Lionel-Max Chassin

général français

Lionel-Max Chassin, de son vrai nom Guillaume Jean Max Chassin, né le à Bordeaux (Gironde) et mort le [1] à Marseille (Bouches-du-Rhône), est un général de l'armée française, connu pour son engagement politique en faveur de l'Algérie française.

Lionel-Max Chassin
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Guillaume Jean Max ChassinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Pierre Chassin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Conflit
Grade
Distinction
Grand officier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la France libre

Carrière militaire

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Lionel-Max Chassin intègre l'École navale, en France, en 1919, où il obtient le diplôme d'ingénieur en 1921. Il sort premier de l'École d'aéronautique de Rochefort (Charente-Maritime) et entre dans l’Aéronavale en 1926, donnant un cours supérieur de navigation aérienne à Brest en tant que jeune lieutenant de vaisseau.

En 1935, il rejoint l'Armée de l'air au moment de sa création et est un des premiers brevetés parachutistes à l’école de saut d’Avignon-Puault en 1936, où il obtient le grade de capitaine. Promu commandant en 1938, il sort de l'École de guerre aérienne en 1939. En 1940, il obtient le diplôme de l’École libre des sciences politiques, et représente la France au comité stratégique de Londres puis est affecté en mai au cabinet du chef d'état major de l'armée de l'air. Deux jours après l’armistice, il est à Alger et est envoyé au Maroc. En septembre, il commande le groupe 1/32 qui reçoit l'ordre de bombarder Gibraltar, mais fait larguer ses bombes au large du rocher. Il est affecté au cabinet militaire du secrétariat d’état à l'aviation à Vichy tout en appartenant au réseau de résistance Ronsard-Troine. C'est lui qui pilote l'avion de l'amiral Darlan lorsque celui-ci se rend à Alger le . Il participe activement aux négociations lors du débarquement américain et est envoyé au Maroc, puis à Dakar, pour rallier les forces françaises à l'effort franco-américain. Nommé lieutenant-colonel en 1943, il est nommé directeur du personnel militaire de l’armée de l’air.

Il est nommé colonel en 1944, et général de brigade en 1946. En 1949, il est nommé général de division, puis sous-chef d’état-major de la défense nationale (1946-1948), commandant la 3e région aérienne (1948-1951), commandant de l'aviation en Indochine de 1951 à 1953, poste où il succède au général André Hartemann.

Le général Chassin se prononce en faveur du développement de l'arme nucléaire et il fait partie des influences qui amènent Pierre Mendès France à lancer le programme nucléaire militaire français en 1954[2].

De 1953 à 1956, il devient commandant en chef de la Défense aérienne du territoire (DAT) à Versailles. En 1956, il est commandant et coordinateur de la Défense aérienne des forces alliées en Europe centrale auprès de l'OTAN, jusqu'en mars ou avril 1958 (SHAPE). Il est promu général d'armée aérienne en 1957, avant d'être autorisé à bénéficier du congé définitif du personnel navigant en avril 1958.

Engagement politique pour l'Algérie française

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Chassin est un catholique proche de la Cité catholique de Jean Ousset, hostile aux catholiques progressistes et au communisme. Un général, alors colonel à l'état-major de la 5e région aérienne en 1952, qui avait attaqué auparavant un article de Chassin, témoigne qu'il s'est vu dénigrer comme « communisant, homme de gauche » par Chassin. Un général prit sa défense en arguant qu'il allait à la messe tous les dimanches. Ce à quoi Chassin rétorqua : « Ce sont les plus dangereux[3] ». Il prône le « rôle idéologique » de l'armée et sa mission de « redressement moral » et de « gardienne des valeurs », dès octobre 1954, dans un article de la Revue militaire d'information[4],[5].

Il a été mêlé aux intrigues du docteur Henri Martin, à son « complot du grand O » dont il aurait été l'un des chefs (« le grand B ») avec le général Paul Cherrière (« le grand A »)[6],[7]. En janvier 1957, il succède au général Salan à la tête du comité de patronage de l’Association des combattants de l’Union française (ACUF). Au moment du 13 mai 1958, son nom ayant été mêlé à l'opération Résurrection, le gouvernement de Pierre Pflimlin ayant ordonné son arrestation, il « prend le maquis »[8] et tente d’organiser la mobilisation des partisans de l’Algérie française en métropole[9]. Il fonde en juin 1958 le Mouvement populaire du 13-Mai[10], qui soutient le général de Gaulle[11], mais il en démissionne en septembre[12].

