Knut le Grand

roi de Danemark (1018-1035), de Norvège (1028/1030-1035) et d'Angleterre (1016-1035)
(Redirigé depuis Knut II de Danemark)

Knut le Grand est un monarque de la maison de Jelling mort le . Il est roi d'Angleterre à partir de 1016, roi de Danemark à partir de 1018 environ et roi de Norvège à partir de 1028. Son autorité s'étend peut-être également sur une partie de la Suède.

Knut le Grand
Illustration.
Portrait contemporain dans le Liber vitæ du New Minster de Winchester (Stowe MS 944), vers 1031.
Titre
Roi d'Angleterre

(19 ans)
Prédécesseur Edmond Côte-de-Fer
Successeur Harold Pied-de-Lièvre
Roi de Danemark
vers 1018 –
Prédécesseur Harald Svensson
Successeur Hardeknut
Roi de Norvège

(7 ans)
Avec Sven Knutsson (1030-1035)
Prédécesseur Olaf Haraldsson
Successeur Magnus Olafsson
Biographie
Dynastie Maison de Jelling
Date de naissance vers 985-995
Date de décès
Lieu de décès Shaftesbury
Sépulture Old Minster (cathédrale de Winchester)
Père Sven à la Barbe fourchue
Mère Gunhild ? Sigrid ? Świętosława ?
Fratrie Harald Svensson
Estrid Svendsdatter
Conjoint Ælfgifu de Northampton
Emma de Normandie
Enfants Sven Knutsson
Harold Pied-de-Lièvre
Hardeknut
Gunhild
Religion Catholicisme
Liste des rois d'Angleterre
Liste des rois de Danemark
Liste des rois de Norvège

Fils du roi Sven à la Barbe fourchue, Knut participe à son invasion du royaume d'Angleterre en 1013. Après la mort de son père en 1014, il rentre au Danemark, puis mène une nouvelle campagne anglaise en 1015-1016. Sa victoire sur Edmond Côte-de-Fer à la bataille d'Assandun, puis la mort prématurée de son adversaire, lui permettent d'être reconnu roi d'Angleterre. Il assoit rapidement son autorité sur ce pays, puis se rend au Danemark en 1019-1020 pour s'y faire reconnaître roi après la mort de son frère Harald. Son règne sur l'Angleterre se caractérise par une volonté de s'adapter au contexte anglo-saxon : il conserve les organes administratifs mis en place par Æthelred le Malavisé et promulgue deux codes de loi inspirés par l'archevêque Wulfstan d'York qui s'inscrivent dans la tradition législative des rois anglais.

En 1026, la bataille de l'Helgeå oppose Knut à ses homologues Anund Jacob de Suède et Olaf Haraldsson de Norvège. Son issue est incertaine, mais Knut est en mesure de se rendre en pèlerinage à Rome l'année suivante et d'assister au sacre de l'empereur Conrad II le Salique, dont le fils Henri épouse par la suite Gunhild, la fille de Knut. Ce dernier envahit la Norvège en 1028 et s'en fait reconnaître roi après avoir chassé Olaf.

Alors que les rois anglo-saxons étaient proclamés « roi des Anglais », Knut était « roi de toute l'Angleterre » (ealles Engla landes cyning)[1]. Après sa victoire contre la Norvège et la Suède en 1026, il se désigne dans une lettre adressée à ses sujets « Roi de toute l'Angleterre, du Danemark et des Norvégiens et d'une partie des Suédois »[2]. Le médiéviste Norman Cantor l'a qualifié de « roi le plus efficace de toute l'histoire anglo-saxonne »[3].

Knut meurt encore jeune en 1035. Son héritage est disputé entre ses deux fils, Harold Pied-de-Lièvre et Hardeknut, qui meurent eux aussi à un jeune âge. Sa lignée mâle s'éteint en 1042. Il est aujourd'hui principalement connu à travers l'anecdote apocryphe, rapportée par le chroniqueur du XIIe siècle Henri de Huntingdon, selon laquelle il aurait tenté en vain d'imposer son autorité à la marée.

En vieux norrois, knútr signifie littéralement « nœud » et constitue à l'origine un surnom donné aux hommes petits et trapus. Ce prénom est devenu Knut dans les langues scandinaves modernes[4]. Il est également orthographié Knud, Cnut, Canut ou Canute en anglais et en français.

Knut et Alfred sont les seuls monarques anglais à avoir reçu l'épithète « le Grand » (inn ríki en vieux norrois, den store en danois, the Great en anglais).

