Kaouther Ben Hania
Kaouther Ben Hania, également orthographié Kaouther Ben Henia et Kaouther Benhenia (arabe : كوثر بن هنية), née le à Sidi Bouzid, est une réalisatrice et scénariste tunisienne.
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كوثر بن هنية |
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Ses films sont primés dans plusieurs festivals, dont le Festival international du film de femmes de Salé 2014, le Festival international du film francophone de Namur 2014, et les Journées cinématographiques de Carthage 2016. Ils sont également sélectionnés pour la Mostra de Venise 2013, et le Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard en 2017 et pour la Palme d'or en 2023, ou encore pour les Oscars 2021.
Biographie
modifierElle étudie de 2002 à 2004 à l’École des arts et du cinéma de Tunis. Elle réalise durant cette formation plusieurs courts métrages, dont l'un, La Brèche, est remarqué. En 2003, elle participe également à un atelier d'écriture de long métrage financé par Euromed. En 2004, elle prolonge sa formation à La Fémis, tout d'abord dans le cadre de l'université d'été puis en 2004-2005[1].
En 2006, elle réalise un autre court métrage, Moi, ma sœur et la chose, inspiré de la nouvelle Le Jeune homme, l'enfant et la question de Mohsen Ben Hania. Elle travaille ensuite pour Al Jazeera Documentary Channel (en), jusqu'en 2007[1].
Puis elle réalise plusieurs longs métrages, distingués dans divers festivals, en même temps qu'elle reprend des études, en 2007-2008, à l'université Sorbonne-Nouvelle. Le premier de ces trois longs métrages est Le Challat de Tunis, sorti en 2014, une satire sociale au ton ironique, tout en abordant comme les œuvres suivantes les rapports entre femmes et hommes. En 2017, son long métrage La Belle et la Meute est sélectionné dans la catégorie Un certain regard au Festival de Cannes 2017, et est ovationné lors de la projection[2],[3],[4]. En 2018, La Belle et la Meute est nommé pour le prix Lumière du meilleur film francophone[5]. En 2018, ce même film est sélectionné par le Centre national du cinéma et de l'image comme proposition pour représenter la Tunisie lors des Oscars 2019 dans la catégorie du meilleur film étranger[6] ; il n'est toutefois pas retenu parmi les nominations. Le film L'Homme qui a vendu sa peau l'est en 2021, ce qui en fait le premier film tunisien sélectionné aux Oscars[7].
En 2023, son nouveau film, Les Filles d'Olfa, est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes[8]. Il remporte le César du meilleur film documentaire lors de la cérémonie de 2024.
Filmographie
modifierComme réalisatrice
modifierCourts métrages
modifier- 2001 : Un film narcissique de K[9]
- 2002 : La Fenêtre[9]
- 2003 : Panoramique sur le monde[9]
- 2004 : La Brèche (14 minutes, film d'école)[10]
- 2006 : Moi, ma sœur et la chose (14 minutes)[11]
- 2013 : Peau de colle[1]
- 2018 : Les Pastèques du cheikh
- 2021: I and The Stupid Boy (14 minutes, 22ème de la série Women's Tales)[12]
Longs métrages
modifier- 2010 : Les imams vont à l'école (documentaire ; 75 minutes)[13],[1]
- 2014 : Le Challat de Tunis[14],[15],[16] (documentaire)
- 2016 : Zaineb n'aime pas la neige[17] (documentaire)
- 2017 : La Belle et la Meute (Aala Kaf Ifrit)[2],[3],[4]
- 2020 : L'Homme qui a vendu sa peau
- 2023 : Les Filles d'Olfa (documentaire)
Comme actrice
modifier- 2014 : Le Challat de Tunis
Distinctions
modifierDécoration
modifier- Chevalier de l'Ordre national du Mérite (Tunisie, 2016)[18].
