Taux de létalité
Le taux de létalité (souvent dit létalité) est la proportion de décès liés à une maladie ou à une affection particulière, par rapport au nombre total de cas atteints par la maladie ou concernés par la condition particulière (par exemple : exposition à un risque naturel ou industriel). Il est plus fréquemment utilisé pour les infections sur des durées limitées et des infections aigües.
Avertissement
modifierOn ne doit pas le confondre avec le taux de mortalité qui exprime le rapport du nombre de décès (toutes causes confondues) dans une population et pendant une période donnée sur l'effectif de la population durant ladite période[1],[2],[3],[4].
Calcul et terminologie
modifierLa méthode la plus simple est de diviser le nombre de morts liés à la maladie par le nombre total de personnes infectées pour une région ou un pays donné, c’est de cette manière que procède l’OMS[5]. Il s'exprime soit comme un nombre allant de 0 à 1 soit par un pourcentage entre 0 % et 100 %. C'est un indicateur de la gravité de la maladie, de la qualité des soins et des conditions particulières auxquelles est soumise la population concernée[1],[2]. Il ne tient pas compte non plus de la durée comprise entre l'apparition de la maladie chez le patient et le moment du décès[6],[7].
Parfois, le terme de ratio de létalité est utilisé de manière interchangeable avec le Taux de létalité, mais ce ne sont pas les mêmes choses. Un ratio de létalité est la comparaison entre deux différents taux de létalités, exprimés comme un ratio. Il est utilisé pour comparer ou estimer l'impact d'interventions[8].
Comme le taux de létalité n'est pas un taux d'incidence en ne mesurant pas de fréquence, certains auteurs estiment que le terme le plus approprié est la proportion de létalité[9].
Exemples
modifierUne demi-douzaine d'exemples suggéreront la gamme de CFR possibles pour les maladies dans le monde réel :
- le TL pour la grippe espagnole de 1918 était > 2,5 %[10], environ 0,1 % pour le grippe asiatique (1956-1958) et Hong Kong (1968-1969) grippes[11], et <0,1 % pour les autres pandémies de grippe[10] ;
- la maladie des légionnaires a un taux de létalité d'environ 15 %[12]:665 ;
- le TL pour la fièvre jaune, même avec un bon traitement, varie de 20 à 50 %[13] ;
- la peste bubonique, non traitée, aura un TL pouvant atteindre 60 %[14]:57. Avec un traitement antibiotique, le TL pour la peste septicémique est de 45 %, la pneumonique de 29 % et bubonique de 17 %[15],[16].
- ebolavirus Zaïre fait partie des virus les plus meurtriers avec un taux de létalité pouvant atteindre 90 %[17] ;
- la naegleriasis (également connue sous le nom de méningo-encéphalite amibienne primitive), causée par le Naegleria fowleri unicellulaire, a un taux de létalité supérieur à 95 % ;
- le virus de la rage a un taux de létalité de près de 100 % chez les personnes non vaccinées[18].
Notes et références
modifier- Thierry Ancelle, Statistique, Épidémiologie, Paris, Maloine, , 300 p. (ISBN 2-224-02706-0), p. 184.
- Pascal Astagneau et Thierry Ancelle, Surveillance épidémiologique : Principes, méthodes et applications en santé publique, Paris, Lavoisier, Médecine Sciences Publications, , 360 p. (ISBN 978-2-257-20426-4, lire en ligne), p. 330.
- Milos Jenicek et Robert Cléroux, Épidémiologie : Principes, techniques, applications, Paris et Québec, Maloine S.A. et Edisem, , 2e éd., 454 p. (ISBN 2-224-00814-7 et 2-89130-069-6), p. 60-62.
- « Taux de létalité », sur Dictionnaire de l’Académie de médecine (consulté le ).
- « Ebola : quel est vraiment le taux de mortalité du virus ? », sur Sciences et avenir, (consulté le ).
- Entry “Case fatality rate” in Last, John M. (2001), A Dictionary of Epidemiology, 4th edition; Oxford University Press, p. 24.
- Hennekens, Charles H. and Julie E. Buring (1987), Epidemiology in Medicine, Little, Brown and Company, p. 63.
- (en) Arnold Bosman, « Attack rates and case fatality » [archive du ], sur Field Epidemiology Manual Wiki, ECDC, (consulté le )
- Peter Cummings: Analysis of Incidence Rates. In: CRC Press (2019).
- (en) Jeffery K. Taubenberger et David M. Morens, « 1918 Influenza: the Mother of All Pandemics », CDC, vol. 12, no 1, , p. 15–22 (PMID 16494711, PMCID 3291398, DOI 10.3201/eid1201.050979, lire en ligne [archive du ], consulté le )
- (en) F C K Li, B C K Choi, T Sly et A W P Pak, « Finding the real case-fatality rate of H5N1 avian influenza », Journal of Epidemiology and Community Health, vol. 62, no 6, , p. 555–559 (ISSN 0143-005X, PMID 18477756, DOI 10.1136/jech.2007.064030, S2CID 34200426, lire en ligne, consulté le )
- Control of Communicable Diseases Manual, Washington, DC, American Public Health Association, (ISBN 978-0-87553- 189-2)
- « fièvre jaune », sur Organisation mondiale de la santé,
- (en) USAMRIID, USAMRIID's Medical Management of Biological Casualties Handbook, U.S. Government Printing Office, (ISBN 9780160900150, lire en ligne)
- WHO guidelines for pest management : revision recommendations for the use of rapid diagnostic tests, fluoroquinolones for case gestion et équipement de protection individuelle pour la prévention de la transmission post-mortem [Internet]., Organisation mondiale de la santé, (lire en ligne)
- Michael B. Prentice et Lila Rahalison, « Plague », Lancet, vol. 369, no 9568, , p. 1196–1207 (PMID 17416264, DOI 10.1016/S0140-6736(07)60566-2, lire en ligne)
- King, John W, « Ebola Virus », sur eMedicine, WebMd, (consulté le )
- « Rabies Fact Sheet N°99 », sur Organisation mondiale de la santé, (consulté le )