Kocho (Irak)
Kocho (du Kurmanji Koço) est un village yézidi situé dans le district du Sinjar, au sud des Monts Sinjar , dans la Province de Ninive au nord de l'Irak. Le village a acquis une renommée internationale en 2014 à la suite du génocide des Yézidis par l'Organisation État islamique (OEI)[1].
Kocho | |
Administration | |
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Pays | Irak |
Ninive (province) | |
Démographie | |
Population | 2 000 hab. (avant le génocide) |
Géographie | |
Coordonnées | 36° 10′ nord, 41° 44′ est |
Localisation | |
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Histoire
modifierKocho est, avec le reste du Sinjar, l'une des régions des plus disputées du nord de l'Irak. Conformément à l'article 140 de la constitution irakienne, un référendum est censé décider du statut du village et du sort de ses habitants.À partir de 2003, le village est occupé par les troupes Kurdes Peshmerga, qui désertent le village le . Le , l'État Islamique prend le contrôle de l'ensemble du village. Le , les forces irakiennes et les milices yézidies libèrent le village[2],[3],[4],[5].
Population
modifierLa population de Kocho était entièrement composée de Yézidis, majoritairement agriculteurs[6].
Personnes célèbres
modifierLes militantes des Droits de l'homme Nadia Murad et Lamiya Aji Bachar sont nées à Kocho[7],[8],[9],[10].Nadia Murad a obtenu en 2018 le Prix Nobel de la paix avec Denis Mukwege.
Massacre des Yézidis de Kocho
modifierLe , l'État islamique envahit Kocho. Les Peshmergas kurdes avaient fui à l'approche des troupes de Daech, laissant les Yézidis sans défense. Pendant douze jours, l'OEI séquestre les Yézidis dans le village, puis leur adresse un ultimatum : se convertir à l'Islam ou mourir. À la suite du refus des Yézidis de se convertir, les troupes de l'OEI exécutent la population à partir du . L'OEI sépare les hommes des femmes et des enfants et les conduisent à l'établissement d'enseignement secondaire du village, où ils sont dépouillés de leurs téléphones portables et de leurs bijoux. On estime que 1826 Yézidis vivaient au village de Kocho. L'État Islamique décapite environ 600 hommes yézidis, certains sont immolés ou tués à bout portant. Les corps des habitants, parfois encore en vie, sont tous jetés dans des fosses communes. Ensuite, l'OEI kidnappe près de 1 000 Yézidis, femmes et enfants du village. Les garçons de moins de 14 ans sont envoyés dans des camps militaires de l'État islamique où ils sont entraînés à devenir terroristes, tandis que les femmes et les filles sont gardées pour servir d'esclaves et abusées sexuellement[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21]. Quatre-vingt-dix Yézidis (notamment des garçons de 12 ans) avaient précédemment été abattus par des terroristes de l'OEI dans le village voisin de Qiniyeh le .
Bibliographie
modifier- Nadia Murad: The Last Girl: My Story of Captivity, and My Fight Against the Islamic State (Virago, 07.11.2017), (ISBN 978-0-349-00974-2)
- Nadia Murad: Ich bin eure Stimme: Das Mädchen, das dem Islamischen Staat entkam und gegen Gewalt und Versklavung kämpft (Knaur, 31.10.2017), (ISBN 978-3-426-21429-9) (German)
- Farida Khalaf: The Girl Who Beat Isis: My Story (Vintage, 07.07.2016), (ISBN 978-1- 910931-01-1)
- Farida Khalaf: The Girl Who Escaped ISIS: This Is My Story (Simon and Schuster, 04.07.2017), (ISBN 978-1- 78470-275-5)
Articles connexes
modifierRéférences
modifier- « The Yezidi Genocide, Two Years Later », sur US News
- « Iraq's Disputed Territories », sur United States Institute of Peace (consulté le )
- (en) « After years of murder and enslavement by ISIL, Iraq’s Yazidis are determined to liberate their own homeland », The National, (lire en ligne, consulté le )
- (de) « Shingal: Irakische Truppen und Milizen befreien êzîdîsche Dörfer | ÊzîdîPress », sur www.ezidipress.com (consulté le )
- « Former Yazidi sex slave makes tearful return to her Iraqi village », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- (de) Jan Ilhan Kizilhan, Die Psychologie des IS : Die Logik der Massenmörder, Europa Verlag GmbH & Company KG, , 424 p. (ISBN 978-3-95890-115-5, lire en ligne)
- « Ex-captive of Islamic State sheds tears on return to village in northe », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- « Reluctant champion: How Nadia Murad has become the international face of Yazidi suffering – and resilience », Christian Science Monitor, (ISSN 0882-7729, lire en ligne, consulté le )
- (en) « When Rape Becomes a Weapon of War », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- « Nadia Murad Makes Emotional Visit to Her Yazidi Hometown », Global Citizen, (lire en ligne, consulté le )
- « Yazidi Activist Nadia Murad Speaks Out on the 'Holocaust' of Her People in Iraq », sur Time (consulté le )
- (en-US) « ISIS Committed The Most Horrific Crimes In Modern Times In The Yazidi Village of Kojo In Iraq - Al Shahid », Alshahid, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) Cathy Otten, « Slaves of Isis: the long walk of the Yazidi women », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « With Ash On Their Faces: Yezidi Women And The Islamic State | The Iranian », The Iranian, (lire en ligne, consulté le )
- (de) Elke Dangeleit, « Irak: Shengal als geopolitisches Schachbrett », sur Telepolis (consulté le )
- (de) « Erschütternde Beweise für ethnische Säuberungen im Nordirak durch IS | Amnesty International », sur www.amnesty.de (consulté le )
- (de) « Das Massaker von Kocho: Ein Überlebender berichtet | ÊzîdîPress », sur www.ezidipress.com (consulté le )
- (en) « Testimonies from Kocho: The village ISIS tried to wipe off the map », sur www.amnesty.org (consulté le )
- « Yezidis return to Kocho school where ISIS killed men, enslaved women », sur www.rudaw.net (consulté le )
- « ISIS Crimes Against the Yazidis », sur OHCHR (United Nations High Commissioner for Human Rights), (consulté le )
- « ETHNIC CLEANSING ON A HISTORIC SCALE: ISLAMIC STATE’S SYSTEMATIC TARGETING OF MINORITIES IN NORTHERN IRAQ », sur Amnesty International, (consulté le )