Récompenses
modifier- Rencontres films femmes Méditerranée de Marseille 2013 : Prix du public pour Peau de colle[1]
- Festival international du film francophone de Namur 2014 : Bayard d'or de la meilleure première œuvre (prix Émile Cantillo) pour Le Challat de Tunis
- Festival international du film de femmes de Salé 2014 : Mention spéciale pour Le Challat de Tunis
- Journées cinématographiques de Carthage 2016 : Tanit d'or pour Zaineb n'aime pas la neige[17]
- Festival de Cannes 2017 : Prix de la meilleure création sonore (initié par La Semaine du son et décerné pour la première fois) dans la sélection Un certain regard pour La Belle et la Meute[19]
- Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles 2017 : Prix spécial du jury pour La Belle et la Meute[20]
- Festival international du film de Stockholm 2020 : meilleur scénario pour L'Homme qui a vendu sa peau[21]
- Festival de Cannes 2023 : prix de la Citoyenneté, L'Œil d'or (ex aequo) et prix du Cinéma positif pour Les Filles d'Olfa[22]
- Césars 2024 : Meilleur documentaire pour Les Filles d'Olfa[23]
Nominations et sélections
modifier- Festival de Cannes 2017 : en compétition dans la sélection Un certain regard pour La Belle et la Meute
- Prix Lumières 2018 : meilleur film francophone pour La Belle et la Meute
- Oscars 2019 : présélection pour représenter la Tunisie pour le meilleur film en langue étrangère pour La Belle et la Meute
- Oscars 2021 : sélection pour représenter la Tunisie pour le meilleur film en langue étrangère pour L'Homme qui a vendu sa peau
- Magritte 2022 : meilleur film étranger en coproduction pour L'Homme qui a vendu sa peau
- Festival de Cannes 2023 : sélection officielle, en compétition pour la Palme d'or pour Les Filles d'Olfa[8]
Notes et références
modifier- Kamel Bouaouina, « Peau de colle de Kaouther Ben Hania, au programme », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
- Guillemette Odicino, « Cannes 2017 : La Belle et la meute de Kaouther Ben Hania, thriller âpre et féministe », Télérama, (ISSN 0040-2699, lire en ligne, consulté le ).
- Benoît Delmas, « Cannes : première mondiale pour La Belle et la Meute », Le Point, (ISSN 0242-6005, lire en ligne, consulté le ).
- Férid Boughedir, « La Belle et la meute : un film tunisien secoue le Festival de Cannes », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- « Le film tunisien La belle et la meute en lice pour le prix de l'Académie des Lumières du meilleur film francophone », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- Yassine Bellamine, « La Belle et la meute présélectionné par la Tunisie dans la course à l'Oscar du meilleur film étranger 2019 », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
- « Pour la première fois, un film tunisien sélectionné aux Oscars », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- Monia Ben Hamadi, « Dans le sillage de la cinéaste Kaouther Ben Hania, une si fragile nouvelle vague tunisienne », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- « Kaouther Ben Hania », sur notrecinema.com (consulté le ).
- Brèche (La) [réal: Kaouther Ben Hnia] sur Africultures.
- Moi, ma sœur et la chose sur Africultures.
- Kaouther Ben Hania sur Africultures.
- (it) « Les Imams vont à l'école di Kaouther Ben Hania (Francia) », sur rai.it, (consulté le ).
- Renaud de Rochebrune, « Le Challat de Tunis : le balafreur de fesses, les Tunisiennes et les conservateurs », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne, consulté le ).
- Clémentine Gallot, « Le Challat de Tunis : est-ce que les gens fessent égaux en droit ? », Libération, (ISSN 0335-1793, lire en ligne, consulté le ).
- Thomas Sotinel, « Le Challat de Tunis : coups de couteau sur les jupes des filles », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
- « Zaineb n'aime pas la neige de Kaouther Ben Hania décroche le Tanit d'or au Festival de Carthage », sur culturebox.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Décrets et arrêtés », Journal officiel de la République tunisienne, no 94, , p. 3389 (ISSN 0330-7921, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Neila Driss, « Festival de Cannes – La Belle et la Meute remporte le Prix de la meilleure création sonore », sur webdo.tn, (consulté le ).
- « La belle et la meute primé "Prix spécial du jury" au Festival Cinéma méditerranéen de Bruxelles », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
- (en) « ‘Berlin Alexanderplatz’ wins two awards at Stockholm Film Festival », sur screendaily.com, (consulté le ).
- Kaouther Ben Hania sur Africultures.
- « Kaouther Ben Hania obtient le César du meilleur film documentaire pour Les filles d'Olfa », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :