Langrolay-sur-Rance

commune française du département des Côtes-d'Armor

Langrolay-sur-Rance
Langrolay-sur-Rance
L'église Saint-Laurent.
Blason de Langrolay-sur-Rance
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Dinan
Intercommunalité Communauté d'agglomération Dinan Agglomération
Maire
Mandat
Jean-Paul Gainche
2020-2026
Code postal 22490
Code commune 22103
Démographie
Gentilé Langrolaisien, Langrolaisienne
Population
municipale
974 hab. (2021 en augmentation de 7,15 % par rapport à 2015)
Densité 184 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 33′ 17″ nord, 2° 00′ 05″ ouest
Altitude Min. 4 m
Max. 87 m
Superficie 5,28 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Malo
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pleslin-Trigavou
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Langrolay-sur-Rance
Liens
Site web www.langrolay-sur-rance.com

Langrolay-sur-Rance [lɑ̃gʁɔlɛ syʁ ʁɑ̃s] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Parrochia de Langorlai à la fin du XIe siècle[1], Langorla en 1165[2], Langorlay en 1227, Langrollay au XVe siècle et en 1513[1].

Langrolay vient du breton lann (ermitage) et de saint Gourlae (ou saint Gourlais)[1].

Le nom de la commune devient Langrolay-sur-Rance par le décret du [1].

Géographie modifier

Situation modifier

Carte de Langrolay et des communes alentour.

Cadre géologique modifier

Carte géologique du Massif armoricain, avec au nord-est le batholite mancellien et ses nombreux plutons de granite cadomien (Trégor, Lanhélin, Louvigné, Vire, Avranches…). Ce batholite dessine une ellipse de 150 km (d'Alençon à la Rance) sur 90 km (de Vitré à Vire)[3].

Langrolay est localisée dans la partie médiane du domaine nord armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagne successives. Le site géologique de Langrolay se situe plus précisément dans un bassin sédimentaire essentiellement briovérien limité au sud par un important massif granitique cadomien, le pluton de Lanhélin qui fait partie d'un ensemble plus vaste, le batholite mancellien[4],[5].

L'histoire géologique de la région est marquée par le cycle cadomien (entre 750 et 540 Ma) qui se traduit par la surrection de la chaîne cadomienne qui devait culminer à environ 4 000 m. À la fin du Précambrien supérieur, les sédiments briovériens environnants sont fortement déformés, plissés et métamorphisés par l'orogenèse cadomienne qui implique un fort épaississement crustal, formant essentiellement des schistes et des gneiss[6] matérialisés dans la région par la bande de « schistes et gneiss de Langrolay[7] ». L'épaississement, consécutif à l'écaillage tectonique du domaine orogénique, provoque la fusion crustale à l'origine de la mise en place des dômes anatectiques (migmatites de Guingamp et Saint-Malo, développées aux dépens des sédiments briovériens) qui est datée entre 560 et 540 Ma[8]. Les massifs granitiques du Mancellien[9] scellent la fin de la déformation ductile de l'orogenèse cadomienne[10].

Les micaschistes et paragneiss à grain fin, en bancs décimétriques et finement foliés, affleurent dans la région. Les formations micaschisteuses, masquées par les heads périglaciaires dans la partie médiane de la grève des Morlets de Langrolay, sont bien visibles dans sa partie Nord. Recoupées par des filons de granite, ces micaschistes sont déformés par des plis droits ou légèrement déversés vers le Sud[11], d'orientation axiale N. 60[12].

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[13]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[14]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur  », exposée à un climat médian, à dominante océanique[15].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 719 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 6,4 jours en juillet[13]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pleurtuit à 5 km à vol d'oiseau[16], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 752,0 mm[17],[18]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[19].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Langrolay-sur-Rance est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[20],[21],[22].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Malo, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 35 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].

La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[25]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[26],[27].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (43,8 %), zones agricoles hétérogènes (29,7 %), forêts (17,8 %), zones urbanisées (8 %), zones humides côtières (0,6 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire modifier

L'Antiquité modifier

Dans les années 1970, des prospections de surface mettent au jour de nombreux tessons de céramique et morceaux de tuiles. Un projet de lotissement déclenche en 2014 un diagnostic archéologique. En , l'INRAP fouille le site sur 2,3 hectares. L'INRAP y met au jour la partie résidentielle (pars urbana) d'un vaste domaine gallo-romain de type villa de 1 500 m2 de surface, centre d'un pôle économique agraire[29], villa ayant connu des évolutions successives du Ier siècle au IVe siècle. Ses thermes de 400 m2 de surface sont également retrouvés dans un état de conservation exceptionnel. Les murs de ces bains privés sont recouverts d'enduits peints à incrustations de coquillages typiques d'Armorique, ce qui suggère un style régional[30]. À l'issue des fouilles, le site des thermes est recouvert de sable afin de le protéger dans la perspective d'une future mise en valeur.

Le XXe siècle modifier

Les guerres du XXe siècle modifier

Le monument aux Morts porte les noms de 33 soldats morts pour la Patrie[31] :

Le , alors que les troupes de libération progressent vers la ville, les Allemands déclenchent un tir d'artillerie qui vient frapper la colonne et les civils venus accueillir leurs libérateurs, faisant sept victimes civiles et deux victimes militaires[32].

L'administration communale modifier

En 1973, la commune est fusionnée avec Plouër-sur-Rance pour former Plouër-Langrolay-sur-Rance ; les deux communes se séparent en 1984.