Sources

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La Chronique anglo-saxonne est la principale source littéraire pour l'histoire de l'Angleterre anglo-saxonne. Elle offre notamment un récit détaillé de la conquête de l'Angleterre par Knut en 1016[5]. Ces événements, ainsi que la querelle de succession à la mort de Knut, sont également relatés en détail dans l'Encomium Emmae Reginae, un panégyrique composé pour la reine Emma de Normandie quelques années après la mort du roi[6]. Les chroniqueurs anglais postérieurs à la conquête normande de l'Angleterre tels que Guillaume de Malmesbury, Jean de Worcester, Siméon de Durham et Henri de Huntingdon font également le récit du règne de Knut en s'appuyant parfois sur des sources perdues depuis[7].

Plusieurs scaldes scandinaves ont composés des poèmes de louange pour Knut de son vivant. C'est le cas d'Óttarr svarti, Sigvatr Þórðarson, Þórarinn loftunga et Hallvarðr háreksblesi. Il subsiste des fragments de leurs drápur sous la forme de citations dans des sagas plus tardives, comme la Knýtlinga saga, rédigée en Islande vers 1250[8].

Biographie

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Origines

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Knut est issu de la maison de Jelling, une dynastie qui règne sur le Danemark depuis le début du Xe siècle. Son grand-père Harald à la Dent bleue est le premier roi chrétien du Danemark : il se convertit au christianisme vers 965 et règne jusqu'à la révolte de son fils Sven à la Barbe fourchue, le père de Knut, vers 986 ou 987[9]. Les chroniqueurs allemands Thietmar de Mersebourg et Adam de Brême rapportent que la mère de Knut, dont ils ne précisent pas le nom, est une sœur du roi polonais Boleslas Ier qui s'est mariée avec Sven après la mort de son premier mari, le roi suédois Éric le Victorieux. Cette princesse polonaise reçoit par la suite le nom de Sigríðr stórráða (« la Fière » ou « la Hautaine ») dans les sagas[10]. Outre Knut, Sven a un autre fils avec cette femme, Harald, qui est l'aîné des deux[11], ainsi que plusieurs filles dont au moins une, Gytha, est le fruit d'une union antérieure[12].

La date de naissance de Knut est inconnue. La Knútsdrápa d'Óttarr svarti souligne son jeune âge lorsqu'il part pour la première fois à la guerre. S'il s'agit d'une allusion aux campagnes de 1013-1014, il pourrait être né vers l'an mil ou peu avant[13], mais il pourrait aussi faire référence aux raids menés en Angleterre par Sven entre 1003 et 1005. La présence de Knut n'y est pas attestée, mais s'il y a participé, il serait alors né vers le début des années 990[14]. La Knýtlinga saga affirme qu'il a trente-sept ans à sa mort, en 1035, ce qui situerait sa naissance vers 998, mais ce même texte lui attribue à tort un règne de vingt-quatre ans en Angleterre[14].

Première invasion de l'Angleterre (1013-1014)

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Carte de l'invasion de l'Angleterre par Sven à la Barbe fourchue en 1013.

Knut apparaît dans les sources en 1013. Cette année-là, son père Sven rassemble une flotte pour envahir le royaume d'Angleterre. Il laisse son fils aîné Harald au Danemark pour assurer la régence, tandis que son cadet Knut l'accompagne. Cette campagne est d'une autre nature que les raids vikings que subit l'Angleterre depuis plusieurs décennies : l'objectif de Sven n'est pas le pillage, mais la conquête, comme l'illustre l'alliance qu'il conclut avec le duc de Normandie Richard II de Normandie, beau-frère du roi anglais Æthelred le Malavisé[15]. Les Danois accostent au mois d'août à Sandwich, dans le Kent, longent la côte orientale de l'Angleterre vers le nord jusqu'à l'estuaire du Humber, puis remontent la Trent jusqu'à Gainsborough, dans le Lincolnshire, qui devient la base d'opérations de Sven. Les principaux seigneurs du Nord de l'Angleterre viennent lui rendre hommage[16]. Avec des renforts anglais, il marche vers le sud et Oxford, puis Winchester se soumettent sans combattre. Seule Londres lui résiste sous les ordres d'Æthelred et de Thorkell le Grand, ancien viking passé au service du roi anglais. Sven prend alors la direction de l'ouest et se rend à Wallingford, puis à Bath, où les barons locaux se soumettent à lui, avant de revenir devant Londres. Æthelred s'enfuit sur l'île de Wight avant de prendre le chemin de l'exil en Normandie[17].

