Katherine Librowicz
Katherine Librowicz est une artiste peintre, sculptrice et lithographe polonaise naturalisée française, connue essentiellement pour ses portraits d'enfants (on lui doit également des paysages et des natures mortes), née le à Varsovie, ayant vécu au 26, rue des Plantes dans le 14e arrondissement de Paris, où elle est morte le [1].
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalités | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
Dan Walck (Daniel Walcker) |
Mouvement | |
---|---|
Genre artistique | |
Distinction |
Prix de l'Union des femmes peintres et sculpteurs |
Biographie
modifier1912 est la date la plus largement citée pour la naissance de Katherine Librowicz, le Dictionnaire Bénézit la disant née le . Après avoir suivi les cours de l'Académie des beaux-arts de Varsovie, elle arrive en France en 1937 pour fréquenter jusqu'en 1938 l'académie d'André Lhote à Montparnasse[2]
Katherine Libriwicz rencontre puis épouse en 1942 le peintre Dan Walck (1909-2002), de son vrai nom Daniel Walcker, fils de Henry Walcker (1873-1912), fondateur de l'entreprise automobile Chenard et Walcker : « un même art lie leur ménage et leur talent » reconnaît-on[3]. Après la Seconde Guerre mondiale, le couple s'installe à vie dans l'immeuble situé au n°26 de la rue des Plantes, ruche d'artistes où elle côtoie Jean Carzou, Lucien Coutaud, Jean Even, Jean Lambert-Rucki, Édouard Pignon et Leopold Survage. Elle participe au Salon des Tuileries de , Denys Chevalier y remarquant ses « natures mortes qui doivent beaucoup aux impressionnistes »[4]. Reconnue alors pour ses portraits d'enfants et d'adolescents (« les meilleurs de notre temps » écrira son ami André Maurois), elle entrera par ce thème dans des collections privées telles celles de la « comtesse de Paris » (Portrait de Marie d'Orléans), Micheline Presle, Jean-Pierre Aumont et Maria Montez (Portrait de Tina Aumont), Madona Bouglione, François Mauriac, Michel d'Ornano, André Hambourg ou Paul Vialar[5].
La construction par Dan Walck d'une étonnante roulotte, « à la fois atelier roulant et maison de famille », offre au couple et à ses deux filles des villégiatures estivales que les carnets de croquis et la peinture de Katherine Librowicz situent en Île-de-France (Seine-et-Marne, Yvelines), en Charente-Maritime (La Rochelle), en Bretagne (Douarnenez, Audierne, Quiberon), en Normandie (Deauville, Le Havre), en Provence (Les Baux-de-Provence), aux Pays-Bas (Veere). Elle visite et peint également l'Italie (Venise), le Mexique, le Portugal (les aquarelles qu'elle y exécute, exposées à la Galerie du XVIe en 1960, « transmettent son sens du pittoresque et de l'atmosphère »[6]) et l'Espagne (notamment l'île d'Ibiza)[5].
Katherine Librowicz meurt le dans le 14e arrondissement de Paris.
Contributions bibliophiliques
modifier- Chants de Noël - Berceuses d'antan, illustrations de Katherine Librowicz, Lullaby Children Baby, 1949.
- Paul Vialar, La découverte de la vie, douze compositions aquarellées de Katherine Librowicz en hors-texte, tirage de 2.600 exemplaires numérotés, Éditions Roger Dacosta, 1955.
Expositions
modifier- Salon des Tuileries, Paris, .
- Salon des indépendants, Paris, 1950[7].
- Katherine Librowicz et Dan Walck, Galerie du Vieux-Monde, Lausanne, [8].
- Salon des artistes libres, Paris, 1956.
- Katherine Librowicz et Dan Walck, Galerie Gérard Mourgue, Paris, [3].
- Salon des indépendants, Paris, 1958, 1959, 1971, 1975, 1979.
- Katherine Librowicz - Enfants, portraits, compositions, Galerie du XVIe, Paris, [9], [6].
- Katherine Librowicz - Aquarelles, esquisses, portraits d'enfants, Galerie Jean Giraudoux, Paris, avril-.
- Katherine Librowicz et Dan Walck, château de Villa, Sierre (Suisse), mars-[10].
- Katherie Librowicz et Dan Walck, Galerie Vendôme, rue de la Paix, Paris, février-[11].
- Salon des peintres témoins de leur temps, Musée Galliera, Paris, février-mars 1977 (thème : la fête ; toile exposée : Jour de fête chez les montagnards polonais)[12].
- Katherine Librowicz - Peintures, aquarelles (portraits, paysages), Galerie des Orfèvres, Paris, .
- Expositions non datées : Salon d'automne, Salon des femmes peintres, Salon des artistes français, Salon Terres latines.
- J.-J. Mathias, Baron Ribeyre & Associés et SVV Farrando, Vente des ateliers Katherine Librowicz et Dan Walck, Hôtel Drouot, Paris, .
- Faces à la mer - Le portrait dans les collections des Franciscaines, les planches de Deauville, 2016.
