Léonidas d'Épire

précepteur d'Alexandre le Grand

Léonidas (en grec ancien Λεωνίδας / Leônidas), mort vers 322 av. J.-C., est l'un des précepteurs du jeune Alexandre le Grand avant que celui-ci ne reçoive l'enseignement d'Aristote. Originaire d'Épire, il est un parent, peut-être l'oncle, d'Olympias. Il est appelé Leuconidès par le Pseudo-Callisthène[1].

Biographie modifier

Léonidas est désigné par Philippe II pédagogue en chef (ou kathégètès[2]) d'Alexandre, alors que celui-ci est âgé de 7 ans. Il a pour adjoint le précepteur Lysimaque d'Acarnanie[3]. Puis à partir de l'âge de 13 ans, Alexandre commence à recevoir l'enseignement d'Aristote.

Le futur roi de Macédoine reçoit auprès de Léonidas une éducation (la paideia) « à la dure »[4]. Léonidas possède des mœurs austères et apprend à Alexandre la frugalité. Alexandre aurait ainsi déclaré à Ada, satrape de Carie qui lui propose les meilleurs cuisiniers, que son précepteur lui en a donné de bien meilleurs : pour le déjeuner, une promenade avant l'aube et pour le souper, un repas léger[5]. Alexandre affirme également à cette occasion que Léonidas a eu pour habitude de vérifier dans les coffres contenant la literie et les vêtements de son élève si Olympias n'y a pas placé des objets superflus.

Après le siège de Tyr en 332, Alexandre envoie à son ancien précepteur pour 500 talents d'encens et 100 talents de myrrhe en souvenir d'un épisode de son enfance. Car un jour, pendant un rituel, Alexandre a pris de l'encens à pleines mains pour le jeter dans le feu. Léonidas lui aurait alors dit : « Quand vous aurez fait la conquête du pays qui porte ces aromates, vous pourrez prodiguer ainsi l'encens : maintenant il faut en user avec plus de réserve ». Alexandre joint à la cargaison une lettre qui stipule : « Je vous envoie une abondante provision d'encens et de myrrhe, afin que vous ne soyez plus si économe envers les dieux »[6].

Le philosophe stoïcien Diogène de Babylone a accusé Léonidas d'avoir suscité la fierté et l'ambition du roi macédonien au lieu de les tempérer[7].

Notes et références modifier

  1. Pseudo-Callisthène, Roman d'Alexandre, I, 13, 4.
  2. Battistini 2018, p. 27.
  3. Plutarque, Alexandre, 5.
  4. Battistini 2018, p. 89.
  5. Plutarque, Alexandre, 22.
  6. Plutarque, Alexandre, 25.
  7. Quintilien, De l'Institution oratoire, I, 1, 9.

Sources modifier

Bibliographie modifier

  • Olivier Battistini, Alexandre le Grand : Un philosophe en armes, Paris, Ellipses, coll. « Biographies et mythes historiques », , 432 p. (ISBN 978-2-340-02841-8).