Les Droits de l'Homme (loge maçonnique)
Les Droits de l'Homme est le titre distinctif d'une loge maçonnique française fondée en 1882 sous les auspices du Grand Orient de France.
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Histoire
modifierFondée par le journaliste Edmond Lepelletier le 3 janvier 1882[1], la loge Les Droits de l'Homme est solennellement installée à l'hôtel du Grand Orient de France le 27 février suivant[2]. Plusieurs de ses premiers membres sont des radicaux proches des frères Simond, magnats de la presse républicaine[3].
Selon l'historien Julien Rycx, Les Droits de l'homme et cinq autres loges parisiennes (L'Avant-garde maçonnique, La Constante Amitié, Les Disciples du progrès, La Justice et L'Amitié) constituent « le fer de lance du radicalisme » des années 1880[4].
Le 11 avril 1888, la loge adopte, à l'unanimité moins une voix, un ordre du jour protestant contre le « mouvement plébiscitaire », c'est-à-dire contre le boulangisme. Cet exemple est bientôt suivi par la loge La Fédération universelle, dont Camille Dreyfus est le vénérable[5]. La loge des Droits de l'Homme participe ensuite à la mobilisation anti-boulangiste de nombreuses autres loges du Grand Orient de France, à l'origine de la Société des droits de l'homme et du citoyen[6]. En 1889, en vue de l'élection législative partielle du 27 janvier dans la Seine, elle appelle tous les francs-maçons du département à voter contre le général Boulanger[7].
L'engagement antiboulangiste de la loge entraîne une augmentation de ses effectifs : composée de 29 membres actifs à sa fondation, elle en compte 76 en 1887 puis 90 en 1889. En 1894, elle atteint 106 membres[8].
En 1900, les membres de la loge reprochent à leur fondateur, Lepelletier, de ne pas soutenir la politique dreyfusarde du gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau. Lepelletier donne alors sa démission en reprochant à ses anciens confrères d'être devenus sectaires et d'avoir livré la loge à ce qu'il appelle « la coterie judaïco-ministérielle »[9]. Son exclusion du Grand Orient est décidée le 30 avril 1900[10].
Officiers et membres notables
modifierAbréviations des titres des officiers : A pour architecte ; ad. pour adjoint ; C pour couvreur ; d.c. pour délégué au convent ; d.j. pour délégué judiciaire ; E pour expert ou grand expert ; H pour hospitalier ; M pour maître ou chef des cérémonies ; O pour orateur ; SE pour secrétaire ; SV1 pour premier surveillant ; SV2 pour deuxième surveillant ; T pour trésorier ; V pour vénérable.
- Abraham (T-ad. 1889)[11]
- Charles Amouroux[12]
- Henry Bauër[13]
- Léopold Bellan (O 1894)[14]
- Belleys (SE-ad. 1890)[15]
- Émile Blémont (SV2 1884)[16]
- Édouard Bonnet (V 1886-1887)[17]
- Pierre Bouillet (V 1894-1895)[1]
- Léon Bulot (d) (SV2 1888[17], O 1888, V 1889[11]-1890)[15]
- Raoul Canivet[13]
- François-Xavier Cattiaux (V temporaire 1887)[18]
- Chartier (V 1898)[19]
- Jean-Claude Colfavru[20]
- Fernand Crochard (O-ad. 1888[17]-1889)[11]
- Jules Dumesnil (SV1 1884[16], d.j. 1888[17]-1889[11]-1890)[15]
- Paul Faure (SV2 1889[11]-1890)[15]
