La Vieille Dame indigne

film sorti en 1965

La Vieille Dame indigne est un film français réalisé par René Allio, sorti en 1965.

La Vieille Dame indigne

Réalisation René Allio
Scénario René Allio, avec Gérard Pollicand, d'après Bertolt Brecht
Acteurs principaux
Sociétés de production SPAC
Farena Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 94 minutes
Sortie 1965

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Synopsis

modifier

À Marseille, une vieille femme, Madame Bertini, se retrouve seule à la mort de son mari. Tous ses enfants sont mariés et dispersés dans la région à part Albert et Gaston qui sont restés à Marseille. Par intérêt pour l'héritage, les deux fils cherchent à accaparer leur mère. Mais elle décline leur invitation et, avec le peu d’argent reçu des ventes de l’entreprise familiale en faillite et de tous les biens qui avaient constitué son quotidien jusqu’alors, elle s’achète une voiture et part à l’aventure en compagnie d’une serveuse de bar, Rosalie, une jeune femme très libre pour laquelle elle s’est prise d’amitié, ainsi que d’Alphonse, un cordonnier libertaire...

Fiche technique

modifier

Distribution

modifier

Production

modifier

Casting

modifier

René Allio[4] : « Pour Madame Berthe, j'avais seulement l'idée de son physique : une petite femme menue… J'avais pensé à trois interprètes, dont Sylvie. J'avais pour toutes les trois quelques hésitations : pour l'une je n'étais pas sûr des rapports avec les objets, et pour moi c'est quelque chose de très important… Pour Sylvie, je craignais un peu ce jeu un peu dur, ces regards un peu durs que vous connaissez… Là-dessus, je l'ai vue dans Chronique familiale (Journal intime) de Zurlini, c'était ça, ou du moins cela prouvait que Sylvie pouvait être le personnage que je souhaitais… J'ai eu beaucoup de difficultés, parce que tout le monde était contre. Maintenant tout le monde la trouve formidable, on a peine à imaginer quelqu'un d'autre. »

Tournage

modifier
  • Période de prises de vue : 17 août au 2 octobre 1964.
  • Extérieurs (lieux identifiés) :
  • René Allio[4] : « J'ai répété le plus possible, et j’ai regretté de ne pouvoir le faire davantage. J’aurais aimé avoir une période de répétition un mois ou deux avant le tournage, puis laisser tomber les choses. J’aurai pu ainsi laisser une part d’improvisation, laisser les acteurs un peu libres et les observer, pour avoir ensuite un délai de réflexion critique à partir de ce premier travail. En fait nous avons tourné en six semaines, ce fut très dur. Et pourtant j’ai pris une semaine de retard, à cause de mon désir de faire répéter le plus possible. Pour le travail proprement dit, je pense que je procède comme tout le monde : je reste seul avec le cameraman et les acteurs qui figurent dans le plan, et j’essaie de mettre la scène en place, sans idées préconçues, à partir du contexte, en me fiant au terrain, au corps, aux objets. On discute, on progresse, on fignole, et on tourne. Je crois que c’est là une méthode très courante. L’idéal pour moi ce serait de pouvoir découper après avoir travaillé sur le plateau, pour respecter la continuité dans le jeu. »

Chansons

modifier
  • BO éditée en 1965 sur super 45 tours Disques Barclay 70 764 M[5] :
    • On ne voit pas le temps passer, paroles, musique et interprétation par Jean Ferrat (prologue et épilogue).
    • Loin, paroles, musique et interprétation par Jean Ferrat (générique).
    • Tu ne m'as jamais quitté, paroles et musique de Jean Ferrat, interprétée par Victor Lanoux dans le film[6].
  • Titre non inclus dans le 45 tours : Fraises des bois, paroles et musique de Jean Ferrat[7], interprète inconnu (chanson diffusée par le juke-box du petit bar de quartier)[8].

Accueil

modifier

Critique

modifier
  • Télérama[9] : « Ce premier film d'un nouveau réalisateur est original au meilleur sens du mot. […] Son film ne ressemble ni aux essais incertains et inachevés des films de débutants, ni aux recherches insolites d’un théâtre d’avant-garde. […] Pour sa première œuvre René Allio a réussi avec La Vieille Dame indigne un vrai film d’auteur. »
  • Cahiers du cinéma[10] : « René Allio n'a pas fait un film complaisant et jouant sur un sentimentalisme facile. Il n’a pas fait l’apologie démagogique de la liberté des vieilles dames, mais au contraire la critique de cette liberté en la montrant impuissante et incomplète, insatisfaisante. Il a montré qu’il ne suffit pas du rêve pour remédier au vice de l’ordre social ou familial. Sa critique ne s’arrête pas au moment où la vieille dame semble connaître le bonheur : elle se renforce subtilement de cette apparence trompeuse de bonheur. De l’existence, la vieille dame n’aura jamais ramassé que les miettes. Le film refuse la bonne conscience. »

Rétrospective René Allio 2014 dans les Cinémas du Sud

modifier

Consécutivement à la projection du film en clôture des séances estivales du « Ciné Plein-Air 2014 » à Marseille, le film fait une nouvelle sortie du 1er octobre au 31 décembre 2014 conjointement à Rude journée pour la reine (1973) et L'Heure exquise (1981)[11] dans 15 salles des Cinémas du Sud[12] (région PACA) dans le cadre d'une « rétrospective René Allio » organisée par Cinétilt[12].

Distinctions

modifier

Récompenses

modifier

Notes et références

modifier
  1. Page 47 de la filmographie de René Allio établie par Diane Lamand (doctorant à l'Université Panthéon-Sorbonne) pour le fascicule Les Histoires de René Allio accompagnant l'édition DVD de l'œuvre cinématographique du réalisateur éditée par Shellac Distribution.
  2. La Vieille Dame indigne et autres histoires, 1928-1948, Éditions de L'Arche, 1988 (ISBN 9782851812360), présentation en ligne
  3. Revue de cinéma, « Nouveaux classiques », Cahiers du cinéma, no 184,‎ 1966, novembre, p. 67
  4. a et b Extrait de « Entretien avec René Allio » par Guy Gauthier, publié dans le no 85 de juin 1965 d'Image et Son.
  5. Le 45 tours sur Encyclopédisque.fr
  6. Source : projection à Marseille le en clôture du Ciné Plein-Air organisé par l'association Cinétilt
  7. Fraises des bois dans le répertoire de la Sacem
  8. Sans doute pour parodier la futilité de certaines chansons yéyé de l'époque, bien que ce ne soit à aucun moment revendiqué dans le film ou par son réalisateur.
  9. Extrait de la critique de Jean-Louis Tellaney publiée en avril 1965.
  10. Extrait de la critique de Jean-Louis Comolli, Les Miettes de l'existence, publiée dans le no 166-167 de mai-juin 1965.
  11. Les DVD de ces films (restaurés numériquement) sont distribués par Shellac
  12. a et b Cinémas du Sud/Cinétilt

Liens externes

modifier