Héraldique modifier

Blason Blasonnement :
D'argent aux dix billettes d'azur ordonnées 4, 3, 2 et 1.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
ca. 1904   M. Houzé   Menuisier
? mai 1925
(décès)
M. Maury    
Les données manquantes sont à compléter.
? ? M. Lebret    
1959 février 1960
(décès)
François Barbu   Capitaine de la marine marchande
1960 avril 1973 André Ogier    
De 1973 à 1984, Langrolay est une commune associée de Plouër-Langrolay-sur-Rance.
février 1984 juin 1995 Claude Cotrel   Retraité de la Gendarmerie
juin 1995 mars 2001 Marcel Bertault   Professeur d'université
Premier adjoint au maire (1989 → 1995)
mars 2001 En cours Jean-Paul Gainche DVG Éducateur spécialisé
Liste des maires délégués successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avril 1973 mars 1977 André Ogier    
mars 1977 mai 1979
(démission)
Auguste Orial    
juin 1979 mars 1983 André Penhouët    
mars 1983 février 1984 Claude Cotrel   Retraité de la Gendarmerie

Démographie modifier

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
544454605622760805864794824
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
800817829849800757760662646
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
650656671610553569504486462
1962 1968 1990 1999 2005 2006 2010 2015 2020
484464584679816831832909974
2021 - - - - - - - -
974--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

Monument historique

La commune compte un monument historique :

  • Le château de Beauchêne est une malouinière construite au début du XVIIIe siècle pour Jacques Gouin de Beauchêne à l'emplacement d'un ancien manoir dont il subsiste quelques éléments datant du XVIIe siècle. Il a été inscrit par arrêté du [35].
  • Villa romaine : depuis 2016, l'INRAP mène des fouilles archéologiques préventives sur un plateau dominant la Rance, où l'une des plus grandes villas romaines de la région a été découverte dans un état de conservation exceptionnel[36].
Autres monuments et sites

Personnalités liées à la commune modifier

Légende modifier

Au XIe siècle, l'étang du château de Beauchêne abritait une sorte de loup-garou, nommé Mourioche, qui se nourrissait des enfants qui avaient le malheur de se trouver dehors après la tombée de la nuit. Il fut tué au cours d'un combat épique par Jehan, le jeune seigneur de Beauchêne, qui, tandis que tous les seigneurs de la région étaient partis en croisade pour reconquérir le tombeau du Christ, était resté auprès de sa jeune épouse Hermangarde. Jehan périt au cours du combat et retrouva ainsi son honneur. Sa femme put alors écrire sur le livre de famille : "Jehan, seigneur de Beauchêne, Langrolay et autres lieux, mort en combattant"[38].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a b c et d infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Langrolay » (consulté le ).
  2. Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis » (consulté le ).
  3. Carte géologique de la France au 1/50000 Fougères 13-17, éditions du BRGM, 1981, p. 5
  4. De Mancellia, nom latin de la région du Maine, domaine structural de la partie nord-est du Massif armoricain dénommé en 1949 par le géologue Pierre Pruvost. Il est caractérisé par un Précambrien récent au sein duquel se sont mis en place des granitoïdes intrusifs antérieurement au dépôt des terrains paléozoïques ; ce domaine surélevé a été épargné par les transgressions marines du Cambrien.
  5. Géologie de la France, éditions du BRGM, , p. 11.
  6. François de Beaulieu, La Bretagne. La géologie, les milieux, la faune, la flore, les hommes, Delachaux et Niestlé, , p. 15.
  7. [PDF] E. Le Goff (coord) et al, Carte géologique de la France à 1/50 000 - Saint-Malo N° 207., éditions du BRGM, 2009, p. 39
  8. [PDF] J. Chantraine (coordinateur) et al., Carte géologique France (1/50 000), feuille Lannion (203), éditions du BRGM, 1999, p. 89
  9. (en) Richard Simon D'Lemos, The Cadomian Orogeny, Geological Society Publishing House, , p. 128.
  10. Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 30.
  11. « Une observation de détail permet de voir les microstructures associées à ce plissement : schistosité de crénulation, boudinage, fentes de tension, plis centimétriques à décimétriques. On constate que la foliation des micaschistes et des gneiss, marquée par l'orientation préférentielle des micas, est parallèle à la stratification ».
  12. Hubert Lardeux, Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 34.
  13. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  14. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  15. « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  16. « Orthodromie entre Langrolay-sur-Rance et Pleurtuit », sur fr.distance.to (consulté le ).
  17. « Station Météo-France « Dinard » (commune de Pleurtuit) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  18. « Station Météo-France « Dinard » (commune de Pleurtuit) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  19. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  20. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  21. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  22. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  23. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  24. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  25. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  26. « La loi littoral »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  27. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  28. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  29. Historia n° 847-848, juillet-août 2017, pages 18 et 22.
  30. « Actualité | Opulence romaine à Langrolay-sur-Rance », Inrap,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  32. « Une identité pour les deux soldats américains de la Bénatais », sur ouest-france.fr, .
  33. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  35. Notice no PA22000010, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  36. https://www.inrap.fr/opulence-romaine-langrolay-sur-rance-11808 Opulence romaine à Langrolay-sur-Rance, INRAP.
  37. Histoire et patrimoine de Langrlay-sur-Rance sur le site de la commune.
  38. Jules Haize, Le Légendaire de la Rance. L'Étang de Beauchêne, Saint-Servan, (réimpr. Rue des Scribes. Rennes. 1991)

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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