiotiques aminosides, la kanamycine agit en se liant à la sous-unité 30S des ribosomes bactériens. Cette interaction interfère avec la traduction des ARN messagers en induisant des erreurs dans le décodage des codons. Ces erreurs entrainent l'arrêt de la traduction ou la synthèse de protéines tronquées, aberrantes ou inactives. L'incapacité à synthétiser des protéines normales et fonctionnelles provoque la mort des bactéries[4].

Utilisation en médecine

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La kanamycine ayant de nombreux effets secondaires, elle n'est pas utilisée en médecine humaine (cas de la France) ou rarement. Elle est par contre utilisée en médecine vétérinaire pour traiter les infections bactériennes[5].

Effets secondaires

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La kanamycine est néphrotoxique et ototoxique, elle peut donc entrainer des problèmes rénaux et des pertes d'audition. En effet, comme tous les aminosides, cet antibiotique pénètre très mal certains tissus et se concentre au niveau des reins et de l'oreille interne. La kanamycine peut aussi déclencher des réactions allergiques.

D'autres effets secondaires sont également observés au niveau du système nerveux central (neurotoxicité, céphalées), au niveau gastrointestinal (nausée, diarrhée, anorexie) et respiratoire (dyspnée).

Contre-indications

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La kanamycine est contre-indiquée en cas d'allergie à cet antibiotique ou aux aminosides et en cas de grossesse.

Utilisation en biologie

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Kanamycine et son sulfate
Informations générales
Princeps
  • Kanacolirio (Espagne),
  • Kantrex (États-Unis et Canada),
  • Kanacyn (Belgique, Luxembourg),
  • Kanamicina, Kanamicina Sulfat (Roumanie),
  • Kanamycin-POS (Rép. Tchèque, Allemagne),
  • Kanamytrex, Kana-Stulln, Kan-Ophtal (Allemagne)
Classe Antibiotique
Identification
Code ATC J01GB04, S01AA24 et A07AA08

La kanamycine, peu ou pas utilisée en médecine, est à l'inverse fréquemment utilisée en biologie moléculaire. Cet antibiotique, à l'instar de l'ampicilline, sert à sélectionner les bactéries (le plus souvent E. coli) après une transformation génétique. Les bactéries sont transformées avec un plasmide contenant un gène d'intérêt et le gène de la résistance à la kanamycine. Elles sont ensuite ensemencées sur une gélose ou dans un milieu de culture contenant de la kanamycine (en général de 50 à 100 μg·mL-1). Si la bactérie a intégré le plasmide, elle sera résistante à l'antibiotique et se développera normalement. À l'inverse, les bactéries non transformées seront détruites par la kanamycine. La présence de l'antibiotique dans le milieu de culture oblige également les bactéries transformées à conserver le plasmide (par pression de sélection).

La kanamycine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[6].

Notes et références

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  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en) (en) Kumazawa J, Yagisawa M, « The history of antibiotics: the Japanese story », Journal of infection and chemotherapy, vol. 8, no 2,‎ , p. 125-133 (PMID 12111564, lire en ligne [html], consulté le ) modifier
  3. http://www.umm.edu/altmed/drugs/kanamycin-073900.htm
  4. « Kanamycin », sur drugbank.ca (consulté le ).
  5. Utilisation des aminosides en médecine vétérinaire
  6. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013

Liens externes

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