- Fleury (T 1884)[16]
- Gabut (maître des banquets 1884[16], 1888)[17]
- Alphonse Gouilloud (A 1884)[16]
- Isidore Goumy (C 1884[16], H 1888[17]-1889)[11]
- Gouva (E 1884)[16]
- Herla (SE 1884)[16]
- Michel Hirsch (d) (O 1884[16], C 1889[11], O-ad. 1890[15], V 1893)[1]
- Houillon (SE-ad. 1889)[11]
- Hulié (O 1888)[17]
- Louis Jeannin (M 1884[16], E 1888[17]-1889[11]-1890, d.j. 1890)[15]
- Juvin (SE-ad. 1888)[17]
- Georges Laguerre[13]
- Jean-Marie de Lanessan[21]
- Émile Lelarge (V 1900)[22]
- Lemoine (SE 1889[11]-1890)[15]
- Edmond Lepelletier (V 1882-1883[1], E 1884[16], V 1885[12], SV1 et d.j. 1888[17]-1889[11], SV1 et d.c. 1890)[15]
- Jules Lermina[23]
- Olasque Levasseur (T-ad. 1888[17], H 1889[11]-1890)[15]
- Louis Lucipia (O 1889[11]-1890[15], V 1891-1892)[1]
- Papuchon (T-ad. 1890)[15]
- Charles Perrinelle (d)[20] (E 1884)[16]
- Albert Pétrot[20]
- Abel Peyrouton[4]
- Ravanier (H 1884)[16]
- Henri Reverchon (E, M et porte-étendard 1888[17], garde des sceaux, archiviste et porte-étendard 1889)[11]
- Émile Richard[20]
- Richardin (V 1904)[24]
- Gabriel Robinet (d) (C 1890)[15]
- Hilaire Schoeffer (C et garde des sceaux 1888)[17]
- Henry Simond (d) (O-ad. 1884[16], T 1888[17]-1889[11]-1890)[15]
- Victor Simond (V 1884[16], d.j. 1888[17]-1889, d.c.-ad. 1889[11]-1890)[15]
- Edmond Théry (V 1887, 1888[17], d.c. 1889[11], d.j. 1890)[15]
- Paul Vibert (SV2 1885)[25]
- Paul Viguier (d)[20]
Notes et références
modifier- Revue mensuelle religieuse, politique, scientifique, avril 1895, p. 248.
- « Plats du jour », Le Radical, Gallica, , p. 3, colonne 1 (lire en ligne, consulté le ).
- Rycx, p. 24 et 134.
- Rycx, p. 59.
- La Nation, 12 avril 1888, p. 2.
- « La loge des Droits de l'Homme », Le Radical, Gallica, , p. 2, colonne 5 (lire en ligne, consulté le ).
- La Justice, 8 janvier 1889, p. 1.
- Rycx, p. 134.
- « Une démission », L'Univers, Gallica, , p. 2, colonne 6 (lire en ligne, consulté le ).
- Rycx, p. 192.
- Le Mot d'ordre, 6 décembre 1888, p. 3.
- Le Mot d'ordre, 25 mai 1885, p. 2.
- Le Mot d'ordre, 1er mai 1882, p. 3.
- Le Radical, 23 janvier 1894, p. 3.
- Le Mot d'ordre, 13 décembre 1889, p. 3.
- Le Mot d'ordre, 6 décembre 1883, p. 2-3.
- « Bulletin maçonnique », L'Écho de Paris, Gallica, , p. 4, colonne 5 (lire en ligne, consulté le ).
- « Bulletin maçonnique », L'Écho de Paris, Gallica, , p. 4, colonne 4 (lire en ligne, consulté le ).
- L'Événement, 27 mars 1898, p. 2.
- « Avis divers », Le Radical, Gallica, , p. 4, colonne 1 (lire en ligne, consulté le ).
- « Échos du matin », Le Matin, Gallica, , p. 2, colonne 4 (lire en ligne, consulté le ).
- La Libre Parole, 5 octobre 1900, p. 2.
- Rycx, p. 139.
- « Obsèques de Louis Lucipia », L'Aurore, Gallica, , p. 2, colonne 4 (lire en ligne, consulté le ).
- « Chronique », L'Univers, Gallica, , p. 3, colonne 3 (lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
modifier- Julien Rycx, La Franc-maçonnerie et la crise boulangiste (1886-1891), Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2019, p. 23-24, 35, 59, 106, 109, 134, 138-139, 192 et passim.