Contre-guérilla est un manuel de techniques de renseignement, écrit par le colonel Bigeard[1] et Albert Lenoir[2] et édité en à Alger, chez Baconnier, durant la guerre d'Algérie.

Le manuel de l'officier de renseignement
Format
Manuel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Auteurs
Marcel Bigeard
Albert Lenoir (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sujets

Cet ouvrage décrit notamment la technique des interrogatoires[1] forcés par la torture, dont la gégène [réf. nécessaire]. Il est le fruit des connaissances accumulées par son auteur lors de la guerre d'Indochine et des débuts de la guerre d'Algérie[1].

L'ouvrage est remarqué par Jacques Chaban-Delmas, alors ministre de la Défense, qui présente son auteur sous ces termes élogieux et à l’humour noir involontaire : « [Bigeard est] l’homme qu’il fallait pour faire subir aux officiers subalternes un véritable électrochoc psychologique qui changerait à jamais leur façon d’envisager les opérations. »[3],[1]. Sur la base de son expérience relatée dans le livre, il lui demande d’ouvrir une école de formation à la guerre psychologique nommée « Centre d’entraînement à la guerre subversive » qui est en place à partir du printemps à Jeanne d’Arc, près de Philippeville[1]. Le contenu des cours porte sur la rationalisation et l'« humanisation » de la torture[4],[1]. L'école ferme quelques mois après l’avènement de la Ve République après une interview accordée par Bigeard ayant déplu à l'Élysée et plus officieusement par désapprobation de ses méthodes jugées trop caricaturales[1].

Image externe
Première page du livre sur le site Livres anciens neufs.

Ce livre fait autorité dans le monde militaire[5] ; il a été diffusé dans le monde et ses techniques ont été réutilisées ultérieurement par de nombreux services de renseignements controversés, notamment ceux d'Augusto Pinochet, de Saddam Hussein et des États-Unis[6].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Alain Ruscio, « Deux ou trois choses que nous savons du général Bigeard », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 118,‎ , p. 145–163 (ISSN 1271-6669, DOI 10.4000/chrhc.2647, lire en ligne, consulté le )
  2. Theatrum Belli, « LECTURE : Terrorisme et contre-insurrection - Un texte inédit de Roger Trinquier », sur Theatrum Belli, (consulté le )
  3. Jacques Chaban-Delmas, Mémoires pour demain, Paris, Flammarion, cité par Marie-Monique Robin, Escadrons de la mort, l’école française, Paris, La Découverte, 2004.
  4. Témoignage Chrétien, 16 décembre 1959, cité par Pierre Vidal-Naquet dans Pierre Vidal-Naquet, Les crimes de l’armée française, Algérie, 1954-1962, Paris, La Découverte/poche collection Essais, 2001 (1er édition Maspero, 1975).
  5. « 1958: Quand Bigeard quittait "ses paras" », sur LExpress.fr, (consulté le )
  6. Escadrons de la mort: l'école française, de Marie-Monique Robin, sur un scénario de Marie-Monique Robin & William Bourdon, de Arte, Arcadès, 2011 [présentation en ligne]

Voir aussi

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