Pulperie de Jonquière
La pulperie de Jonquière est une pulperie (usine de pulpe de bois) construite en 1899 à Jonquière, au Québec. Le mot pulpe et l'expression pulpe de bois étaient utilisés alors au Québec pour désigner la pâte à papier.
Histoire
modifierLa pulperie de Jonquière doit son existence à Joseph Perron. Ingénieur par talent naturel et par entraînement, homme d'esprit pratique, caractère entreprenant et persévérant, il fut autorisé, par le règlement no 62 voté le par le conseil, à former une compagnie.
Les premières actions (de 100 dollars chacune) furent acquises le dans les proportions suivantes :
- 30 par Joseph Perron, ingénieur et propriétaire d'une scierie ;
- 5 par Trefflé Gauthier, cultivateur et propriétaire d'un moulin à farine ;
- 6 par Ernest Gauthier, cultivateur et propriétaire d'un moulin à farine.
La construction débuta le . Le Progrès du Saguenay rapportait : « Les travaux de maçonnerie sont commencés lundi matin ; la bâtisse aura 120 pieds de longueur sur 40 de largeur, le rez-de-chaussée sera en pierre et le premier étage en bois… »
Le , la compagnie de pulpe de Jonquière a été « constituée en corporation avec un capital de quarante mille piastres ». Elle peut « acheter, louer ou autrement acquérir des biens meubles et immeubles, des droits de passage et des limites à bois, de temps à autre, selon ses besoins, pour ériger des moulins et des digues, et pour exercer l'industrie que la compagnie se propose d'établir, pour fabriquer et vendre la pulpe de bois et pour exercer toutes autres affaires se rattachant à ce commerce[1] ».
Le furent obtenues les lettres patentes et les noms suivants figuraient dans la charte : Jean Maltais, cultivateur ; Joseph Perron, ingénieur ; Louis Bergeron, cultivateur ; Damasse Gagné, marchand ; Édouard Simard, cultivateur et Joseph Ouellet, cultivateur ; tous de la paroisse de St-Dominique de Jonquière, comté et district de Chicoutimi.
Le , les travaux à la manufacture étaient conduits par Joseph Perron qui a fait les plans et devis, calculé la force de la chute, déterminé la grosseur des tuyaux et la grandeur des turbines. Il a su tout disposer avec tant de mesure et de précision qu'une heure après avoir lancé l'eau dans le tuyau, on voyait la pulpe se déposer sur les cylindres[2].
L'incorporation légale fut obtenue le par la loi 63 Victoria, chapitre 73. C'est le samedi que la pulperie de Jonquière fut lancée. La bénédiction eut lieu en janvier 1901.
Le , un article dans le journal Le Colon soulignait avec fierté que « […] M. Perron, l'ingénieur de la manufacture de pulpe de Jonquière, qui s'est acquis une si enviable réputation de mécanicien dans les constructions des manufactures de Chicoutimi et de Jonquière, venait à peine d'arriver d'un voyage à Québec, lorsqu'il fut de nouveau appelé à Montréal, Montmagny et Québec dans l'intérêt de nouvelles manufacture de pulpe. On ne rapporte que c'est lui qui surveillera chez nous la construction de la manufacture de « Ouatchouan ». Comme vous le voyez, notre concitoyen a su s'attirer la confiance non seulement des industriels de notre région, mais encore de l'étranger. M. Perron est un petit « Canayen » qui fait réellement honneur à ses compatriotes et à sa paroisse. Avec lui, on peut se passer du « Yankee » dans l'agencement des machines les plus compliquées. »
Le , William Price se portait acquéreur de 600 actions, prenant ainsi le contrôle de l'entreprise. L'entreprise a néanmoins continué à être connue par les gens sous le nom de « Price Brothers ».
Bibliographie
modifierSources :
- 63 Victoria, chap. 73, 1900 — « 63 Victoria » signifie : loi [du Québec] promulguée durant la 63e année du règne de la reine Victoria.
- Le Progrès du Saguenay,
- Le Saguenay Industriel, 1929, p. 102-105
- Le Colon,
- Société historique du Saguenay, dossier 689, pièces 3 et 5
Compléments
modifierNotes et références
modifier- 63 Victoria.
- Le Progrès du Saguenay, 17 novembre 1900.