C'est vraisemblablement pendant la campagne de 1013 que Knut épouse Ælfgifu de Northampton. Fille de l'ealdorman Ælfhelm, elle est issue d'une famille aristocratique des Midlands qui possède un certain poids politique dans le Nord de l'Angleterre jusqu'en 1006, année qui voit l'exécution du père et des frères d'Ælfgifu avec l'assentiment du roi Æthelred. Le mariage d'Ælfgifu avec Knut est donc éminemment politique et permet à Sven de s'assurer de solides soutiens en Mercie et en Northumbrie[18].

Après la soumission de Londres, Sven retourne dans le Nord. Il compte apparemment se faire sacrer à York, mais il n'en a pas le temps : il meurt le à Gainsborough[19]. Knut est aussitôt proclamé roi par l'armée danoise, mais la noblesse anglaise, peut-être échaudée par l'apparente intention de Sven de déplacer vers le nord le centre de gravité du royaume, préfère rappeler Æthelred d'exil pour le remettre sur le trône[20]. Rentré en Angleterre pendant le Carême, Æthelred mène aussitôt des troupes à la rencontre de Knut, qui a conclu un accord avec les habitants du Lindsey, et le chasse de la région aux alentours de Pâques, le [21]. Knut rembarque précipitamment avec ses troupes et rentre au Danemark. En chemin, il fait halte à Sandwich pour y laisser les otages anglais de son père après leur avoir fait trancher le nez, les oreilles et les mains[22].

La conquête de l'Angleterre (1015-1016)

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Carte de l'invasion de l'Angleterre par Knut en 1015-1016.

De retour au Danemark, Knut reconstitue ses forces avec le soutien du jarl norvégien Éric Håkonsson[23]. D'après l'Encomium Emmae Reginae, il aurait proposé à son frère Harald de partager le trône du Danemark avec lui et de lui laisser le choix entre l'Angleterre et le Danemark s'il l'aidait à conquérir la première, mais son frère aurait refusé cette proposition ; néanmoins, Thietmar de Mersebourg affirme que Harald accompagne bel et bien Knut dans cette campagne[24]. Quoi qu'il en soit, sa flotte, forte de 160 (d'après la Chronique anglo-saxonne), 200 (d'après l'Encomium) ou 340 navires (d'après Thietmar), arrive au large de Sandwich en [14]. Le royaume d'Angleterre est alors en pleine crise : le roi Æthelred, souffrant, est confronté à la rébellion de son fils Edmond, qui s'oppose à l'influence exercée par le puissant ealdorman mercien Eadric Streona sur son père et revendique le soutien de la noblesse du nord du pays[25].

C'est probablement parce qu'il s'agit de la base d'opérations d'Edmond que Knut ne se dirige pas vers le nord, mais plutôt vers l'ouest[26]. Sa flotte longe le littoral jusqu'à l'estuaire de la Frome, qu'elle remonte afin de ravager les comtés du Dorset, du Somerset et du Wiltshire[27]. Eadric lève des troupes en Mercie pour le compte du roi malade, mais il choisit de rallier l'envahisseur avec ses forces et une flotte de 40 navires qui correspond vraisemblablement aux mercenaires de Thorkell le Grand. Le Wessex se soumet peu après à Knut[26].

Pendant les fêtes de Noël, Knut traverse la Tamise et attaque le Warwickshire. Edmond tente de lever une armée en Mercie, mais la méfiance qui règne entre son père et lui entrave la résistance anglaise et leurs troupes se dispersent[28]. Le prince se rend alors à York pour y solliciter l'aide de l'ealdorman Uchtred le Hardi et leurs troupes se lancent dans une campagne de pillage dans l'ouest de la Mercie, base de pouvoir d'Eadric Streona. De son côté, Knut prend la direction du nord à travers les comtés favorables à Edmond (le Buckinghamshire, le Bedfordshire, le Huntingdonshire, le Northamptonshire et le Lincolnshire). Arrivé à York, il contraint Uchtred à se soumettre à lui, puis le fait exécuter et confie la Northumbrie à son allié Éric Håkonsson[29].

Edmond et Knut s'affrontent et concluent la paix avant la mort d'Edmond. Enluminure de la Vie de seint Aedward le Rei par Matthieu Paris (vers 1255).

