Label « Patrimoine du XXe siècle »

label officiel français décerné à des réalisations architecturales remarquables du XXe siècle

Le label « Patrimoine du XXe siècle » est un ancien label officiel français créé en 1999 par le ministère de la Culture pour être décerné à des réalisations architecturales et urbanistiques appartenant au patrimoine culturel du XXe siècle et considérées comme remarquables.

Label « Patrimoine du XXe siècle »
Logo du label « Patrimoine du XXe siècle »
Logo du label « Patrimoine du XXe siècle »
Situation
Création
Dissolution 2016
Type Label officiel français
Domaine Patrimoine culturel
Organisation
Personnes clés François Barré
Organisations affiliées Ministère de la Culture
Dépend de DRAC
Le couvent des Dominicains de Lille, premier édifice labellisé « Patrimoine du XXe siècle » en 2000.
Plaque « Patrimoine du XXe siècle » sur l'immeuble, siège du journal La Loire républicaine à Saint-Étienne.

En 2016, le label est remplacé par le dispositif « Architecture contemporaine remarquable », dont le fonctionnement est sensiblement différent[1].

Conséquences du label

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Contrairement à l'inscription ou au classement aux monuments historiques par exemple, il n'en résulte pas de mesure de protection ou de contraintes particulières, il s'agit simplement d'une mise en lumière des productions labellisées, par diverses mesures de promotion telles que l'apposition d'une plaque informative sur l'édifice, des publications, des expositions, ou l'inscription dans la base Mérimée.

Ces mesures visent à attirer l'attention non seulement des décideurs et des aménageurs, mais aussi du public et des usagers, afin de créer une conscience collective de la valeur de ce patrimoine particulièrement exposé, favorisant ainsi sa conservation et sa sauvegarde[2]. En effet, c'est une manière de faire changer le regard sur un patrimoine qui peut sembler peu intéressant, qui peut avoir été oublié, ou qui peut être associé à des éléments négatifs[3].

Incidemment, le label peut aussi constituer un levier de développement du tourisme local[4].

Histoire

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Création

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La création du label est une des mesures prises pour répondre à la recommandation du Conseil de l'Europe no R (91) 13 adoptée par le Comité des ministres le [5], qui invite les États à mettre en œuvre une protection juridique du patrimoine architectural du XXe siècle[2].

Le label a été imaginé par François Barré, alors directeur de l'Architecture et du Patrimoine[6]. Un groupe de travail a été constitué pour engager une réflexion quant à la mise en place de ce dispositif de labellisation, ce qui a mené à l'établissement d'une liste de 400 édifices majeurs du XXe siècle[7].

Le label a été officiellement institué par une circulaire signée le par Catherine Trautmann, ministre de la Culture[8]. Cette circulaire a ensuite été précisée par des circulaires d'application du et du [9].

Le premier édifice labellisé a été le couvent des Dominicains de Lille. La plaque a été dévoilée le par Michel Duffour, secrétaire d'État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, lors des 17e Journées du patrimoine[10].

Le logo qui orne les plaques signalant les édifices labellisés est le travail de Patrick Rubin et Valérie de Calignon de l'atelier Canal[11] ; il a été choisi par la direction de l'Architecture et du Patrimoine au terme d'une consultation lancée en [12].

Statistiques

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Une décennie après la première labellisation, en 2011, près de 2 300 édifices sont labellisés[4]. Au , il y a près de 2 800 édifices labellisés[13], et au , près de 2 900 édifices labellisés[14]. La proportion d'édifices uniquement labellisés, sans être protégés au titre des monuments historiques, est d'environ 35 %[15].

Le nombre des édifices labellisés varie d'une région à l'autre, selon l'intérêt des DRAC pour le sujet[16],[17].

Suppression

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En 2016, le dispositif est supprimé, au profit du nouveau label « Architecture contemporaine remarquable », dont le fonctionnement et les objectifs sont sensiblement différents. Du fait que ce nouveau label ne s'applique qu'aux bâtiments âgés de moins d'un siècle, par conséquent une grande partie des biens bénéficiant du label « Patrimoine du XXe siècle » ne sont plus couverts.

