Kiffin Rockwell
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Kiffin Yates Rockwell, né le à Newport et mort le à Roderen, est un aviateur et le premier pilote américain à abattre un avion ennemi pendant la Première Guerre mondiale. Le , il attaque et abat un avion allemand au-dessus du front en Alsace.
Biographie modifier
Kiffin Rockwell est le fils du pasteur baptiste James Chester Rockwell et de sa femme Loula Ayres. Après la mort de James Rockwell des suites de la fièvre typhoïde à l'âge de vingt-six ans, la famille déménage plusieurs fois, pour finalement s'installer à Asheville[1].
Ses grands-pères paternels et maternels ont combattu pendant la Guerre de Sécession et il grandit en écoutant des histoires de batailles et de marches. Ils ont également enseigné au jeune garçon la pêche, la chasse et l'équitation[2].
De 1906 à 1908, il fréquente l'Asheville High School et, à l'automne 1908, s'inscrit à l'Institut militaire de Virginie[3],[1]. À l'automne 1909, il part pour l'Académie navale des États-Unis, mais après avoir suivi des cours préliminaires, il décide de rejoindre son frère Paul à l'université Washington and Lee, à Lexington, où se trouve une plaque à Lee Chapel à la mémoire de Kiffin Rockwell.
En 1912, il fait une pause dans ses études pour voir le monde. Il voyage sur la côte du Pacifique et dans l'Ouest canadien, puis il s'installe à San Francisco, où il ouvre une agence de publicité qui, à un moment donné, selon son frère Paul, emploie 20 personnes[3].
En 1913, Il retourne à Asheville avant de rejoindre Paul Rockwell à Atlanta, où il trouve un emploi chez Massengale Advertising Agency[2].
Première Guerre mondiale modifier
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, le , les frères Rockwell offrent leurs services à la France par lettre au consul général de France à la Nouvelle-Orléans[2].
James Norman Hall, l'auteur de « l'Histoire du Lafayette Flying Corps »[4] a suggéré que Kiffin Yates Rockwell était le premier Américain à s'être engagé volontairement dans l'armée française au début de la Première Guerre mondiale. Sans attendre de réponse du consulat, les frères Rockwell embarquent à bord du SS St Paul, American Line à New York et, le 7 août 1914, partent pour l'Europe, où ils s'engagent dans la Légion étrangère française[5].
Le , Kiffin Rockwell reçoit une balle dans la jambe lorsque son unité, le 1er régiment étranger, charge à la Targette, au nord d'Arras. Il passe six semaines à l'hôpital et lorsqu'il part pour Paris en congé de convalescence, sa jambe était complètement guérie.
Pendant son séjour à Paris, il passa du temps avec son frère, Paul, qui est déclaré inapte au service actif pour une blessure grave à l'épaule pendant l'hiver 1914-15. Après sa convalescence, Paul est transféré à la mission de presse alliée du grand quartier général de l'armée française et travaille comme correspondant de guerre au Chicago Daily News[6].
Kiffin, quant à lui, demande son transfert dans l'armée de l'air française. Il est parmi les premiers Américains à rejoindre l'escadron de chasse qui sera connu sous le nom d'Escadrille Lafayette[7]. La création de l'Escadrille Américaine (Escadrille N.124) est autorisée, par le gouvernement français, le .
Le , Kiffin Rockwell, aux commandes d'un Nieuport, abat un avion allemand d'observation biplace, au-dessus du front en Alsace malgré des problèmes de moteur. Il devient le premier pilote américain à abattre un avion ennemi pendant la Première Guerre mondiale[8].
Le , lors de la bataille de Verdun, il est blessé au visage lors d'un combat aérien, mais refuse de rester à l'hôpital[9].
Mort modifier
Le , lors d'un combat aérien, Kiffin Rockwell est atteint à la poitrine par une balle explosive et tué sur le coup. Son avion s'écrase entre la première et la deuxième ligne de tranchées françaises dans la commune de Roderen[10]. Rockwell est le deuxième aviateur américain à mourir au combat en France. Il est enterré avec les honneurs militaires.