Æthelred meurt à Londres, où il s'était réfugié, le . Les nobles présents à Londres élisent aussitôt Edmond pour lui succéder, mais dans le reste de l'Angleterre, c'est Knut qui reçoit le soutien de la noblesse ; Jean de Worcester rapporte qu'elle vient lui prêter serment de fidélité à Southampton[30]. Il assiège Londres, mais ne parvient pas à s'en emparer, tandis qu'Edmond reprend le contrôle du Wessex. Deux batailles s'ensuivent, à Penselwood dans le Somerset et à Sherston dans le Wiltshire, qui ne permettent pas à Knut de prendre l'ascendant sur son adversaire[31]. Tous deux reprennent la direction de Londres, où Edmond parvient à remporter une victoire sur Knut à Brentford. Après avoir levé des troupes fraîches au Wessex, il le poursuit dans le Kent et l'affronte à nouveau à Otford, une bataille qui convainc Eadric d'abandonner Knut au profit d'Edmond. Knut reprend alors la mer et traverse l'estuaire de la Tamise pour ravager l'Essex et la Mercie[32].

Alors qu'il retourne à ses navires après cette campagne de pillage, Knut est rattrapé par les forces d'Edmond près d'une colline appelée Assandun, correspondant soit à Ashingdon, dans le sud-est de l'Essex, soit à Ashdon, dans le nord-ouest de ce même comté. La bataille d'Assandun prend place le . Une nouvelle trahison d'Eadric, qui déserte avec ses hommes, permet à Knut de remporter une victoire décisive[32]. Edmond s'enfuit vers l'ouest, mais un ultime affrontement près de la forêt de Dean, dans le Gloucestershire, l'amène à négocier avec Knut. Les deux princes se rencontrent à Alney, une île sur la Severn, pour se partager l'Angleterre : Knut obtient la Mercie et probablement la Northumbrie, tandis qu'Edmond conserve le Wessex. Cette situation ne dure que quelques semaines, car Edmond meurt le , peut-être à la suite de blessures reçues au combat. Knut est alors reconnu comme seul roi de toute l'Angleterre[14].

La stabilisation de l'Angleterre

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Jean de Worcester rapporte que Knut organise une grande réunion des principaux seigneurs anglais à Londres peu après la mort d'Edmond Côte-de-Fer. Il leur demande de confirmer la légitimité de son arrivée au pouvoir et de rejeter explicitement les prétentions potentielles des frères et des fils d'Edmond[33]. Il est possible que cette réunion ait servi de prélude à un sacre en bonne et due forme par l'archevêque de Cantorbéry Lyfing en la cathédrale Saint-Paul, mais un tel sacre n'est pas évoqué avant le XIIe siècle dans les écrits du chroniqueur Raoul de Diceto, le doyen de cette cathédrale[34].

Dans son entrée pour l'année 1017, la Chronique anglo-saxonne indique que Knut partage l'Angleterre en quatre grands comtés : le Wessex, qu'il se réserve, l'Est-Anglie, qu'il accorde à Thorkell le Grand, la Mercie, qu'il laisse à Eadric Streona, et la Northumbrie, qu'il donne à Éric Håkonsson[35]. Cet arrangement vise probablement à stabiliser le pays et faciliter la levée de l'impôt, mais aussi à récompenser ses alliés[36]. La loyauté d'Eadric apparaît trop incertaine, si bien que Knut le fait exécuter à Noël avant de partager la Mercie occidentale entre les comtes Hákon (pour le Worcestershire), Eilaf (pour le Gloucestershire) et Hrani (pour le Herefordshire et le Shropshire), tous d'origine scandinave[37]. D'autres membres de l'aristocratie anglaise sont exécutés la même année : c'est le cas de Northman, fils de l'ealdorman mercien Leofwine, ainsi que d'Æthelweard et Beorhtric, deux nobles du Wessex. Le dernier frère vivant d'Edmond Côte-de-Fer, Eadwig, est banni du royaume, puis tué, tandis que les deux jeunes fils d'Edmond, Édouard et Edmond, sont envoyés en exil et échappent peut-être à une tentative d'assassinat[38].

Une étape supplémentaire dans le renforcement de la position de Knut est son mariage, au mois de , avec Emma de Normandie, la veuve d'Æthelred. Contrairement à son union avec Ælfgifu de Northampton (qui ne lui est plus d'aucune utilité politique), ces noces se font dans le respect absolu du rite chrétien[39]. En épousant Emma, Knut neutralise la menace posée par les deux fils qu'elle a eus d'Æthelred, Alfred et Édouard : exilés en Normandie, les deux princes (æthelings) ne peuvent attendre aucun soutien militaire de leur oncle Richard II[40].

