La Terrasse des audiences du clair de lune

prélude pour piano de Claude Debussy

La Terrasse des audiences du clair de lune est le septième prélude du deuxième livre des Préludes pour piano de Claude Debussy.

La Terrasse des audiences du clair de lune
L 131 (123) no 7
page du manuscrit.
Première page du manuscrit autographe.

Genre Prélude
Musique Claude Debussy
Durée approximative min 30 s
Dates de composition décembre 1912
Création
Paris, Société nationale de musique
Interprètes Ricardo Viñes
Fichier audio
La Terrasse des audiences du clair de lune
noicon
interprété au piano par Marcelle Meyer (1956)

Présentation modifier

La Terrasse des audiences du clair de lune est composé en décembre 1912[1], et créé à Paris le à la Société nationale de musique, par le pianiste Ricardo Viñes[2]. L'œuvre est également donnée au sein du cycle complet du deuxième livre des Préludes, le à Londres, au Aeolian Hall, par Walter Rummel, et lors d'un « gala Claude Debussy » le , avec deux autres préludes, par le compositeur au piano[3].

Le titre du prélude se réfère à un passage d'une chronique indienne de René Puaux dans Le Temps[3] (relatant les cérémonies du couronnement de George V comme empereur des Indes[4]), ou selon d'autres commentateurs à un extrait de Pierre Loti tiré de L'Inde sans les Anglais[5],[4]. C'est en tout cas « la vision d'une Inde de rêve[1] ».

La partition est publiée par Durand en 1913[6].

Analyse et commentaires modifier

La Terrasse des audiences du clair de lune, d'une durée moyenne d'exécution comprise entre quatre et cinq minutes environ[7], est en fa dièse majeur, « lent », à
[1],[4].

C'est un « sommet du piano de Debussy[4] » selon Guy Sacre, « une page sublime », abonde Harry Halbreich, qui considère le morceau comme « le plus beau [...] des vingt-quatre Préludes[1] ».

Éric Lebrun qualifie le prélude de « page prophétique, qui anticipe notamment les Vingt regards sur l'Enfant Jésus d'Olivier Messiaen. On notera notamment l'utilisation du quatrième mode à transposition limitée, mode de huit sons, basé sur la quarte augmentée[8] ».

Alfred Cortot relève que « sous ce titre légèrement hermétique dont le charme prétentieux a la grâce fleurie de certaines fantaisies littéraires chinoises, se voile l'une des œuvres les plus profondément musicales, les plus délicieusement sensibles de Debussy. Une brève exposition du thème populaire « au clair de la lune », les premières notes seulement, que poétise une harmonisation délicate de septièmes, et sur quoi semblent venir se poser les rayons lunaires d'une lente descente chromatique, et c'est tout le trouble amoureux des nuits embaumées, et leurs émois voluptueux[5] ».

Au moyen « d'un langage d'une liberté et d'une subtilité insurpassables, Debussy nous donne le plus féerique de ses nocturnes, — merveille d'écriture pianistique. On voit un instant le thème se superposer à son renversement, cas unique chez le compositeur [...] Puis la suite s'éclaire d'un jour éclatant (dominante d'ut majeur, antipode de fa dièse), tandis que la reprise, inversée et parée de mille variantes subtiles, nous ramène à l'accord final sans tierce, très froid et « lunaire »[9] ».

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, La Terrasse des audiences du clair de lune porte le numéro L 131 (123) no 7[6].

Discographie sélective modifier

Fichier audio
Claude Debussy, La Terrasse
des audiences du clair de lune
noicon
interprété au piano par Giorgi Latsabidze

Références modifier

  1. a b c et d Halbreich 1987, p. 313.
  2. Lesure 2003, p. 552-553.
  3. a et b Lesure 2003, p. 553.
  4. a b c et d Sacre 1998, p. 928.
  5. a et b Cortot 1981, p. 39.
  6. a et b Lesure 2003, p. 552.
  7. (en) Robert Cummings, « La terrasse des audiences du clair ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  8. Lebrun 2018, p. 129.
  9. Halbreich 1987, p. 313-314.
  10. Christopher Howell, « Debussy 4 Thiollier 8553293 [CH]: Classical CD Reviews - April 2007 MusicWeb-International », sur www.musicweb-international.com (consulté le )
  11. Jed Distler, « Debussy: Preludes Books 1 & 2 - Classics Today », sur www.classicstoday.com,
  12. Julian Sykes, « Classique. Le Debussy sanguin de Jean-Efflam Bavouzet », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  13. Pierre-Jean Tribot, « Le beau Debussy de Noriko Ogawa », sur ResMusica,
  14. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Bibliographie modifier

Liens externes modifier