Il repose au dans le carré militaire du cimetière communal de Luxeuil-les-Bains (tombe 44)[11]. Il a également une pierre tombale au cimetière Emma Jarnagin à Morristown où sa famille est enterrée.
Reconnaissance modifier
Son nom est inscrit sur les plaques commémoratives :
- Au Panthéon de Paris[12];
- Á Guewenheim[13];
- Á Roderen[14] ;
- Du monument commémoratif aux volontaires américains morts pour la France, place des États-Unis dans le 16e arrondissement de Paris[15];
- Sur le mémorial de l'Escadrille La Fayette à Marnes-la-Coquette[16]
Distinctions modifier
Il est reconnu « Mort pour la France »[17],[18],[11].
Notes et références modifier
- (en) « Kiffin Rockwell, World War I Aviator - VMI Archives - Virginia Military Institute », sur archive.wikiwix.com (consulté le )
- (en) Paul Ayres Rockwell, War letters of Kiffin Yates Rockwell : foreign legionnaire and aviator, France, 1914-1916, House of Ayers-Ayres Edition, (ISBN 978-0-615-25307-7 et 0-615-25307-5, OCLC 904248036, lire en ligne)
- (en-US) « Visiting Our Past: Historical force bred in Asheville’s Rockwell », sur The Asheville Citizen Times (consulté le )
- Hall, James Norman, Charles Nordhoff, and Edgar G. Hamilton. The Lafayette Flying Corps. Boston: Houghton Mifflin Company, 1920.
- « Base des Personnels de l'aéronautique militaire - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- (en) « Rockwell, Kiffin Yates | NCpedia », sur ncpedia.org (consulté le )
- (en) « North Carolina's World War I Aviators », sur docsouth.unc.edu (consulté le )
- (en) Thomas C. Parramore, First to Fly: North Carolina and the Beginnings of Aviation, UNC Press Books, (ISBN 978-0-8078-5470-9, lire en ligne)
- (en) « R. B. House (Robert Burton), 1892- Kiffin Yates Rockwell. », sur docsouth.unc.edu (consulté le )
- (en) « John Wilber Jenkins North Carolina's Part in the War. », sur docsouth.unc.edu (consulté le )
- « Base des sépultures de Guerre - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- Stéphane PROTOIS, « Plaques commémoratives des écrivains (Panthéon) (Relevé n° 50356) », sur www.memorialgenweb.org, (consulté le )
- Guillaume ROELLY, « Plaque commémorative de Kiffin Yates ROCKWELL (Relevé n° 991201) », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
- « Kiffin Rockwell (ancienne) - Roderen le 23 Septembre 1916 | Aérostèles », sur www.aerosteles.net (consulté le )
- Claude RICHARD, « Monument commémoratif (Relevé n° 992101) », sur www.memorialgenweb.org, (consulté le )
- Claude RICHARD, « Mémorial de l'Escadrille La Fayette (Relevé n° 992195) », sur www.memorialgenweb.org, (consulté le )
- « Base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
- « Base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
Annexes modifier
Bibliographie modifier
- Laurent et Irène Chervet, Kiffin Rockwell, Alsace Ontario, , 56 p. (ISBN 978-2-9541897-1-0)Bande dessinée
Articles connexes modifier
Liens externes modifier
- Ressource relative au transport :
- Ressource relative aux militaires :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Vincent Michel, « Connaissez-vous Kiffin Rockwell, pilote américain de la Première Guerre mondiale qui s'est posé un jour à Vierzon ? », sur leberry.fr, (consulté le )
- Philippe Dezempte, « Roderen a rendu hommage à l'aviateur américain Kiffin Y. Rockwell », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
- (en) [vidéo] WBIR Channel 10, Kiffin Rockwell: East TN hero WWI pilot killed 100 years ago sur YouTube, (consulté le )
- Isabelle Van Der Wende, « Kiffin Rockwell », sur aerosteles.net, (consulté le ). Photos de sa sépulture à Luxeuil-les-Bains.
- Alexandre SUMPF, « Rockwell, une légende de l'escadrille Lafayette », sur histoire-image.org, (consulté le )
- [vidéo] Sylvain Schreiner, Cérémonie du souvenir à Roderen en mémoire Kiffin Rockwell sur YouTube, (consulté le )