En 1018, Knut obtient le versement d'un tribut de 82 500 livres par les Anglais, dont 10 500 pour la seule ville de Londres, qui paie probablement son soutien continu à Æthelred et Edmond. Cet argent, obtenu grâce à la robustesse du système de taxation mis en place par ses prédécesseurs, lui permet de solder ses hommes et de les renvoyer au Danemark, ne conservant qu'une flotte de 40 navires avec lui en Angleterre[41]. Leurs équipages forment un corps d'élite d'environ 2 000 à 3 200 hommes dont la fidélité à Knut est assurée : ce sont les housecarls, ou lithsmenn[42]. Ce sont probablement eux qui détruisent une flotte pirate de 30 navires la même année[14]. Enfin, l'année 1018 est également marquée par une grande assemblée d'Anglais et de Danois à Oxford qui aboutit à la réconciliation officielle entre les deux peuples[36]. Un geste supplémentaire d'apaisement prend place en 1020 avec la consécration d'une église en pierre dédiée à saint André à Assandun pour commémorer les victimes de la bataille[43].

Roi de Danemark et d'Angleterre

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L'« empire » de Knut le Grand à son apogée après la conquête de la Norvège en 1028.

La Chronique anglo-saxonne rapporte que Knut se rend au Danemark en 1019 avec neuf navires et y reste pendant l'hiver avant de rentrer en Angleterre au printemps 1020[44]. C'est vraisemblablement pour recueillir l'héritage de son frère qu'il traverse la mer du Nord. L'histoire danoise de cette période est mal documentée, mais Harald semble être mort vers 1018 sans laisser d'héritier autre que son frère cadet[45]. Il subsiste une lettre rédigée par Knut durant ce séjour danois et adressée à ses sujets anglais, dans laquelle il explique avoir effectué ce voyage pour les protéger d'une menace non définie, peut-être une révolte danoise ou une attaque des Wendes[46].

Peu après son retour en Angleterre, Knut organise une grande assemblée à Cirencester le , jour de Pâques. Elle déclare hors-la-loi l'ealdorman du Wessex Æthelweard, sans que la raison de cette décision soit connue : il est possible qu'il ait participé à une révolte contre l'autorité de Knut en son absence, peut-être en lien avec un certain « Eadwig, roi des ceorls », qu'il faut peut-être identifier au fils d'Æthelred le Malavisé dans l'hypothèse où celui-ci n'aurait pas été exécuté en 1017[43].

Le , c'est au tour de Thorkell le Grand d'être déclaré hors-la-loi. Les sources ne précisent pas pourquoi Knut cherche à se débarrasser de celui qui est alors le deuxième personnage le plus puissant d'Angleterre (son nom figure systématiquement en première position dans les listes de témoins des chartes de la période 1017-1021). Il est possible que Thorkell ait tenté de s'emparer du pouvoir, ou en tout cas que Knut ait craint qu'il ne le fasse[43]. Deux ans plus tard, alors que Thorkell est retourné au Danemark, il se réconcilie avec Knut dans des circonstances tout aussi floues. Il livre son fils au roi, qui lui remet en échange la garde de son propre fils Hardeknut et leur confie à tous les deux le gouvernement du Danemark. Knut est vraisemblablement contraint à cet arrangement par la position solide de Thorkell au Danemark[47].

À partir de 1022, il s'évertue à prendre de la distance de l'archevêché d'Hambourg-Brême afin que le Danemark se dote de ses propres évêques et de ses propres diocèses. Cette mise en place n'aboutira que peu avant sa mort, mais l'influence d'Hambourg-Brême persiste[48].

La conquête de la Norvège

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En 1026, les rois Olaf Haraldsson de Norvège et Anund Jacob de Suède envahissent le Danemark. L'alliance entre ces deux souverains remonte au moins à 1019, année du mariage d'Olaf avec Astrid Olofsdotter, la sœur d'Anund Jacob. Ils bénéficient de soutiens au sein de l'aristocratie danoise en la personne des frères Ulf et Eilaf Thorgilsson, deux anciens fidèles de Knut[49]. Les flottes norvégienne et suédoise attaquent la Scanie et le Sjælland, mais elles battent en retraite vers l'est lorsque Knut arrive de manière inattendue dans le Limfjord à la tête de ses propres navires[50]. Elles s'affrontent à l'embouchure d'un fleuve appelé « la rivière sainte », probablement l'Helgeå dans l'est de la Scanie. L'issue de cette bataille de l'Helgeå n'est pas claire, mais la Chronique anglo-saxonne rapporte que les Suédois restent maîtres du champ de bataille et que Knut subit de lourdes pertes[14]. Néanmoins, cette campagne se solde néanmoins par une victoire stratégique pour Knut, dont la flotte bloque les Norvégiens dans la Baltique et les empêche de rentrer au pays par voie de mer. Les troupes d'Olaf doivent abandonner leurs navires et passer par les terres pour retourner en Norvège, ce qui les affaiblit considérablement[51].

