Kurt Freiherr von Schröder

homme politique allemand
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Kurt von Schröder (1889-1966) est un banquier allemand de Cologne. Il est membre du parti nazi durant le Troisième Reich. En finançant Hitler et son parti, il contribue à l'avènement du führer et de la dictature en Allemagne. Il devient lui-même SS et est jugé à Nuremberg après la guerre. Il est mort le à Hambourg.

Kurt Freiherr von Schröder
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HambourgVoir et modifier les données sur Wikidata
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Banquier, homme politiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
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Son nom est parfois écrit Schroeder, Schröder ou baron Kurt von Schröder (Kurt Freiherr von Schröder), Freiherr étant un titre de noblesse, pouvant se traduire comme baron, et non une partie d'un nom de famille.

Éléments de biographie

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Il est né le à Hambourg (Allemagne) dans une vieille famille de banquiers. Il termine ses études de droit à l'université de Bonn où il est membre d'une « fraternité » d'étudiants Corps Borussia Bonn au sein de laquelle figuraient de nombreux fils d'aristocrates allemands d'origine prussienne. Il devient ensuite officier de carrière au sein de la Reichswehr et en 1913, il épouse Edith Marie Ottilie von Schnitzler (1892-1951), cousine de Karl-Eduard von Schnitzler. Durant la Première Guerre mondiale, il sera capitaine d'état-major et affecté au 7e régiment de hussards à Bonn[1].

Après la guerre, suivant la tradition familiale paternelle, il devient l'un des partenaires d'un cabinet de banquiers de Cologne (Bankhaus JH Stein (ou Bankhaus JH Stone où, en 1919, il joue un rôle important dans le séparatisme rhénan, un groupe de banquiers et d'industriels l'ayant nommé à la commission économique de leur chambre en préparation d'un État séparé. En 1928, alors que se profile la crise de 1929, il devient politiquement plus actif et rejoint le Parti populaire allemand puis se rapproche des nazis.

Kurt von Schröder dirige avec Hjalmar Schacht le Cercle Keppler, regroupant autour de Wilhelm Keppler un cercle d'hommes d'affaires destiné à renforcer la position d'Hitler dans les milieux économiques et le patronat allemand. Schröder fait partie des vingt membres du Cercle Keppler qui apposèrent leur signature au bas d'une pétition transmise au Président Hindenburg le , soit deux jours après la démission du gouvernement de Franz von Papen. Cette pétition réclamait la nomination de Hitler à la chancellerie du Reich[2].

Schröder et Hitler

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La villa de la famille Schröder au no 35 de la rue Waldgürtel à Cologne, où il a accueilli l'entrevue secrète entre Hitler et Franz von Papen[3]

Schröder a financé le parti nazi d'abord pendant les années de la conquête du pouvoir, puis lorsque celui-ci a pris le contrôle de l'Allemagne. Il adhère au parti en . Il a également servi d'intermédiaire pour apporter de l'argent d'ITT à l'organisation SS de Heinrich Himmler en 1944, alors que les États-Unis était en guerre avec l'Allemagne.

Après avoir assisté à une allocution de Franz von Papen à Berlin le , au cours de laquelle ce dernier militait pour une participation des nazis au gouvernement, il organise une entrevue secrète dans sa propre maison, entre Adolf Hitler et le chancelier Franz von Papen le . L'entrevue a été organisée avec l'homme d'affaires et industriel de la chimie Wilhelm Keppler, directeur d'IG Farben qu'Hitler avait choisi comme conseiller économique en . Hitler est venu à cette réunion accompagné d'Heinrich Himmler et de Rudolf Hess. Cette réunion initia les premières discussions entre von Papen et Hitler qui devaient par la suite mener au projet de renversement du gouvernement de Kurt von Schleicher en vue de mettre en place une coalition de droite Hitler-von Papen-Hugenberg[4]. À la suite de cette première réunion secrète, Paul von Hindenburg lui-même missionna von Papen pour conserver le contact et proposer à Hitler d'entrer au gouvernement, mais pas comme chancelier, ce que Hitler refusa. Après d'intenses négociations menées entre les dirigeants nazis et l'entourage de Hindenburg, négociations auxquelles est associé le fils du maréchal et où von Papen joue un rôle clé, Hindenburg accepte de limoger Schleicher et de nommer Hitler au poste de chancelier.

Durant la guerre et en récompense de son soutien, Schröder a été nommé président du conseil d'administration de plusieurs grandes entreprises allemandes et président de la chambre de commerce et d'industrie de la Rhénanie à Cologne et ses affaires prospèrent sous le Troisième Reich.

Procès de Nuremberg

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Peu après la capitulation allemande, Schröder est découvert dans un camp de prisonniers de guerre en France où il portait un uniforme de caporal SS. Il est interné par les Britanniques avant d'être jugé en 1947 pour crimes contre l'humanité. Il est condamné à trois mois de prison et à une amende dérisoire, ce qui suscita une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs à Bielefeld. Après un appel du procureur, il est de nouveau condamné en 1948 à une amende plus élevée de 500 000 DM. Cependant, Kurt von Schröder parviendra à réduire le paiement à une somme insignifiante en 1950.

Après la guerre

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Il y a eu des tentatives d'occultation des sources non allemandes du financement du régime nazi, sources provenant de certains banquiers américains en particulier, en bloquant une enquête qui avait été ouverte à l'encontre de la banque Bankhaus J.H. Stein de Cologne, parfois dite « bank of the cartel kings » (« banque des rois des cartels ») qui avait été soupçonnée d'avoir servi d'intermédiaire pour les nazis en recevant les financements déposés par les cartels industriels allemands.

Études rétrospectives

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Son rôle a été évoqué au procès de Nuremberg et a permis de comprendre comment Hitler avait pu prendre le pouvoir. Il tient aussi une place importante dans le travail réalisé au sein de la Hoover Institution par l'historien et économiste américain Antony C. Sutton sur les liens entre le monde de la finance (dont Wall Street), le patronat allemand et l'ascension vers le pouvoir de Hitler[5].

Notes et références

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  1. Robert Wilhelm Volz : Manuel Empire de la Société allemande de 1931, 2 tomes, colonne 1710
  2. Ian Kershaw (trad. de l'anglais), Hitler, Paris, Flammarion, coll. « Grandes Biographies », , 1200 p. (ISBN 978-2-08-125042-0), p. 294 et p. 301-302
  3. Vgl. Ulrich S. Soénius/Tobias Kaufmann: Adolf Hitlers Kölner Treffen (Kölner Stadt-Anzeiger, 4 janvier 2008)
  4. Ian Kershaw (trad. de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat), Hitler, Paris, Flammarion, coll. « Grandes Biographies », , 1200 p. (ISBN 978-2-08-125042-0, OCLC 718374335), p. 302
  5. Antony C. Sutton (trad. de l'anglais par Jean-François Goulon), Wall Street et l'ascension de Hitler [« Wall Street and the rise of Hitler. »], Aube Paris, Le Retour aux sources, , 320 p. (ISBN 978-2-35512-043-5, OCLC 810669590)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Glen Yeadon et John Hawkins, The Nazi hydra in America : suppressed history of a century, Wall Street and the rise of the Fourth Reich, Joshua Tree, Calif, Progressive Press, , 706 p. (ISBN 978-0-930852-43-6, OCLC 968653471, lire en ligne).
  • Ian Kershaw (trad. de l'anglais), Hitler, Paris, Flammarion, coll. « Grandes Biographies », , 1200 p. (ISBN 978-2-08-125042-0).

Articles connexes

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Liens externes

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