Lahbib Ayoub

homme politique marocain
Lahbib Sid Ahmed Aouba
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Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Allégeance
Drapeau de la République arabe sahraouie démocratique RASD puis Drapeau du Maroc Maroc
Activité
Autres informations
Conflit

Lahbib Sid Ahmed Aouba, dit Lahbib Ayoub[1], (né en 1951 à Tifariti, au sud-est de Smara dans ce qui était alors le Río de Oro espagnol et mort le [2]) est un cofondateur et chef militaire du Front Polisario. Il a mené de nombreux combats du Polisario, avant de se rallier au Maroc en 2002.

Biographie modifier

Né à Tifariti en 1951 dans ce qui était alors le Sahara espagnol au sein de la faction Labouihat des Rguibate[3], Lahbib Ayoub fait partie de l'armée espagnole[4].

Dirigeant du Polisario modifier

En 1973, Lahbib Ayoub participe à la fondation du Front Polisario, qui vise à libérer le Sahara occidental de la tutelle espagnole puis marocaine. Proche du premier dirigeant du mouvement, El-Ouali Moustapha Sayed, Ayoub siège au sein du comité exécutif du mouvement de 1976 à 1989[5]. Il devient ensuite ministre des territoires occupés (territoires sahraouis contrôlés par le Maroc)[6].

Faits d'armes modifier

Pendant la guerre du Sahara occidental, Lahbib Ayoub mène de nombreux combats. Le , il attaque avec une troupe de maquisards mal équipés un poste espagnol près d’Amgala. En décembre 1975, il mène un raid éclair du côté de Haouza contre les troupes marocaines chargés de « récupérer » le Sahara. Pour venger El-Ouali, tué devant Nouakchott le , il descend de Nouadhibou et occupe les faubourgs de la capitale mauritanienne d'où ses canons bombardent la présidence. En mai 1977, c’est lui qui dirige l’assaut sur la cité minière de Zouerate, où vivent plusieurs centaines de coopérants français et leurs familles. En , il aurait mené l'attaque de Tan-Tan, ville située en territoire marocain. En février, il s’en prend aux garnisons de Zag et de Jdiriya. En mai, à celle d’el-Khaloua, puis, trois mois plus tard, il attaque Bir Anzarane et Lebouirate. En 1980, lors de la bataille de l'Ouarkziz et de la bataille de Ras-el-Khanfra, il inflige de lourdes pertes aux grandes colonnes marocaines Ohoud, Larak et Zellagha, qui tentent de reprendre le contrôle du Sahara occidental et de le sécuriser. En octobre 1981, il commande lors de la bataille de Gueltat Zemmour, où les unités antiaériennes du Polisario abattent un C-130, deux chasseurs Mirage F1, un Northop F5 et un hélicoptère. Il dirige d'autres assauts contre le mur marocain qui isole le territoire tenu par les indépendantistes, notamment la bataille de Lemseied en 1983 et la bataille de Gueltat Zemmour en 1989[7].

Départ du Front Polisario modifier

En 2001, en désaccord avec Mohamed Abdelaziz sur les relations avec l'Algérie[6], Lahbib Ayoub quitte le Front Polisario et part au Mali rejoindre Mokhtar Belmokhtar[1]. En octobre 2002, il rejoint le Maroc où il est reçu par Mohammed VI[1]. Il s'engage à faire revenir le maximum de réfugiés et rappelle dans une interview la mainmise des conseillers militaires algériens sur le Polisario[7].

Dans le camp d’Aousserd, il laisse derrière lui sa mère et trois de ses frères : « Je ne suis pas inquiet pour eux, ils n’oseront jamais les toucher ». Par précaution pourtant, son épouse et ses enfants l’ont rejoint discrètement, via la Mauritanie, avant l’annonce de son ralliement[7].

Références modifier

  1. a b et c François Soudan, « Maroc – Marche verte : il y a 40 ans, ils étaient en première ligne », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  2. « Décès de Lahbib Ayoub, ex-commandant militaire du polisario, rentré au Maroc », sur Médias24, (consulté le )
  3. « Un séisme au sein du «Polisario» », sur Aujourd'hui le Maroc (consulté le )
  4. Abdallah Ben Ali, « La grande évasion : Comment le commandant Ayoub, stratège du Polisario, a regagné le Maroc », sur maroc-hebdo.press.ma
  5. Zunes & Mundy, p. 119.
  6. a et b Zunes & Mundy, p. 120.
  7. a b et c François Soudan, « Sahara Le Retour du guerrier : Pour la première fois depuis son ralliement au Maroc, Lahbib Ayoub, l'ancien chef militaire du Polisario, parle », L'intelligent (Jeune Afrique), no 2180,‎ , p. 34 (lire en ligne)

Bibliographie modifier