Réception critique
modifier- « Monde de l'enfance, merveilleux de fraîcheur, d'innocence. Enfants tour à tour pensifs, mélancoliques, ironiques ; monde de l'instinct, de l'être sans appât, sans calcul ; monde libre, non encore révélé aux complications de la maturité, de la réalité cursive dans laquelle se perd l'innocence. Tout cela, Katherine Librowicz sait le décrire, le recréer avec une sensibilité, une délicatesse infinie, une subtilité qui dans ses aquarelles parvient à rendre la sensation d'immatérialité, d'évanescence et de fugitif. » - Henry Galy-Carles[9]
- « Katherine Librowicz semble, du premier regard, toute charme. Mais, mieux elle connaît son métier, plus elle cherche la simplification. Sa construction est rigoureuse et disciplinée. Sa technique la conduit à de belles recherches sur la transparence de l'ombre et l'opacité de la lumière. Elle demande ses effets non plus seulement à la couleur et aux valeurs, mais à la consistance même de la pâte. Toutefois, elle demeure avant tout une portraitiste et le côté humain est pour elle essentiel. Elle sait, à travers un visage, par la pureté d'un regard, nous faire comprendre les sentiments du modèle et les siens. Elle veut qu'une figure, un paysage, une nature morte attriste, effraie ou enchante le spectateur. Pour elle, le message du peintre, c'est cette transmission, sans parole, d'impressions douces ou rudes. » - André Maurois, de l'Académie française[10]
- « Les tableaux de Katherine Librowicz nous appellent à un plaisir qui va beaucoup plus loin et beaucoup plus profond que le plaisir des yeux car l'artiste les a recouverts d'une poudre magique faite de tant d'amour, de tendresse et de chaleur humaine que, même sans écouter, on entend les battements de son cœur. » - André Flament[5]
Musées et collections publiques
modifier- Musée Carnavalet, Paris, Kermesse aux étoiles dans le jardin des Tuileries, printemps 1955 : les spectateurs devant un stand, dessin aquarellé[13].
- Musée des Franciscaines, Deauville, Portrait d'Arthur, fils du peintre André Hambourg, 1958[14].
- Port-musée de Douarnenez, Panorama de Douarnenez, huit tableaux co-réalisés par Katherine Librowicz et Dan Walck en 1953-1954 (donation Bariou, propriétaire du café du port du Rosmeur, Douarnenez)[15],[16].
Prix et distinctions
modifier- Prix du portrait de la Galerie Bernheim.
- Prix de l'Union des femmes peintres et sculpteurs.
Notes et références
modifier- Relevé des fichiers de l'Insee
- (en) « Katherine Librowicz », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
- G.V., « Les expositions : Katherine Librowicz et Dan Walck », Journal de l'amateur d'art, n°219, 10 novembre 1958.
- Denys Chevalier, « Le Salon des Tuileries », Arts, 13 juin 1947.
- J;-J. Mathias, Baron Ribeyre & Associés et SVV Farrando, biographie contenue dans le Catalogue de la vente des ateliers Katherine Librowicz et Dan Walck, Paris, 2009.
- Henri Galy-Carles, « Les expositions : Katherine Librowicz », Journal de l'amateur d'art, n°251, 10 mai 1960, page 7.
- Ouvrage collectif, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salon des indépendants, Denoël, 1984.
- Nouvelle revue de Lausanne, 12 février 1955, page 3.
- Henry Galy-Carles, « Les expositions : Katherine Librowicz » Journal de l'amateur d'art, n°230, 25 avril 1959, page 28.
- André Maurois, « Katherine Librowicz et Dan Walck au château de Villa », Feuille d'avis du Valois et journal de Sion, quotidien indépendant, 27 mars 1964.
- Le Nouvel Observateur, 28 février 1968.
- Collectif (sous la direction d'André Flament, Roger Bouillot, Dina Carayol, Jean-Noël Doutrelen et André Verbiest), La fête - Les peintres témoins de leur temps, Les Presses artistiques / Hachette, Vanves, 1977, p. 63.
- Musée Carnavalet, Katherine Librowicz dans les collections
- Musée des Franciscaines, Deauville, Katherine Librowicz dans les collections
- Le Télégramme, Marins à l'ancre : le projet est lancé, 13 décembre 2015
- Dz Magazine, journal d'information de la ville de Douarnenez, janvier 2016, page 19.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- André Maurois, Paul Vialar et Georges Huisman, Katherine Librowicz, Éditions Galerie des Orfèvres, Paris, 1980.
- Jean Cassou, Pierre Courthion, Bernard Dorival, Georges Duby, Serge Fauchereau, René Huyghe, Jean Leymarie, Jean Monneret, André Parinaud, Pierre Roumeguère, Michel Seuphor, Un siècle d'art moderne - L'histoire du Salonn des indépendants, Denoël, 1984.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
- J.-J. Mathias, Baron Ribeyre & Associés et SVV Farrando, Catalogue de la vente des ateliers Katherine Librowicz et Dan Walck, Hôtel Drouot, Paris, .
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Katherine Librowicz sur Artnet