Kantarō Suzuki

militaire et homme d'État japonais (1868-1948)

Kantarō Suzuki (鈴木 貫太郎, Suzuki Kantarō?), né à Kube dans la province d'Izumi (de nos jours Sakai dans la préfecture d'Osaka) le , mort le , est un officier de marine et homme d'État japonais. Amiral de la Marine impériale japonaise, il est premier ministre du Japon du au , et contribua à faire accepter par l'Empire sa reddition face aux Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Kantarō Suzuki
鈴木 貫太郎
Illustration.
Kantarō Suzuki en 1945.
Fonctions
Premier ministre du Japon

(4 mois et 10 jours)
Monarque Hirohito
Prédécesseur Kuniaki Koiso
Successeur Naruhiko Higashikuni
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sakai, Japon
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Sekiyado (préfecture de Chiba, Japon)
Nationalité Japonaise
Parti politique Association de soutien à l'autorité impériale
Père Suzuki Yūtetsu
Fratrie Takao Suzuki

Signature de Kantarō Suzuki鈴木 貫太郎

Kantarō Suzuki
Premiers ministres du Japon

Diplômé en 1884 de l'Académie navale impériale du Japon, Suzuki est promu enseigne de vaisseau, puis lieutenant en 1892. Il sert dans la première guerre sino-japonaise en 1894 et 1895. Attaché militaire en Allemagne de 1901 à 1903, il sert ensuite dans la guerre russo-japonaise. Vice-amiral, puis amiral, il est grand chambellan de l'Empereur de 1929 à 1936.

Premier ministre

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Opposant de toujours à la guerre contre les États-Unis, Suzuki devient premier ministre quand Kuniaki Koiso démissionne à la suite de l'offensive alliée de la bataille d'Okinawa.

Favorable à la reddition du Japon du fait de la situation militaire désastreuse de l'Empire, Suzuki ne peut cependant se permettre d'accepter ouvertement l'ultimatum lancé par les Alliés à l'issue de la conférence de Potsdam, en raison du poids persistant des bellicistes dans l'Armée japonaise[1]. Le , face aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse, il emploie le terme "Mokusatsu" (pouvant être traduit, selon le contexte, par « Je traite cela par le mépris », « Pas de commentaires » ou « J'en prends note »[2].) pour définir l'attitude de son gouvernement face à l'ultimatum allié.

Selon certains auteurs, ce terme ambigu pouvait être interprété comme un simple refus d'aborder ouvertement la question de la capitulation inconditionnelle, afin d'apaiser les militaires japonais : l'administration américaine traduit cependant cette expression comme un net rejet de l'ultimatum[3]. Cette interprétation des propos de Suzuki, conjuguée à l'absence d'offre de négociation de la part de l'empire du Japon, sont parmi les facteurs qui mènent aux bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki.

Le cabinet de Suzuki, avec Mitsumasa Yonai, à sa droite et Korechika Anami, à gauche de la dernière rangée.

Kantarō Suzuki contribue à négocier avec les Alliés la reddition du Japon, acceptée par l'empereur Hirohito. Il doit affronter une forte faction belliciste au sein de l'armée : les 14 et , une tentative de coup d'État militaire a lieu, dans le but d'assassiner Suzuki, quelques heures avant l'allocution radiodiffusée de l'Empereur.

Deux jours après l'annonce de la reddition, Suzuki démissionne.

Notes et références

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  1. Howard B. Schonberger, Aftermath of War: Americans and the Remaking of Japan, 1945-1952, Kent State University, 1989
  2. Philippe Quéau, Éloge de la simulation : de la vie des langages à la synthèse des images, Champ Vallon, 1993
  3. Herbert P. Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, HarperCollins, 2001

Liens externes

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