Après s'être assuré le soutien du jarl de Lade Håkon Eiriksson, le fils d'Éric Håkonsson, Knut assemble une flotte de 50 navires et envahit la Norvège en 1028. Le pays ne lui oppose apparemment aucune résistance et Olaf s'enfuit plutôt que de livrer bataille. Plusieurs membres de l'aristocratie norvégienne opposés à Olaf pour diverses raisons prêtent allégeance à Knut, comme Kálfr Árnason, Einar Tambarskjelve, Erling Skjalgsson, Thorir Hund ou Harek de Tjøtta (en)[52]. Il confie le gouvernement du pays à Håkon, mais celui-ci disparaît dans un naufrage en 1029 ou 1030. Olaf semble avoir voulu profiter de la situation pour reprendre son trône, mais sa tentative d'invasion est déjouée par les Norvégiens à la bataille de Stiklestad, le , au cours de laquelle il trouve la mort[53].

Pour remplacer Håkon, Knut envoie en Norvège sa première épouse Ælfgifu avec leur fils aîné Sven. La manière dont ils gouvernent le pays leur vaut l'inimitié de l'aristocratie locale, notamment leur tentative d'introduire un code juridique aux dispositions strictes. Sven et Ælfgifu sont confrontés en 1033 à une tentative d'invasion menée par Tryggvi Olafsson, un prétendant qui se présente comme le fils du roi Olaf Tryggvason[54]. Celui-ci trouve la mort au combat, mais Sven et Ælfgifu sont contraints de fuir la Norvège peu après, peut-être en 1034. Einar Tambarskjelve et Kálfr Árnason offrent la couronne à Magnus, un fils d'Olaf Haraldsson. Knut ne survit pas assez longtemps pour tenter de reconquérir le pays[55].

Mort et succession

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Cette châsse mortuaire placée près de l'autel de la cathédrale de Winchester contiendrait les ossements de Knut et de sa femme Emma.

Knut meurt le à Shaftesbury, dans le Dorset. Bien qu'il ne soit pas très âgé (il a tout au plus une quarantaine d'années[56]), il est possible qu'il ait senti sa fin approcher, à en juger par une charte accordée cette année-là à l'abbaye de Sherborne. En échange d'un terrain de 16 hides à Corscombe, il demande aux moines de prier Dieu, de chanter des psaumes et de célébrer des messes tous les jours pour le salut de son âme et la rémission de ses péchés[57],[58]. Sa dépouille est ramenée à Winchester pour être inhumée dans l'Old Minster[59]. Elle est ultérieurement transférée dans la cathédrale normande de Winchester. En 1642, pendant la Première révolution anglaise, les ossements des rois anglais enterrés à Winchester sont exhumés et éparpillés par des soldats parlementaires. Après la Restauration, ces ossements sont rassemblés et déposés dans de nouvelles châsses mortuaires, dont l'une porte les noms de Knut et Emma, mais ils ont été tellement mélangés qu'il est impossible de dire lesquels sont les leurs[14].

À sa mort, son fils Hardeknut lui succède sur le trône du Danemark, mais Harold Pied-de-Lièvre profite de son absence pour prendre le pouvoir en Angleterre. Hardeknut perd également la tutelle de la Norvège qui réinstaure la précédente dynastie. Harold meurt en 1040, permettant à Hardeknut de réunir à nouveau les deux couronnes, mais il meurt à son tour deux ans plus tard. Les morts prématurées de Knut, de son père et de ses enfants pourraient être liées à une maladie génétique ; la description de celle de Hardeknut évoque un accident vasculaire cérébral ou un anévrisme intracrânien[60].

C'est finalement leur demi-frère Édouard le Confesseur, fils d'Æthelred le Malavisé et d'Emma de Normandie, qui monte sur le trône d'Angleterre.

