Lingèvres

commune française du département du Calvados

Lingèvres est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 459 habitants[Note 1].

Lingèvres
Lingèvres
L'église Saint-Martin.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Calvados
Arrondissement Bayeux
Intercommunalité Communauté de communes Seulles Terre et Mer
Maire
Mandat
Christelle Crocomo
2020-2026
Code postal 14250
Code commune 14364
Démographie
Population
municipale
459 hab. (2021 en évolution de −2,13 % par rapport à 2015)
Densité 32 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 10′ 29″ nord, 0° 40′ 22″ ouest
Altitude Min. 61 m
Max. 137 m
Superficie 14,46 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Caen
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton des Monts d'Aunay
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Lingèvres
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Lingèvres
Géolocalisation sur la carte : Calvados
Voir sur la carte topographique du Calvados
Lingèvres
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
Lingèvres

Géographie

modifier

La commune est au sud du Bessin. Son bourg est à 4 km à l'ouest de Tilly-sur-Seulles, à 13 km à l'est de Balleroy, à 13 km au sud de Bayeux et à 13 km au nord de Villers-Bocage[1].

Lingèvres est très majoritairement dans le bassin de la Seulles, par son affluent le ruisseau du Pont Saint-Esprit qui borde le bourg par le nord et dont deux affluents parcourent également le territoire communal (le ruisseau du Pont Tueloup et le douet du Cordillon). Seule une petite partie du territoire à l'ouest (les lieux-dits la Senaudière et la Gâlète) verse ses eaux à l'Aure, tributaire de la Vire.

Le point culminant (136/137 m) se situe en limite sud, près du lieu-dit les Parablots. Le point le plus bas (61 m) correspond à la sortie du ruisseau du Pont Saint-Esprit du territoire, à l'est. La commune est bocagère.

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant à la plaine agricole de Caen à Falaise, sous le vent des collines de Normandie et proche de la mer, se caractérisant par une pluviométrie et des contraintes thermiques modérées[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 800 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Balleroy-sur-Drôme à 12 km à vol d'oiseau[6], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 924,3 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme

modifier

Typologie

modifier

Au , Lingèvres est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 296 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols

modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (43,5 %), terres arables (40,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Linguievre et Linguevre en 1040 et 1066[15].

Le toponyme, d'origine gauloise, semble composé de deux éléments dont le premier reste obscur : anthroponyme Lingo selon l'hypothèse d'Albert Dauzat et Charles Rostaing[15], le mot lingon, « saut », selon celle de René Lepelley[16]. Il y a concordance pour le deuxième qui représente comme -euvre une forme évoluée de -ó-briga, « hauteur », puis « hauteur fortifiée », « forteresse ».

Histoire

modifier

Quelques jours après le débarquement de Normandie, le village se trouve sur le chemin de la 50e Norvignetterian Infantry division britannique pour prendre le bourg de Tilly-sur-Seulles[17] mais celle-ci se heurte à une opposition allemande. Lingèvres est alors bombardée le par le croiseur de la Royal Navy HMS Orion qui tire des obus de 152 mm et il est investi par la 9e Durham Light infantery le appuyé par l'artillerie de campagne et par des chasseurs bombardiers[17]. Les Britanniques perdent 250 hommes pour libérer le village[17]. La Panzer Lehr Division contre-attaque le jour même mais elle perd plusieurs blindés[17]. Le sergent Harris du 4th/7th Royal Dragoon Guards (en) détruit cinq chars Panther avec son Sherman Firefly[17]. Un aérodrome sera construit à proximité du village par les Alliés.

La 50e Norvignetterian Infantry division à Lingèvres, le 16 juin 1944.

Politique et administration

modifier
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1989 juillet 2020 Christian Marie[18] SE Chef d'entreprise
juillet 2020[19] En cours Christelle Crocomo SE Contrôleur de gestion
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[19].

Démographie

modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].

En 2021, la commune comptait 459 habitants[Note 3], en évolution de −2,13 % par rapport à 2015 (Calvados : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Lingèvres a compté jusqu'à 1 051 habitants en 1836.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
8367548398088741 051969985904
1856 1861 1866 1872 1881 1886 1891 1896 1901
912912958833764755728708662
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
677647544531512530450548525
1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
535493455464458488493492469
2020 2021 - - - - - - -
466459-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

modifier

Lieux et monuments

modifier
  • Ancienne abbaye de Bénédictines Saint-Laurent de Cordillon ou Cordillon-aux-Nonnains (1201). Le , l'abbesse de Cordillon acquiert la ferme-manoir du Cordillon à Chouain[24].
  • Église Saint-Martin du XIIIe, remaniée au XXe siècle.
  • Monument en hommage à la 50e division britannique.
  • Stèle à la mémoire du Royal Dragoon Guard, aux Verrières.

Activité et manifestations

modifier

Personnalités liées à la commune

modifier

Voir aussi

modifier

Notes et références

modifier
  1. Population municipale 2021.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

modifier
  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  6. « Orthodromie entre Lingèvres et Balleroy-sur-Drôme », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Vaubadon » (commune de Balleroy-sur-Drôme) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  11. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Caen », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
  16. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 159
  17. a b c d et e Dictionnaire du débarquement, sous la direction de Claude Quétel, éd. Ouest-France, mars 2011.
  18. Réélection 2014 : « Lingèvres (14250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  19. a et b « Christelle Crocomo, première femme élue maire de Lingèvres », sur actu.fr, La Renaissance - Le Bessin (consulté le ).
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 14.

Bibliographie

modifier
  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 374-382 : Lingèvres.

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :