Le Reniement de saint Pierre (La Tour)
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Le Reniement de saint Pierre est un tableau de Georges de La Tour peint en 1650, conservé au musée d'Arts de Nantes.
| Artiste | |
|---|---|
| Date | |
| Type |
scène religieuse |
| Dimensions (H × L) |
135,2 × 175,6 cm |
| Propriétaire | |
| No d’inventaire |
643 |
| Localisation |
Thème
modifierLe tableau représente un épisode du Nouveau Testament qui est rattaché à la Passion du Christ. Alors que celui-ci a été arrêté par les troupes romaines et que ses proches sont également menacés, son compagnon Pierre se trouve confronté au dilemme moral de devoir renier son maître pour sauver sa propre vie.
Description
modifierLe tableau est daté et signé de la main de l'artiste[1]. Dans une approche très caravagesque, le sujet principal de l’œuvre est rejeté sur le côté du tableau, où la place principale est donnée aux soldats qui jouent autour d'une table[2].
Dans la société française du XVIIe siècle, « le jeu est inséparable de la luxure[3] » et témoigne de « l'indifférence au salut ». Ces thèmes sont illustrés ici et dans un autre tableau de Georges de La Tour, Le Tricheur à l'as de carreau, contemporains du Page disgracié de Tristan L'Hermite[3] : « Les soldats toujours présents, qui s'en remettent au sort quand s'accomplit le pire péché, celui qui consiste à miser sur les biens terrestres, la vie pour Pierre, le désir d'inverser la fortune pour le page qui croit que la disgrâce n'est que conjoncturelle[4] », sont également condamnés par les Évangiles[5] :
« Ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements en tirant au sort (Mc 15,24) »
« Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort (Mt 27,35) »
« Ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort (Lc 23,34) »
« Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats (Jn 19,34) »
Historique
modifierLe Reniement de saint Pierre est initialement réalisé sur commande du maréchal de la Ferté-Senneterre, gouverneur de la Lorraine où vit et travaille La Tour[6]. Un règlement de 650 francs daté de l'année 1650 témoigne de l’acquisition d'un Reniement de saint Pierre pour enrichir la collection du maréchal : celui-ci est alors l'un des plus importants collectionneurs des tableaux de La Tour[7]. Il est possible que ce tableau, qui se situe à la fin de la carrière et de la vie du maître lorrain, soit partiellement exécuté avec la collaboration de son fils Étienne[2].
Le tableau est acquis en 1810 à François Cacault par le musée de Nantes, où il est désormais conservé et exposé[8].
Références
modifier- Notice du tableau : « Le Reniement de saint Pierre », sur Musée d'Arts de Nantes (consulté le ).
- Thuiliier 1992, p. 228.
- Thiollet 1999, p. 79.
- Thiollet 1999, p. 80.
- Thiollet 1999, p. 79-80.
- Thuiliier 1992, p. 187.
- Thuiliier 1992, p. 188.
- Le Reniement de saint Pierre. Notice no 07430004404, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture. Page consultée le 17 novembre 2019.
Bibliographie
modifier- Jacques Thuillier, Georges de La Tour, Paris, Flammarion, coll. « Les Grandes monographies », , 318 p. (ISBN 2-08-010074-2).
- Cahiers Tristan L'Hermite, Sur Le Page disgracié : vingt-quatre études des "Cahiers Tristan L'Hermite", Paris, Classiques Garnier (no II à XXXIV, extraits), , 270 p. (ISBN 978-2-8124-1162-5)
- Catherine Thiollet, Variations sur la disgrâce dans Le Page disgracié, p. 75-83.
- (en) Dalia Judovitz, Georges de La Tour and the Enigma of the Visible, New York, Fordham University Press, , 158 p. (ISBN 978-0823277445), p. 6-7, 10, 34, 37-39, 42-46, pl. 10.
- (en) Philip Conisbee, An Introduction to the Life and Art of Georges de La Tour : Georges de La Tour and His World (exhibition catalogue), Washington, DC & Fort Worth, TX, National Gallery of Art & Kimbell Art Museum, , 319 p., « Introduction », p. 13-147.
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Le remaniement de saint Pierre, sur le catalogue en ligne du Musée d'arts de Nantes
