Le Lion amoureux

fable de La Fontaine

Le Lion amoureux est la première fable du livre IV de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.

Le Lion amoureux
Image illustrative de l’article Le Lion amoureux
illustration de Gustave Doré

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1668
Chronologie

Contexte

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La fable est destinée à Françoise, la fille de Madame de Sévigné. Elle est inspirée de la fable d'Esope « Le Lion et le Laboureur ».

Illustration de Benjamin Rabier (1906) (début)
Illustration de Benjamin Rabier (1906) (fin)

À Mademoiselle de Sévigné

Sévigné, de qui les attraits 
Servent aux Grâces de modèle, 
Et qui naquîtes toute belle, 
À votre indifférence près, 
Pourriez-vous être favorable
Aux jeux innocents d'une fable,
Et voir, sans vous épouvanter,
Un lion qu'Amour sut dompter ?
Amour est un étrange maître.
Heureux qui peut ne le connaître
Que par récit , lui ni ses coups !
Quand on en parle devant vous,
Si la vérité vous offense,
La fable au moins se peut souffrir :
Celle-ci prend bien l'assurance
De venir à vos pieds s'offrir, 
Par zèle et par reconnaissance. 

Du temps que les bêtes parlaient,
  Les Lions entre autres voulaient 
Être admis dans notre alliance. 
Pourquoi non ? puisque leur engeance
Valait la nôtre en ce temps-là, 
Ayant courage, intelligence, 
Et belle hure outre cela. 
Voici comment il en alla : 
Un Lion de haut parentage, 
En passant par un certain pré, 
Rencontra bergère à son gré :
Il la demande en mariage. 
Le père aurait fort souhaité 
Quelque gendre un peu moins terrible. 
La donner lui semblait bien dur ; 
La refuser n'était pas sûr ; 
Même un refus eût fait possible
Qu'on eût vu quelque beau matin 
Un mariage clandestin. 
Car outre qu'en toute manière 
La belle était pour les gens fiers, 
Fille se coiffe volontiers 
D'amoureux à longue crinière. 
Le père donc ouvertement 
N'osant renvoyer notre amant, 
Lui dit : "Ma fille est délicate ; 
Vos griffes la pourront blesser 
Quand vous voudrez la caresser. 
Permettez donc qu'à chaque patte 
On vous les rogne, et pour les dents,
  Qu'on vous les lime en même temps. 
Vos baisers en seront moins rudes, 
Et pour vous plus délicieux ; 
Car ma fille y répondra mieux, 
Étant sans ces inquiétudes ". 
Le Lion consent à cela, 
Tant son âme était aveuglée ! 
Sans dents ni griffes le voilà, 
Comme place démantelée. 
On lâcha sur lui quelques chiens : 
Il fit fort peu de résistance.

Amour, Amour, quand tu nous tiens 
On peut bien dire : "Adieu prudence."

Galerie

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Notes et références

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