La Fin de l'homme rouge

livre de Svetlana Alexievich

La Fin de l'homme rouge ou le temps du désenchantement (en russe : Время секонд хэнд (Конец красного человека)[1]) est un essai de Svetlana Aleksievitch paru en 2013. En France, l'ouvrage a obtenu le prix Médicis essai en 2013 et a été salué comme le « meilleur livre » de l'année 2013 par la revue littéraire Lire.

La Fin de l'homme rouge ou le Temps du désenchantement
Auteur Svetlana Aleksievitch
Pays Drapeau de la Biélorussie Biélorussie
Genre Essai
Version originale
Langue Russe
Titre Время секонд хэнд (Конец красного человека)
Éditeur Время
Lieu de parution Moscou
Date de parution 2013
Version française
Traducteur Sophie Benech
Éditeur Actes Sud
Collection Lettres russes
Lieu de parution Arles
Date de parution 2013
Nombre de pages 541
ISBN 978-2-330-02347-8
Chronologie

Plan de l'ouvrage

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L'essai de plus de cinq cents pages s'articule en :

  • Une courte introduction de l'auteur : « Remarques d'une complice ».
  • Une première partie : « La consolation par l'Apocalypse » : « Dix histoires dans un intérieur rouge », qui se concentre sur les années 1990.
  • Une seconde partie : « La fascination du vide » : « Dix histoires au milieu de nulle part », qui se concentre sur les années 2000.
  • Un épilogue : « Commentaires d'une femme ordinaire ».

Chacune des deux parties est introduite par un chapitre intitulé : « Tiré des bruits de la rue et des conversations de cuisine ».

Débuts de l'homme rouge

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Parmi les motivations de la foi communiste, un de ses interlocuteurs place le roman utopiste Que faire ? (1863), de Nikolaï Tchernychevski, avec le personnage fictionnel de Rakhmetov (en) et les rêves de Véra Pavlovna, particulièrement le quatrième : « Des maisons de cristal et d'aluminium... Des jardins de citronniers et d'orangers au cœur des villes... Un avenir radieux et magnifique... » (p. 219).

Réception

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Le livre obtient le prix Médicis essai 2013 en France[2].

L'ouvrage rapporte de façon directe et neutre les témoignages et les propos désabusés d'ex-Soviétiques sur les changements sociaux brutaux qu'ils ont subis, malgré eux, avec la fin de l'URSS. Les propos sont désenchantés et expriment souvent le plus complet désarroi ressenti par les habitants. L'essai ne s'arrête pas seulement aux changements matériels et concrets subis par la population dans les années 1990, mais aussi par la rupture du paradigme communiste (mépris de l'argent et du capitalisme, fin de la culture intellectuelle…) et par la fin de l'espérance générée par l'idéal communiste. L'ouvrage fait aussi état de la nostalgie de l'URSS, sentiment ambivalent des générations qui s'étaient adaptées à la vie dans un état communiste et se sentent abandonnées depuis la dislocation de l'URSS, balançant entre une image plutôt positive de Staline, et celle très négative de Mikhaïl Gorbatchev et des protagonistes qui ont accompagné ou provoqué la fin du régime communiste.

Cette nostalgie du communisme est souvent mêlée à celle de la jeunesse, la période communiste étant pour la la plupart des personnes interrogées présentées comme celle des premiers amours et des illusions idéologiques d’une période juvénile.

De manière paradoxale cette nostalgie est associée à la description implacable et souvent insoutenable des horreurs concrètes de plusieurs décennies de communisme, y compris sous la forme d’aveux tardifs exprimés dans les témoignages. Le livre détaille les supplices, arrestations arbitraires, violences de masse, humiliations, mutilations, travaux forcés, en les présentant de manière répétée comme des maux jugés nécessaires à l’époque à la construction d’un régime communiste réel. Ce livre est ainsi un témoignage glaçant sur la possibilité d’une manipulation de masse dans un régime totalitaire.

L’échantillon des personnes interrogées donne une vision partielle de la société russe de l’époque post-Perestroika. Une grande partie des témoins insistent en effet sur le fait que cette nostalgie de l’URSS est incomprise par la majeur partie de leurs contemporains qui vouent aux gémonies l’époque soviétique.

Édition française

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Adaptations théâtrales

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En France, l'ouvrage fait l'objet de deux adaptations au théâtre :

Au Québec, le texte a été adapté au théâtre de Quat'Sous :

Notes et références

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  1. Le titre original est aussi donné « Время second hand (конец красного человека) » : second hand écrit en caractères latin.
  2. Anya Stroganova, « Svetlana Alexievitch: «Je voulais raconter la tentation des grandes idées» », sur rfi.fr, (consulté le ).
  3. Fabienne Pascaud, « La Fin de l'homme rouge ou Le Temps du désenchantement », sur sortir.telerama.fr (consulté le ).
  4. Vincent Bouquet, « « La Fin de l'homme rouge » : l'humanité à la renverse d'Emmanuel Meirieu », sur weekend.lesechos.fr, (consulté le ).
  5. Catherine Robert, « La Fin de l’homme rouge », sur journal-laterrasse.fr, (consulté le ).
  6. « La fin de l'homme rouge » (consulté le )
  7. Luc Boulanger, « Roulette russe », La Presse,‎ (Roulette russe)

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie complémentaire

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