Lhakar

mouvement socioculturel et politique d'affirmation de l'identité tibétaine par des moyens non violents, dans la sphère privée et dans les choix individuels en matière culturelle et économique

Lhakar (tibétain : ལྷག་དཀར་, Wylie : lhag dkar), abréviation de Lhakpa Karpo (tibétain : ལྷག་པ་དཀར་པོ, Wylie : lhag pa dkar po) signifiant « Mercredi Blanc », est une expression tibétaine et un mouvement de résistance débuté au Tibet en 2008.

Lhakar

Histoire

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Lhakar est un mouvement de résistance souterrain né au Tibet en 2008[1], une forme subtile de combat pour la liberté développée par des Tibétains au Tibet[2].

Ils se parlent uniquement en tibétain, ne mangent que de la cuisine tibétaine ou boycottent les produits chinois[2].

Le mercredi étant une journée de spiritualité pour le dalaï-lama[3], les Tibétains firent de ce jour de la semaine une fête, la couleur blanche est considérée comme auspicieuse par les Tibétains[2].

Ces militants du « Lhakar » portent des vêtements de fête, mangent de la cuisine tibétaine, ne parlent qu'en tibétain et se rendent dans des monastères le mercredi[2].

Il s'agit pour ces Tibétains d'exposer leur identité, mais aussi de refuser de coopérer avec les Chinois, comme le Mahatma Gandhi dans sa lutte anticolonialiste[2].

Ainsi, à Nangchen où le marché était dominé par les Chinois, et les prix excessifs, les Tibétains lancèrent un boycott qui entraîna la fermeture de boutiques par manque de clientèle[2],[4].

Le gouvernement chinois peut difficilement criminaliser ses activités, les vêtements traditionnels s'étant répandu en Chine[2].

Cependant, dans l'Est tibétain une femme tibétaine fut arrêtée pour incitation au Lhakar[2].

Après l'immolation et la mort le 17 octobre 2011 de Tenzin Wangmo, 20 ans, une nonne du couvent de Dechen Choekor Ling à Ngaba, la première femme à s'immoler depuis le début du mouvement d'auto-immolation de Tibétains débuté en mars 2011, le dalaï-lama pratique un jeûne complet d'une journée avant une prière collective avec une centaine de moines, de nonnes et de laïcs tibétains dans le monastère de Namgyal à Dharamsala, un mercredi, en relation avec le mouvement Lhakar[5].

Références

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  1. Tenzin Dorjee, Tibetan Political Review, Tibet : La résistance au quotidien, Le Courrier international, 18 avril 2013
  2. a b c d e f g et h Klemens Ludwig Lhakar ! Mercredi Blanc ! Nouvelle forme de résistance au Tibet, 12 mai 2014, blog de Pierre Guerrini
  3. Fiona McConnell, Contextualising and Politicising Peace: Geographies of Tibetan Satyagraha, in Geographies of Peace, eds Fiona McConnell, Nick Megoran and Philippa Williams (London: I.B. Tauris, 2014), p. 142
  4. (en) Tenzin Dorjee , WHY LHAKAR MATTERS: The Elements of Tibetan Freedom, Tibetan Political Review, 10 janvier 2013
  5. Pékin accuse le gouvernement tibétain de "terrorisme" après une série d'immolations, Le Monde, 19 octobre 2011

Articles connexes

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Lien externe

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