Le Milan et le Rossignol

fable de La Fontaine

Le Milan et le Rossignol est la dix-huitième fable du livre IX de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil de ses Fables, édité pour la première fois en 1678.

Le Milan et le Rossignol
Image illustrative de l’article Le Milan et le Rossignol
Gravure de Pierre Quentin Chedel d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1678
Chronologie

La source première de cette fable est Hésiode, dans son livre Les Travaux et les Jours, fable du faucon et du rossignol vers 202 à 212 ; et la fable d'Ésope Le rossignol et l'épervier est aussi une autre source.

Cette fable fait allusion au mythe de Térée et de Philomèle et Procné.

Texte de la fable

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[Hésiode + Ésope[1]]

Dessin de Grandville (1838-1840)
Illustration de Benjamin Rabier (1906)

Après que le Milan, manifeste voleur,
Eut répandu l'alarme en tout le voisinage
Et fait crier sur lui les enfants du village,
Un Rossignol tomba dans ses mains[N 1], par malheur.
Le héraut[N 2] du printemps lui demande la vie :
Aussi bien que manger en qui n'a que le son ?
          Écoutez plutôt ma chanson ;
Je vous raconterai Térée et son envie[N 3].
Qui, Térée ? est-ce un mets propre pour les Milans ?
Non pas, c'était un Roi dont les feux violents
Me firent ressentir leur ardeur criminelle.
Je m'en vais vous en dire une chanson si belle
Qu'elle vous ravira : mon chant plaît à chacun.
          Le Milan alors lui réplique :
Vraiment, nous voici bien : lorsque je suis à jeun,
           Tu me viens parler de musique.
J'en parle bien aux Rois. Quand un Roi te prendra,
           Tu peux lui conter ces merveilles.
           Pour un milan, il s'en rira :
           Ventre affamé n'a point d'oreilles[N 4].

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Milan et le Rossignol, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 380

  1. En fauconnerie, on emploie le mot mains pour les serres du faucon et du milan ; on emploie le mot pieds pour les autres oiseaux de proie (vautours, éperviers, mouchets, pies-grièches)
  2. Au Moyen Âge, officier qui faisait les proclamations publiques. L'hirondelle proclame l'arrivée du printemps.
  3. désir violent et brutal
  4. Ventre affamé n'a point d'oreilles est une expression proverbiale que l'on trouve chez François Rabelais dans le Quart Livre, LXIII


Références

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  1. (fr + grk) Ésope (trad. Émile Chambry), « LE ROSSIGNOL ET L'ÉPERVIER », sur archive.org,

Liens externes

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