Il se présente aux élections législatives de novembre 1958 dans la 2e circonscription de la Gironde, à Bordeaux, afin de faire battre Jacques Chaban-Delmas mais ce dernier en sort vainqueur au second tour, avec plus de 63 % des voix[13],[14]. Il s'intéresse ensuite au Centre d'études supérieures de psychologie sociale (CESPS) de Georges Sauge, une officine anticommuniste qui prône la nécessité de la défense de « l'Occident chrétien » contre le communisme, et assiste à une de ses conférences en 1959, donnée à l'occasion d'un dîner-débat du Centre d'études politiques et civiques, et prend la parole la même année à la session nationale d'études de cette association, au parc des expositions de la porte de Versailles les 28 et [15],[16]. En janvier 1960, ayant tenté de gagner l’Algérie au moment de la semaine des barricades, il est interpellé par la police mais vite remis en liberté[17]. À partir de 1961, gravement malade, il ne prend plus part activement aux événements, bien qu’assurant toujours la présidence de l’ACUF, jusqu'au début de l'année 1966[18].

Il cosigne en 1966 une déclaration anticommuniste dénonçant « l'agression (menée par) la guérilla vietcong au Vietnam du Sud »[19].

Intérêt pour les OVNI

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Passionné par le phénomène des soucoupes volantes, il rédigea, en 1958, la préface de l'ouvrage d'Aimé Michel Mystérieux Objets Célestes - À propos des soucoupes volantes, dans laquelle il écrivit : « On peut donc affirmer qu'il apparaît vraiment, dans le ciel qui nous entoure, de mystérieux objets. »[20]. De 1964 à 1970, il présida, le Groupe d'étude des phénomènes aériens (GEPA), une association privée ufologique.

Descendance

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Il est le père du militant politique Pierre Chassin[21].

Œuvres

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Essais et biographies

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Il est l’auteur de plusieurs ouvrages :

Préfaces

Articles

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Fondateur de la revue Forces aériennes françaises, il a signé de très nombreux articles.

Médailles

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Notes et références

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  1. https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/77229 image 4
  2. Serge Berstein, La République gaullienne (1958-1969), 1989.
  3. Le général Robert Aubinière : Propos d'un des pères de la conquête spatiale, L'Harmattan, 2008, p. 60-61
  4. Olivier Forcade, Eric Duhamel et Philippe Vial, Militaires en République, 1870-1962 : Les officiers, le pouvoir et la vie publique en France, op. cit., p. 558
  5. Alain de La Morandais, L'honneur est sauf : Prêtre, officier en Algérie, Seuil, 1990, p. 359-363
  6. Rémi Kauffer, OAS, histoire de la guerre franco-française, Seuil, 2002
  7. Le complot du grand O sur le site de médiapart (objectivité limitée)
  8. La Croix, 17 mai 1958
  9. Le Courrier de la colère, 22 mai 1958
  10. La Bourgogne républicaine, 13 juin 1958, La Croix, 13 juin 1958, Le Monde, 14 juin 1958
  11. La Nation française, 11 juin 1958, Carrefour, 18 juin 1958, La Croix, 17 juillet 1958
  12. La Croix, 26 septembre 1958
  13. Chaban, inquiet, avait fait venir le général de Gaulle, qui se déplaça jusqu'au palais Rohan. Les voix des partisans de l'Algérie française n'ont pas pesé lourd. Cf. Patrick Chastenet et Philippe Chastenet, Chaban, Seuil, 1991, p. 262 et 266
  14. La Croix, 2 décembre 1958, Ibid., 18 novembre 1958
  15. Henry Coston (dir.), Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Lectures françaises, décembre 1960, p. 209
  16. La Croix, 1er décembre 1959
  17. Le Monde, 3 février 1960, "Le général Chassin et toutes les autres personnes qui étaient gardées à vue sont relâchés, sauf une
  18. Le Monde, 5 mai 1966
  19. Le Monde, 14 mai 1966, "Contre l' " agression communiste " au Sud"
  20. Aimé Michel, À propos des soucoupes volantes, éditions Planète, 1966 p. 10
  21. Roxana Azimi, « L’auteur de la dégradation de l’œuvre de Miriam Cahn au Palais de Tokyo est un ancien élu du Front national », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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