Aspects du règne

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Le droit

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Il subsiste plusieurs textes de nature législative datant du règne de Knut. Le principal est un code juridique compilé, voire rédigé par l'archevêque Wulfstan d'York, et promulgué à Winchester en 1020 ou 1021. Il se compose de deux grandes parties : la première, appelée I Cnut par les historiens modernes, s'intéresse au droit canon, tandis que la seconde, II Cnut, est consacrée aux affaires séculières. Il reprend de nombreuses dispositions figurant déjà dans les codes des prédécesseurs de Knut, ainsi que des éléments de nature homélitique tirés des œuvres de Wulfstan[61],[62]. Il s'agit du dernier code juridique émis par un roi anglais avant la conquête normande[63]. Trois copies manuscrites de l'époque anglo-saxonne en subsistent (BL Harley 55, Cotton Nero A. i et CCCC MS 383), ainsi que des traductions latines du XIIe siècle (les Instituta Cnuti et la Consiliatio Cnuti), signe d'une popularité durable[64].

Un autre code, plus court, est conservé dans le manuscrit CCCC MS 201. C'est également l'œuvre de l'archevêque Wulfstan, et il s'agit de toute évidence d'une première étape dans l'élaboration du grand code de 1020/1021. Il correspond vraisemblablement au fruit des délibérations de la grande assemblée d'Anglais et de Danois convoquée à Oxford en 1018[65],[66]. Les deux lettres adressées au peuple anglais à Knut lors de ses absences de 1019-1020 et 1027 contiennent également des considérations d'ordre législatif ; la première porte encore l'empreinte de Wulfstan, tandis que la seconde pourrait avoir été rédigée par l'abbé Lyfing de Tavistock[67].

Les monnaies

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Les pennies d'argent frappés sous le règne de Knut en Angleterre connaissent trois types successifs. Le premier, appelé « Quatrefoil » par les numismates modernes, porte à l'avers un portrait de profil du roi à l'intérieur d'un quatre-feuilles et une grande croix évidée avec un quatre-feuilles au revers[68]. Il s'agit de la première pièce anglaise avec un dessin de roi portant une couronne depuis les monnaies au buste couronné d'Edgar le Pacifique, mort en 975, peut-être afin d'accréditer la légitimité de Knut[34]. Elle commence à être frappée vers 1017, après une brève période où les dernières pièces du règne d'Æthelred le Malavisé continuent à circuler, et reste en circulation jusqu'à une date incertaine, peut-être 1023[69].

Le deuxième type de Knut, qui pourrait avoir circulé de 1023 à 1029, présente toujours un portrait de profil du roi à l'avers, mais la couronne y est remplacée par un casque pointu, d'où son surnom de « Pointed Helmet ». Au revers figure une croix avec quatre petits anneaux dans chaque quartier[70]. Il s'agit d'une des pièces les plus légères de la période 973-1066, ce qui pourrait refléter une volonté d'harmoniser les unités monétaires anglaises et scandinaves[71].

Sur le troisième et dernier type de Knut, « Short Cross », le roi apparaît à l'avers, toujours de profil, mais coiffé d'un diadème et tenant un sceptre. Une croix figure au revers, avec un anneau à l'intersection des deux branches[70]. La tendance globale du règne de Knut est à une réduction de la production monétaire : selon les estimations du numismate D. M. Metcalf, le type Quatrefoil aurait été frappé à 47 millions d'exemplaires, contre 22 pour le Pointed Helmet et seulement 14 pour le Short Cross[72]. Si le grand nombre de pièces Quatrefoil s'explique par la nécessité de payer le tribut de 1018, la réduction du nombre d'ateliers et de monnayeurs reflète également une centralisation accrue et un renforcement de l'autorité royale après un début de règne tumultueux[73].

La diplomatie

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D'après M. K. Lawson, Knut se préoccupe sans doute de politique étrangère davantage qu'aucun autre de ses prédécesseurs sur le trône d'Angleterre[14]. Il se rend en pèlerinage à Rome en 1027 pour assister au sacre impérial de Conrad II le Salique par le pape Jean XIX et joue un rôle privilégié dans la cérémonie[74]. Conrad a tout intérêt à se concilier Knut, dont le Danemark jouxte la Germanie au nord et qui est apparenté par sa mère aux Piast de Pologne, voisins turbulents du Saint-Empire. Il reconnaît son autorité sur toute la région située au nord du fleuve Eider[75]. Les relations entre Conrad et Knut restent bonnes par la suite : les fiançailles d'Henri le Noir, fils de l'empereur, avec Gunhild, la fille de Knut, sont annoncées le . Ils se marient un an plus tard, après la mort de Knut[76].

Postérité

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Armoiries imaginaires attribuées à Knut au XIIIe siècle par Matthieu Paris.

