Kantarō Suzuki
Kantarō Suzuki (鈴木 貫太郎, Suzuki Kantarō ), né à Kube dans la province d'Izumi (de nos jours Sakai dans la préfecture d'Osaka) le , mort le , est un officier de marine et homme d'État japonais. Amiral de la Marine impériale japonaise, il est premier ministre du Japon du au , et contribua à faire accepter par l'Empire sa reddition face aux Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Kantarō Suzuki 鈴木 貫太郎 | ||
Kantarō Suzuki en 1945. | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre du Japon | ||
– (4 mois et 10 jours) |
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Monarque | Hirohito | |
Prédécesseur | Kuniaki Koiso | |
Successeur | Naruhiko Higashikuni | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Sakai, Japon | |
Date de décès | (à 80 ans) | |
Lieu de décès | Sekiyado (préfecture de Chiba, Japon) | |
Nationalité | Japonaise | |
Parti politique | Association de soutien à l'autorité impériale | |
Père | Suzuki Yūtetsu | |
Fratrie | Takao Suzuki | |
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Premiers ministres du Japon | ||
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Diplômé en 1884 de l'Académie navale impériale du Japon, Suzuki est promu enseigne de vaisseau, puis lieutenant en 1892. Il sert dans la première guerre sino-japonaise en 1894 et 1895. Attaché militaire en Allemagne de 1901 à 1903, il sert ensuite dans la guerre russo-japonaise. Vice-amiral, puis amiral, il est grand chambellan de l'Empereur de 1929 à 1936.
Premier ministre
modifierOpposant de toujours à la guerre contre les États-Unis, Suzuki devient premier ministre quand Kuniaki Koiso démissionne à la suite de l'offensive alliée de la bataille d'Okinawa.
Favorable à la reddition du Japon du fait de la situation militaire désastreuse de l'Empire, Suzuki ne peut cependant se permettre d'accepter ouvertement l'ultimatum lancé par les Alliés à l'issue de la conférence de Potsdam, en raison du poids persistant des bellicistes dans l'Armée japonaise[1]. Le , face aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse, il emploie le terme "Mokusatsu" (pouvant être traduit, selon le contexte, par « Je traite cela par le mépris », « Pas de commentaires » ou « J'en prends note »[2].) pour définir l'attitude de son gouvernement face à l'ultimatum allié.
Selon certains auteurs, ce terme ambigu pouvait être interprété comme un simple refus d'aborder ouvertement la question de la capitulation inconditionnelle, afin d'apaiser les militaires japonais : l'administration américaine traduit cependant cette expression comme un net rejet de l'ultimatum[3]. Cette interprétation des propos de Suzuki, conjuguée à l'absence d'offre de négociation de la part de l'empire du Japon, sont parmi les facteurs qui mènent aux bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki.
Kantarō Suzuki contribue à négocier avec les Alliés la reddition du Japon, acceptée par l'empereur Hirohito. Il doit affronter une forte faction belliciste au sein de l'armée : les 14 et , une tentative de coup d'État militaire a lieu, dans le but d'assassiner Suzuki, quelques heures avant l'allocution radiodiffusée de l'Empereur.
Deux jours après l'annonce de la reddition, Suzuki démissionne.
Notes et références
modifier- Howard B. Schonberger, Aftermath of War: Americans and the Remaking of Japan, 1945-1952, Kent State University, 1989
- Philippe Quéau, Éloge de la simulation : de la vie des langages à la synthèse des images, Champ Vallon, 1993
- Herbert P. Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, HarperCollins, 2001
Liens externes
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