Léonard de Port-Maurice

prêtre italien et franciscain

Saint Léonard de Port-Maurice, né à Porto Maurizio (Italie), et décédé à Rome le , est un prêtre italien et franciscain réformé célèbre pour ses écrits spirituels et par l'institution de la forme actuelle de la dévotion au Chemin de croix qu'il développe. Canonisé en 1869, il est liturgiquement commémoré le .

Léonard de Port-Maurice
Image illustrative de l’article Léonard de Port-Maurice
Léonard de Port-Maurice.
Saint, prêtre
Naissance 20 décembre 1676
Porto-Maurizio (république de Gênes)
Décès 26 novembre 1751  (à 75 ans)
Rome (États pontificaux)
Ordre religieux Frères mineurs réformés de la stricte observance
Béatification 19 mars 1796
par Pie VI
Canonisation 29 juin 1869
par Pie IX
Vénéré par Catholiques, particulièrement les franciscains
Fête 26 novembre
Attributs bannière de la Vierge, crucifix

Biographie

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Châsse de saint Léonard. Basilique Saint-Maurice de Port-Maurice.

Enfant de Domenico Casanova et d'Anna-Maria Benza, Léonard naît le à Port-Maurice, en Ligurie (Italie), dans une famille de marins[1].

Après des études primaires, il est envoyé faire ses humanités au Collège Romain, à Rome[2].

Le , Léonard prend l'habit religieux franciscain et continue ses études à l'institut Saint Bonaventure. Après son ordination sacerdotale, il y reste comme enseignant, tout en espérant être envoyé en mission en Chine, mais une sévère hémorragie gastrique l'en empêche. Il en est si malade qu'il est renvoyé dans sa ville natale, Porto Maurizo, où le climat lui est plus favorable. Là, se trouve un couvent franciscain de stricte observance[2]. Au bout de quatre ans, sa santé s'étant nettement améliorée, il commence à prêcher à Port-Maurice et dans les environs.

Quand Cosme III de Médicis remet le monastère Del Monte, situé à San Miniato, aux membres de la Riformella, Léonard y est envoyé par ce dernier. Là, Léonard et ses frères prêchent, tout en menant une vie de grande austérité et de pénitence. En 1710, il fonde le monastère d'Icontro, proche de Florence, où lui et ses compagnons peuvent organiser des retraites spirituelles entre leurs voyages missionnaires.

En 1720, Léonard quitte la Toscane et se rend dans le sud de l'Italie, prêchant avec zèle et enthousiasme. Les Papes Clément XII et son successeur Benoît XIV l'appellent à Rome, tant ils le tiennent en grande estime. En effet, Léonard obtient un grand nombre de conversions et ses sermons attirent une très grande foule. Saint Alphonse de Liguori le nomme « le grand missionnaire de notre temps ». Léonard fonde aussi plusieurs sociétés pieuses et confraternités. Les familles et personnalités de l'époque l'invitent pour lui demander conseil ou se confesser auprès de lui : c’est le cas de la famille des Médicis, et du pape Benoît XIV[2],[1].

Ayant une profonde dévotion pour la Vierge Marie, il intensifie et codifie la pratique du Chemin de Croix, tandis qu'il transmet aux fidèles la pratique de l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, et la dévotion à l'Immaculée Conception. Il désire vivement que ce fondement important de la foi catholique soit érigé en dogme[3]. Léonard élève de nombreux chemins de croix publics partout en Italie[4]. Du au , il est envoyé en mission de prédication et de pacification en Corse par le pape Benoît XIV et par le Sénat de Gênes ; la Corse appartenait à l'époque à la république de Gênes, et l’île était déchirée entre de multiples partis adverses et ensanglantée par les conflits claniques. Lors de ses tournées missionnaires dans l'île, il se fait artisan de paix, convertit le bandit Lupo et parvient même à réconcilier durablement des familles touchées par la vendetta[1],[2].

En novembre 1751, tandis qu'il prêche dans la région de Bologne, le Pape Benoît XIV l'appelle à Rome. Son état de santé s'est fortement dégradé, d'autant plus que les fatigues de son activité missionnaire, ajoutées aux mortifications qu'il s'impose, l'ont épuisé. Il arrive le soir du au monastère Saint-Bonaventure et meurt la nuit même, à 23 heures. Il avait 75 ans.

Vénération et canonisation

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Statue de Saint Léonard à Port-Maurice

Écrits

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Léonard de Port-Maurice a laissé de nombreux écrits : lettres, sermons, traités d'ascétisme, livres de dévotion. Beaucoup ont été traduits et publiés.

  • Via Sacrea spianata ed illuminata (Le chemin de croix simplifié et expliqué)
  • Il Tesoro Nascosto (le trésor caché, sur la Messe)
  • Proponimenti (résolutions pour atteindre la perfection chrétienne)

Une édition complète de ses œuvres fut d'abord éditée à Rome en 13 volumes (1853-1884) : Collezione completa delle opere di B. Leonardo da Porto Maurizio, puis à Venise en cinq volumes (1868-1869) : Opere complete di S. Leonardo di Porto Maurizio.

En français :

  • Œuvres complètes de S. Léonard de Port-Maurice (8 vols., Paris et Tournai, 1858),
  • Sermons de S. Léonard de Port Maurice (3 vols., Paris).

Citation

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« Si le Seigneur, à l'heure de ma mort, me reproche d'avoir été trop doux avec les pécheurs, je lui répondrais : Jésus, si c'est une faute d'être trop miséricordieux avec les pécheurs, cette faute, c'est vous qui me l'avez enseignée, vous n'avez jamais rejeté celui qui vous demandait pardon »

Bibliographie

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  • L. de Cherance, Saint Léonard de Port-Maurice Italie 1676-1751, Éditions Poussielgue, Paris, 1903
  • Magnificat numéro 288 page 364

Sources

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Notes et références

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  1. a b et c « Saint Léonard de Port-Maurice, Frère mineur à Rome (✝ 1754) », sur nominis.cef.fr (consulté le ).
  2. a b c et d « Le martyrologe romain fait mémoire de Saint Léonard de Port-Maurice », Magnificat, no 240,‎ , p. 356.
  3. . Il ne le sera que le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX
  4. Au nombre de 571 (Catholic Encyclopedia)

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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