Knut est généralement considéré comme un roi d'Angleterre sage et bénéfique, toutefois cette image est peut-être partiellement attribuable à ses bonnes relations avec l'Église, qui contrôle ceux qui archivent l'histoire. Ainsi, il est encore décrit, aujourd'hui, comme un homme pieux, en dépit du fait qu'il était en pratique bigame et qu'il fut responsable de nombreux assassinats politiques.

Dans la culture populaire, Knut reste principalement connu pour la légende selon laquelle il aurait ordonné à la marée montante de refluer. D'après cette légende, Knut se serait un jour lassé des flatteries de ses courtisans, qui allaient jusqu'à prétendre qu'il pourrait se faire obéir des vagues. Le roi aurait alors ordonné que l'on transporte son trône sur le rivage, afin de démontrer par l'exemple qu'il n'en était rien et que même les rois les plus puissants restent inférieurs à Dieu. Cette histoire apparaît pour la première fois au XIIe siècle, dans la chronique de Henri de Huntingdon, qui s'en sert pour illustrer l'humilité de Knut. Il arrive qu'elle soit interprétée d'une façon diamétralement opposée, en faisant de Knut un monarque arrogant persuadé de pouvoir se faire obéir des éléments et ridiculisé par l'échec de sa tentative.

Dans la culture populaire

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Victor Hugo met en scène Knut sous le nom de Kanut dans son poème « Le Parricide » (la Légende des siècles), en prétendant qu’il a assassiné son père Sven ou Swéno[77].

Le prince puis roi Knut est l'un des personnages principaux du manga Vinland Saga de Makoto Yukimura.

Le roi Canute (Knut) est un personnage important de la série télévisée Vikings: Valhalla, diffusée sur Netflix depuis 2022. Il est incarné par l'acteur gallois Bradley Freegard (en).

Arbre généalogique

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D Harald à la
Dent bleue

(mort vers 986)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
DNA Sven à la
Barbe fourchue

(mort en 1014)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Gytha
ép. Éric
Håkonsson
 
D Harald
(mort vers 1018)
 
Ælfgifu de
Northampton

(fl. 1006-1036)
 
 
 
DNA Knut
le Grand

(mort en 1035)
 
 
 
Emma de
Normandie

(morte en 1052)
 
Estrid
Svendsdatter

ép. Ulf Thorgilsson
 
Santslaue
(Świętosława ?)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Håkon
(mort vers 1030)
 
 
 
 
 
A Harold
Pied-de-Lièvre

(vers 1015 – 1040)
 
N Sven
(vers 1016 – 1036)
 
DA Hardeknut
(vers 1018 – 1042)
 
Gunhild
(vers 1020 – 1038)
ép. Henri III
 
D Sven
Estridsen

(vers 1019 – 1076)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Béatrice
(religieuse)
 
Rois de
Danemark
 
 

Références

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  1. (en) Sarah Foot, « The Making of Angelcynn: English Identity before the Norman Conquest », Transactions of the Royal Historical Society,‎ vol. 6 (1996), p. 25-49 (lire en ligne).
  2. (en) Ryan Lavelle, Cnut (Penguin Monarchs): The North Sea King, Londres, Penguin, , 114 p. (ISBN 0141979879), « our protagonist, the self-styled 'King of all England and Denmark, and the Norwegians and Part of the Suedes' » (iii) ; « The Latin text of the letter claims Cnut as 'rex totius Angliae et Denemarcie et Norreganorum et partis Suanorum', 'King of all England and Denmark and of the Norwegians and of part of the Swedes'. » (56).
  3. (en) Norman F. Cantor, The Civilisation of the Middle Ages, Harper Perennial, , 624 p. (ISBN 0060925531), p. 166.
  4. (en) Patrick Hanks, Kate Hardcastle et Flavia Hodges, « Knut », dans A Dictionary of First Names, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 9780191726675, lire en ligne).
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  6. Bolton 2017, p. 11-12.
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  8. Bolton 2017, p. 18-22.
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  57. (en) « S 975 », sur The Electronic Sawyer, King's College London (consulté le ).
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  75. Bolton 2017, p. 162-163.
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  77. « La Légende des siècles/Le Parricide - Wikisource », sur fr.m.wikisource.org (consulté le ).

Bibliographie

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Sources primaires

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Sources secondaires

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  • (en) Nick Higham, The Death of Anglo-Saxon England, Sutton, (ISBN 0-7509-2469-1).
  • Lucie Malbos, Les peuples du Nord : De Fróði à Harald l'Impitoyable (Ier – XIe siècle), Belin, (ISBN 978-2-410-02741-9).

Liens externes

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