La Pie voleuse
La gazza ladra
La gazza ladra
(Le tribunal, acte 2, scène 9)
Genre | Opera semiseria |
---|---|
Nbre d'actes | 2 actes |
Musique | Gioachino Rossini |
Livret | Giovanni Gherardini |
Langue originale |
Italien |
Durée (approx.) | environ 3 heures |
Création |
Milan |
Personnages
- Ninetta, servante des Vingradito (soprano)
- Fabrizio Vingradito, riche fermier (basse)
- Lucia, sa femme (mezzo-soprano)
- Giannetto, son fils, un soldat (ténor)
- Fernando Villabella, le père de Ninetta, un soldat (baryton)
- Gottardo, maire du village (basse)
- Pippo, jeune paysan au service de Fabrizio (contralto)
- Giorgio, domestique du maire (basse)
- Isacco, marchand ambulant (ténor)
- Antonio, le geôlier (ténor)
- Ernesto, un soldat, ami de Fernando (basse)
La Pie voleuse (titre original : La gazza ladra) est un opéra italien en deux actes de Gioachino Rossini créé en 1817. Le livret de Giovanni Gherardini est une adaptation d'une pièce de théâtre contemporaine (1815) de Théodore Baudouin d'Aubigny et Louis-Charles Caigniez : La Pie voleuse, ou la Servante de Palaiseau. Composé après La Cenerentola, l'opéra remporta un grand succès à sa création et reste aujourd'hui connu pour son ouverture. Cet opéra est le premier d'une longue série d'opéras semiserias de Rossini.
Argument
modifierDans un village du nord de l'Italie soumis à une stricte loi martiale à cause des guerres napoléoniennes, la servante Ninetta est au service de Fabrizio Vingradito et de son épouse Lucia. Si son maître voit d'un bon œil qu'elle devienne sa bru au retour imminent de son fils Giannetto de la guerre, il n'en est pas de même de Lucia, qui y voit une mésalliance.
Après avoir déserté, le père de Ninetta, Fernando Villabella, demande à sa fille de vendre sa cuiller et sa fourchette en argent car il a un besoin pressant d'argent. Ninetta effectue la transaction avec le colporteur Isacco, mais au même moment, une pie vole une cuiller en argent de Fabrizio.
Accusée par Lucia de vol aggravé, Ninetta est condamnée à la peine capitale. Elle aurait pu se disculper devant le tribunal en précisant qu'elle a vendu des couverts appartenant à son père (dont les initiales sont les mêmes que celles de son maître Fabrizio), mais il aurait alors été arrêté et exécuté pour désertion.
Pour sauver sa fille, Fernando se livre à la justice…, mais en vain, car la sentence frappant Ninetta n'est pas levée. On apprend alors dans le village que la paix est intervenue, et qu'une amnistie a été proclamée. Fernando va pouvoir en bénéficier. Quant à Ninetta, elle échappera in extremis à la mort car la pie voleuse sera capturée avec son butin, ce qui l'innocentera.
Personnages
modifierPersonnages | Tessitures | Distribution lors de la création le (Chef d'orchestre: Alessandro Rolla) |
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Ninetta , servante des Vingradito | soprano | Teresa Belloc-Giorgi |
Fabrizio Vingradito, riche fermier | basse | Vincenzo Botticelli |
Lucia, sa femme | mezzo-soprano | Marietta Castiglioni |
Giannetto, son fils, un soldat | ténor | Savino Monelli |
Fernando Villabella, le père de Ninetta, un soldat | baryton | Filippo Galli |
Gottardo, podestat du village | basse | Antonio Ambrosi |
Pippo, jeune paysan au service de Fabrizio | contralto | Teresa Gallianis |
Giorgio, domestique du maire | basse | Paolo Rosignoli |
Isacco, marchand ambulant | ténor | Francesco Biscottini |
Antonio, le geôlier | ténor | Francesco Biscottini |
Ernesto, un soldat, ami de Fernando | basse | Alessandro De Angeli |
Création
modifierLa gazza ladra est créée le à La Scala. Rossini modifie la partition lorsque l'œuvre est jouée à Pesaro en 1818 puis au théâtre del Fondo et au théâtre San Carlo à Naples en 1819 et en 1820. Rossini révise la partition une dernière fois à Paris en 1866.
En 1966, l'opéra est donné au Sadler's Wells Theatre à Londres, en anglais mais selon la partition originale reconstituée.
Réception
modifierCet opéra constitue, lors de sa création, un des plus grands succès de Rossini. Stendhal rapporte que la première fut l'une des plus éclatantes qu'il ait connues[1]. Toutefois l'enthousiasme retomba dès 1830.
Postérité
modifierEn 1991, l'ouverture est interprétée au concert du nouvel an à Vienne, sous la direction de Clauddio Abbado. C'est la seule fois où une œuvre de Rossini est entendue lors de ce traditionnel concert.
La gazza ladra dans la culture populaire contemporaine
modifier- C'est l'ouverture de La gazza ladra qui constitue aujourd'hui le seul passage populaire de l'opéra. Les différents thèmes de cette ouverture, « une des plus vivantes et des plus splendides de Rossini »[2], ont été de nombreuses fois utilisés :
- dans des publicités
- dans le film Orange mécanique de Stanley Kubrick
- dans le film Il était une fois en Amérique de Sergio Leone
- en ouverture des concerts du groupe anglais de rock progressif Marillion lors de sa tournée en 1987. L'un de ces concerts est enregistré sur son double album baptisé The Thieving Magpie (« La Pie voleuse » en anglais).
- dans un épisode de la série britannique Sherlock, pour une séquence montrant le vol des joyaux de la Couronne.
- elle est aussi jouée sur un phonographe dans la mission Sapienza du jeu Hitman de 2016.
- elle fait l'objet d'un court-métrage d'animation réalisé en 1964 par Emanuele Luzzati et Giulio Gianini.
- elle fait partie des musiques additionnelles du long métrage Le Cœur des hommes 3 (2013 - source : générique).
- elle est l'hymne du groupe Corsica Ferries et est jouée à chaque départ et arrivée des navires de ce groupe.
- L'opéra est évoqué (et constitue une des clés de l'histoire) dans l'album de Tintin Les Bijoux de la Castafiore. Le lecteur apprend ici que Tintin possède une connaissance de l'opéra classique.
- L'opéra et son ouverture sont cités à plusieurs reprises dans Chroniques de l'oiseau à ressort de l'écrivain japonais Haruki Murakami.
Pour approfondir
modifierBibliographie
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la musique :
- Livret, en italien, à partir de la p. 7. Argument, en français, p. 60-62
- (it) Livret
Notes et références
modifier- Stendhal - Vie de Rossini
- Gustave Kobbé, Tout l'opéra, 2000, p. 726.