Modalités d'attribution

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Le label est attribué par le préfet de région, après examen par la Commission régionale du patrimoine et des sites d'une liste indicative établie par un groupe de travail régional. De plus, la circulaire du dispose que « tout immeuble ou territoire représentatif des créations du XXe siècle, déjà protégé au titre des monuments historiques ou par une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), se voit de facto attribuer ce label »[9].

Notes et références

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  1. Hottin 2018.
  2. a et b Vincent Négri, « Architecture du XXe siècle : Critères de protection au titre des Monuments historiques. / Appréciation dans le temps de l'intérêt d'art et d'histoire. / Légalité de l'inscription sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques (non). Conseil d'État, , Caisse d'allocations familiales de Paris, req. no 222907 », Revue juridique de l'environnement,‎ , p. 157–165 (165) (DOI 10.3406/rjenv.2004.4277).
  3. (en) Francesca Albani, « Strategies for the conservation and reuse of 20th-century neighbourhoods: Limits and potentials », dans Rodica Crişan (dir.), Giovanna Franco (dir.), Loughlin Kealy (dir.) et Stefano F. Musso (dir.), Conservation/Regeneration : The Modernist Neighbourhood (actes du 3e workshop organisé par le Conservation Network de l'EAAE en 2011 à Bucarest), Louvain, European Association for Architectural Education, coll. « EAAE Transactions on architectural education » (no 58), , 807 p. (ISBN 978-2-930301-57-0, lire en ligne), p. 163-166.
  4. a et b « Patrimoine du XXe siècle : Un levier de développement », La Gazette officielle du tourisme, no 2149,‎ (lire en ligne).
  5. Recommandation no R (91) 13 du Comité des Ministres aux États membres relative à la protection du patrimoine architectural du vingtième siècle (adoptée par le Comité des Ministres le , lors de la 461e réunion des Délégués des Ministres), sur le site du Conseil de l'Europe.
  6. Namias 2013.
  7. Le regard de l'Histoire : L'émergence et l'évolution de la notion de patrimoine au cours du XXe siècle en France (actes des Entretiens du patrimoine, organisé au cirque d'hiver de Paris du au , sous la présidence d'Henry Rousso), Paris, Fayard et Monum-Éditions du Patrimoine, , 389 p. (ISBN 2-213-61706-6), p. 228.
  8. Circulaire du , fac-similé, sur le site de la Direction régionale des Affaires culturelles de Rhône-Alpes.
  9. a et b Circulaire no 2001/006 du relative à l'institution d'un label Patrimoine du XXe siècle, BO du ministère de la Culture no 124, p. 14–16.
  10. François Goven, « Le label « Patrimoine du XXe siècle » : Introduction », Monumental, no 2 « Chantiers/Actualités »,‎ , p. 34 (ISBN 978-2-7577-0056-3, lire en ligne).
  11. Milena Chessa, « Nemausus, patrimoine du XXe siècle », sur lemoniteur.fr, .
  12. Michel Duffour, « Lancement de la 17e édition des Journées du Patrimoine », ministère de la Culture, .
  13. Xavier Niel (dir.), Département des études, de la prospective et des statistiques (ministère de la Culture et de la Communication), Chiffres clés 2015 : Statistiques de la culture et de la communication, Paris, La Documentation française, , 231 p. (ISBN 978-2-11-128157-8).
  14. Loup Wolff (dir.), Département des études, de la prospective et des statistiques (ministère de la Culture et de la Communication), Chiffres clés 2017 : Statistiques de la culture et de la communication, Paris, La Documentation française, , 272 p. (ISBN 978-2-11-151518-5).
  15. Duhau 2018.
  16. Catherine Sabbah, « Un label qui signale mais ne protège pas », Les Échos, .
  17. François et Gaudard 2019.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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