La Libre Esthétique

cercle artistique belge
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La Libre Esthétique est un cercle artistique belge d'avant-garde qui a succédé au groupe des XX à sa dissolution en 1893, et qui a duré lui-même jusqu'en 1914.

La Libre Esthétique
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Cadre
Type
Pays
Organisation
Fondateur
Affiche du salon de 1896, par Théo Van Rysselberghe.

Histoire du Groupe des XX

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En 1883, Octave Maus avait fondé le Groupe des XX qui s'imposa rapidement dans le domaine artistique. Il y attire les meilleurs de l'art à Bruxelles : Camille Pissarro, Paul Cézanne, Auguste Renoir, Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec, Vincent van Gogh, Darío de Regoyos, Henry Lerolle, Maurice Denis, Camille Claudel entre autres. Son attention se portera bientôt sur le néo-impressionnisme.

Objectifs de La Libre Esthétique

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Créée en [1], la Libre Esthétique suit pratiquement le programme du groupe des XX, ce qui suppose une confrontation très large de toutes les disciplines artistiques, avec cycle d'expositions, de conférences, de concerts. Entre autres, la société organise annuellement le Salon de la Libre Esthétique.

La Société entend créer en Belgique un nouveau foyer d'art. Elle veut donner à l'art indépendant la place qu'il a le droit d'occuper, en offrant aux artistes nationaux et étrangers qui le pratiquent l'occasion de se manifester publiquement en Belgique dans les meilleures conditions possibles[1].

Le comité d'organisation

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Afin d'éviter toute rivalité, les artistes sont exclus du comité d'organisation qui est strictement confié à des personnes issues de la société civile, ainsi que des hommes de lettres. Le Comité créé en 1893 comprend cent membres et leur nombre peut être augmenté[1]. Octave Maus, qui a présidé pendant dix ans à l'organisation des Salons du groupe des XX, assure la direction des expositions. C'est un écrivain, avocat, passionné d'art, par ailleurs journaliste et à l'occasion critique. Il a fondé la revue L'Art moderne où écrit Émile Verhaeren[2]. La direction des concerts est dévolue à Eugène Ysaÿe, professeur au Conservatoire royal de Bruxelles, celle des conférences à Léon de Lantsheere, avocat près la Cour d'appel de Bruxelles, tandis que Victor Bernier, chef de division au Ministère de l'Agriculture, remplit les fonctions de trésorier[2].

Les expositions annuelles (1894-1913)

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Affiche lithographiée de Gisbert Combaz pour l'exposition de 1898.
Affiche lithographiée de Georges Lemmen pour l'exposition de 1910.

La force de cette manifestation sera d'internationaliser l'esthétique du moment, d'illustrer ses variations, ses conséquences, à l'échelle européenne, ses recherches et ses déviations et de permettre un jugement critique sur son développement[3].

Un catalogue accompagne chaque exposition annuelle, imprimé chez la Veuve Monnom à Bruxelles. Les ressources de la société consistent dans les recettes de ses expositions et les cotisations de ses membres[1].

Premier Salon (1894)

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Le premier Salon de la Libre Esthétique, du au , voit dialoguer des peintres de différents pays tels que Fritz Thaulow, Émile Claus, James Ensor, Guillaume Vogels, Henri de Toulouse-Lautrec,des pointillistes comme Henri-Edmond Cross, Théo van Rysselberghe, des symbolistes comme Odilon Redon, Pierre Puvis de Chavannes, Fernand Khnopff, William Degouve de Nuncques et des nabis avec Maurice Denis, Paul-Élie Ranson et Henri-Gabriel Ibels.

Paul Gauguin expose cinq tableaux, l'un peint à la Martinique en 1887, les autres peints lors de son voyage à Tahiti de 1891 à 1893. Il s'est rendu à Bruxelles pour l'ouverture du Salon.

Camille Claudel y expose pour la première fois sa Petite Châtelaine, qui lui vaut de bonnes critiques[4].

Deuxième Salon (1895)

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Du au .

Troisième Salon (1896)

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Du au . Affiche de Théo Van Rysselberghe.

Quatrième Salon (1897)

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Du au . Affiche de Victor Mignot.

Gauguin présente six peintures récentes.

Cinquième Salon (1898)

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Du au . Affiche de Gisbert Combaz.

Quatorzième Salon (1907)

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Du au [5].

Autres manifestations

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L'activité de la Libre Esthétique n'est pas limitée aux Salons annuels, elle organise, tant à Bruxelles qu'en province, des expositions partielles, des auditions musicales, des conférences et des lectures afin de défendre ses idées[1].

Notes et références

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  1. a b c d et e Rédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 44,‎ , p. 345-346 (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b Rédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 48,‎ , p. 379-380 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Jean-Jacques Lévêque, Les Années de la Belle époque : de l'impressionnisme à l'art moderne, Paris, ACR Édition, , 728 p. (ISBN 9782867700484, lire en ligne).
  4. « Camille Claudel (1864-1943), La petite châtelaine natte courbe, 1892-1896 », sur sculptureetcollection.com (consulté le ).
  5. « La Libre Esthétique : Catalogue de la quatorzième exposition à Bruxelles, du au  », aml-cfwb.be.

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages

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  • P. Sanchez, Le Salon des "XX" et de La Libre Esthétique. Répertoire des exposants et liste de leurs œuvres (Bruxelles 1884-1914), Dijon, L’Échelle de Jacob, 2012 (ISBN 978-2-359-68-033-1).
  • Serge Goyens de Heusch, L'invitation au voyage : la musique aux XX et à La Libre Esthétique, Bruxelles, Fondation pour l'art belge contemporain, 1990.

Articles

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  • Rédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 44,‎ , p. 345-346 (lire en ligne, consulté le ).
  • Rédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 48,‎ , p. 379-380 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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