Les Tierces alternées
Les Tierces alternées est le onzième prélude du deuxième livre des Préludes pour piano de Claude Debussy.
Les Tierces alternées L 131 (123) no 11 | ||||||||
Première page du manuscrit autographe. | ||||||||
Genre | Prélude | |||||||
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Musique | Claude Debussy | |||||||
Durée approximative | 2 min 30 s | |||||||
Dates de composition | 1911-1912 | |||||||
Création | Londres, Aeolian Hall |
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Interprètes | Walter Rummel | |||||||
Fichiers audio | ||||||||
Les Tierces alternées | ||||||||
interprétée au piano par Marcelle Meyer (1956) | ||||||||
Les Tierces alternées | ||||||||
Giorgi Latsabidze (piano) | ||||||||
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Présentation
modifierLes Tierces alternées est composé entre 1911 et 1912[1], et créé à Londres le au Aeolian Hall par le pianiste Walter Rummel[2].
Analyse et commentaires
modifierLes Tierces alternées, d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes trente environ, est en ut majeur, « modérément animé » puis « Un peu plus animé, légèrement détaché sans sécheresse », à
[3].
C'est un prélude construit autour de l'intervalle de tierce, qui adopte la même tonalité, comme le souligne Éric Lebrun, que la Toccata de Schumann ou Mouvement des Images, et « semble anticiper le travail à venir des Études. Est-ce volontairement que Debussy conclut la pièce par la tierce do-mi, dans la même tessiture que Voiles, les deux pièces se situant en deuxième et avant-dernière position de chacun des recueils, comme un jeu de miroirs[4] ».
Harry Halbreich considère la partition plus comme une étude que comme un prélude[5]. Après « quelques accords introductifs (Modérément animé) le morceau se déroule comme un mouvement perpétuel en doubles croches régulières [...], aux inflexions parfois vaguement espagnoles, interrompu seulement en son milieu par un bref développement des mesures initiales[3] ». Dans les autres sections, l'ambitus est restreint à une octave et le jeu alterné des touches noires et des touches blanches provoque de fréquents effets bitonaux[6]. Pour Vladimir Jankélévitch, c'est « une sorte de jeu égal des deux mains jonglant sur le clavier avec les tierces[7] ».
La pièce est une toccata pour Guy Sacre, et un « petit miracle ; rien n'est plus plus poétique, plus imaginatif, que ces pages si concertées[8] ».
Alfred Cortot relève que « l'argument technique, renouvelé des clavecinistes, qui donne naissance à cette fantaisie, a été utilisé par Debussy avec une ingéniosité charmante. Il lui est un prétexte non seulement au divertissement des sonorités, mais encore à la grâce féline du geste qui les fait naître. Il jongle avec cet intervalle long de la tierce, comme un chat avec une pelote, le fait rebondir, l'envoie dans un coin, puis, après un moment d'indifférence apparente, d'un brusque coup de patte, le ramène dans le jeu[9] ».
Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, Canope porte le numéro L 131 (123) no 11[1].
Discographie sélective
modifier- Debussy : Piano works Vol. 4, François-Joël Thiollier (piano), Naxos 8.553293, 1998[10].
- Debussy: Préludes, Steven Osborne (piano), Hyperion Records CDA 67530, 2006[11].
- Debussy : Complete Works for Piano, Volume 1, Jean-Efflam Bavouzet (piano), Chandos Records CHAN 10421, 2007[12].
- Debussy : The Solo Piano Works, Noriko Ogawa (piano), BIS Records CD 1955/56, 2012[13].
- Claude Debussy : The complete works, CD 4, Yuri Egorov (piano), Warner Classics, 2018[14].
Références
modifier- Lesure 2003, p. 552.
- Lesure 2003, p. 553.
- Halbreich 1987, p. 314-315.
- Lebrun 2018, p. 130.
- Halbreich 1987, p. 314.
- Halbreich 1987, p. 315.
- Jankélévitch 2020, p. 247.
- Sacre 1998, p. 931.
- Cortot 1981, p. 40.
- Christopher Howell, « Debussy 4 Thiollier 8553293 [CH]: Classical CD Reviews - April 2007 MusicWeb-International », sur www.musicweb-international.com (consulté le )
- Jed Distler, « Debussy: Preludes Books 1 & 2 - Classics Today », sur www.classicstoday.com,
- Julian Sykes, « Classique. Le Debussy sanguin de Jean-Efflam Bavouzet », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
- Pierre-Jean Tribot, « Le beau Debussy de Noriko Ogawa », sur ResMusica,
- Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr, (lire en ligne)
Bibliographie
modifier- Alfred Cortot, La musique française de piano, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », , 762 p. (ISBN 2-13-037278-3).
- Harry Halbreich, « Claude Debussy », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 867 p. (ISBN 978-2-213-01639-9, OCLC 17967083), p. 288-324.
- Vladimir Jankélévitch, Debussy et le mystère de l'instant, Pocket, coll. « Agora » (no 454), , nouvelle éd. (1re éd. 1976), 377 p. (ISBN 978-2-266-30735-2).
- Éric Lebrun, Claude Debussy, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 65), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-074-3).
- François Lesure, Claude Debussy, Paris, Fayard, , 614 p. (ISBN 2-213-61619-1).
- Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN 2-221-05017-7).
Liens externes
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