Le Chat et le Renard
Le Chat et le Renard est la quatorzième fable du livre IX de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.
Le Chat et le Renard | ||||||||
illustration de Gustave Doré | ||||||||
Auteur | Jean de La Fontaine | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Fable | |||||||
Éditeur | Claude Barbin | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1678 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Cette fable comme plusieurs autres, fut inspirée par l'humaniste franc-comtois Gilbert Cousin et son recueil de fables Narrationum Sylva (1547, réédition en 1567) (fable "De Vulpe et Fele")[1] ; mais aussi de Guillaume Haudent ("D'un chat et d'un renard", Trois cent soixante et six apologues d'Ésope).
Texte de la fable
modifier[Cousin + Haudent]
Le Chat et le Renard, comme beaux petits saints,
S'en allaient en pèlerinage.
C'étaient deux vrais tartufs[N 1], deux archipatelins[N 2],
Deux francs patte-pelus[N 3] qui, des frais du voyage,
Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage,
S'indemnisaient à qui mieux mieux.
Le chemin était long, et partant ennuyeux,
Pour l'accourcir ils disputèrent[N 4].
La dispute[N 5] est d'un grand secours :
Sans elle on dormirait toujours.
Nos pèlerins s'égosillèrent.
Ayant bien disputé, l'on parla du prochain.
Le Renard au Chat dit enfin :
" Tu prétends être fort habile :
En sais-tu tant que moi ? J'ai cent ruses au sac.
- Non, dit l'autre : je n'ai qu'un tour dans mon bissac[N 6],
Mais je soutiens qu'il en vaut mille. "
Eux de recommencer la dispute à l'envi,
Sur le que si, que non, tous deux étant ainsi,
Une meute apaisa la noise[N 7].
Le Chat dit au Renard : " Fouille en ton sac, ami :
Cherche en ta cervelle matoise
Un stratagème sûr. Pour moi, voici le mien. "
À ces mots sur un arbre il grimpa bel et bien.
L'autre fit cent tours inutiles,
Entra dans cent terriers, mit cent fois en défaut
Tous les confrères de Brifaut[N 8].
Partout il tenta des asiles ;
Et ce fut partout sans succès :
La fumée y pourvut, ainsi que les bassets[N 9].
Au sortir d'un terrier, deux chiens aux pieds agiles
L'étranglèrent du premier bond.
Le trop d'expédients peut gâter une affaire :
On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire.
N'en ayons qu'un, mais qu'il soit bon.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Chat et le Renard, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 372
Notes
modifier- "Mot inventé et introduit dans notre langue par feu Molière. C'est-à-dire un faux dévôt" (dictionnaire de Richelet)
- Création de La Fontaine à partir du nom d'un personnage hypocrite tiré de La Farce de Maître Pathelin
- "Ces mots se disent au figuré d'un hypocrite qui est flatteur et trompeur" (dictionnaire de Richelet). L'expression se trouve aussi chez Rabelais (Cinquième livre, chapitre II)
- ils discutèrent , chacun défendant son point de vue
- la discussion
- ma besace
- "Querelle, Dispute" (dictionnaire de Richelet)
- Nom du chef de la meute de chiens
- chiens capables d'entrer dans les terriers
Références
modifier- « fable Jean de La Fontaine : Le chat et le renard », sur www.la-fontaine-ch-thierry.net (consulté le )
Lien externe
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