Les Troyens à Carthage (Prologue)

Le Prologue des Troyens à Carthage est un mouvement d'ouverture tiré de l'opéra en cinq actes Les Troyens, composé par Hector Berlioz en 1856 et portant le référent H 54.

Deuxième partie des « Troyens » (comportant le Prologue), sur Wikimedia Commons

Composition modifier

La fresque musicale des « Troyens » contient originellement cinq actes. Cette composition étant jugée trop longue pour la scène lyrique parisienne, Berlioz divise sa composition en deux dans une tentative de la faire jouer au théâtre Lyrique en novembre 1863: les actes I et II formant la première partie – « La Prise de Troie » – et les actes 3 à 5, la deuxième, « Les Troyens à Carthage ». C'est de cette deuxième partie que ce Prologue est l'ouverture.

Esquisse pour le rideau du prologue, par Charles-Antoine Cambon (1863); représentant Troie en ruines après 10 ans de siège.

Grâce à une lettre à son librettiste et ami Humbert Ferrand, on sait que Berlioz venait de terminer le prologue de cette deuxième partie des Troyens le [1]. La première eut lieu le [2].

Formellement, ce prologue a donc une fonction importante et unificatrice entre les deux tronçons du « grand opéra » originel en cinq actes voulu par le compositeur. Malgré cette coupure, le prologue de l'acte III doit donc à la fois résumer musicalement et dramatiquement la situation (Troie est battue et en ruines) et préparer le spectateur à un bond dans le temps: nous sommes, au début de l'acte III, à la cour de Carthage qui est le cadre des fameuses amours de Didon et Énée.

Cet opéra ne reprit sa forme initiale qu'un siècle plus tard.

Livret modifier

Tout comme le prélude de l'Acte I, le prologue littéraire de ce troisième acte est introductif; il décrit cette situation:

« Un appartement du palais d'Énée qu'éclaire à peine une lampe. Rumeurs de combats éloignés. Énée à demi armé dort sur son lit. Pendant son sommeil, le jeune Ascagne sort tout effrayé d'un appartement voisin, s'approche du lit de son père et, n'osant pas le réveiller, s'en retourne dans un moment où les bruits de la ville cessent de se faire entendre. Bientôt après, d'un coin obscur, s'avance lentement vers Énée le spectre sanglant d'Hector. Sa barbe et sa chevelure sont souillées et en désordre. Parvenu auprès d'Énée il reste un instant immobile à le contempler et soupire profondément. Un bruit de la ville plus fort que les précédents éveille Énéee en sursaut. Il voit Hector devant lui, et, après un instant d'indécision, il lui adresse la parole[3]. »

Analyse modifier

Références modifier

Liens externes modifier