Lioudmila Pavlitchenko
Lioudmila Mikhaïlovna Pavlitchenko (en russe : Людмила Михайловна Павличенко) ou Lioudmyla Mykhaïlivna Pavlitchenko (en ukrainien : Людмила Михайлівна Павліченко), née le et morte le , est une tireuse d'élite soviétique de la Seconde Guerre mondiale[1].
Naissance | |
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Décès |
(à 58 ans) Moscou |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Людмила Михайлівна Павличенко |
Nom de naissance |
Людмила Михайловна Белова |
Nationalité | |
Allégeance | |
Formation |
Faculté d'histoire de l'université de Kiev (d) (- Université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev |
Activités |
Tireuse embusquée, historienne, militaire |
Période d'activité |
À partir de |
A travaillé pour | |
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Parti politique |
Parti communiste de l'Union soviétique (à partir de ) |
Membre de |
Société pour l'assistance à la défense, et à l'industrie de l'aviation et de la chimie (en) |
Armes |
Armée rouge, État-major principal de la marine (d), Marine soviétique, infanterie |
Grade militaire | |
Conflits | |
Distinctions | Liste détaillée |
Créditée de 309 ennemis tués, elle est distinguée par le titre de Héros de l'Union soviétique.
Biographie
modifierElle est née à Bila Tserkva (Empire russe) de parents russes originaires de Saint-Petersburg, le . Lioudmila Pavlitchenko s'installe à Kiev avec sa famille à l'âge de 14 ans. Elle s'inscrit dans un club de tir et devient une tireuse d’élite, tout en travaillant comme ouvrière à l'Usine d'Arsenal de Kiev.
En , alors qu'elle étudie l'histoire à l'Université de Kiev, l’Allemagne nazie commence à envahir le territoire soviétique. Elle est parmi les premiers volontaires à se présenter au bureau de recrutement et demande à combattre dans l'infanterie. Elle est affectée à la 25e Division d’infanterie de l’Armée rouge.
Elle y devient l'une des 2 000 femmes tireuses d'élite de l'Armée rouge — dont 500 seulement sont encore en vie à la fin de la guerre. Elle tue ses deux premiers ennemis près de Beliaïevka, avec un fusil Mosin-Nagant à répétition manuelle, équipé d’une lunette P.E. 4.
Pavlitchenko combat pendant deux mois et demi près d’Odessa, où elle tue 187 ennemis. Lorsque les Allemands prennent le contrôle d’Odessa, son unité est envoyée à Sébastopol, dans la péninsule de Crimée. En , le lieutenant Pavlitchenko est citée au Conseil de l'Armée du Sud pour avoir tué 257 soldats allemands. Son pointage total confirmé pendant la Seconde Guerre mondiale est de 309, y compris 36 tireurs d’élite ennemis. En , Pavlitchenko est blessée par un tir de mortier. En raison de sa célébrité croissante, elle est retirée du front moins d’un mois après son rétablissement.
En , elle est envoyée au Canada et aux États-Unis[2] et est reçue à la Maison-Blanche par le président Franklin Delano Roosevelt, devenant la première citoyenne soviétique à être reçue par un président des États-Unis. Lioudmila Pavlitchenko est invitée par Eleanor Roosevelt à effectuer une tournée à travers les États-Unis pour raconter ses expériences. Elle se présente devant l'International Student Assembly réunie à Washington, prenant part à des rassemblements de la confédération syndicale CIO et fait des discours à New York. Les États-Unis lui font cadeau d'un pistolet automatique Colt. Au Canada, elle reçoit un fusil Winchester à lunette, qui est actuellement exposé au Musée central des Forces armées à Moscou. Alors qu’elle est au Canada avec Vladimir Pchelintsev, un autre tireur d'élite, et Nikolaï Krassavtchenko, chef de l'Organisation de la Jeunesse de Moscou, des milliers de personnes les saluent à la gare Union de Toronto. Elle se rend ensuite en Grande-Bretagne[3].
Ayant atteint le grade de major[4], Pavlitchenko n'est pas renvoyée au combat et se consacre à la formation des tireurs d'élite soviétiques jusqu’à la fin de la guerre. En 1943, elle reçoit la médaille d'or de Héros de l'Union soviétique et est honorée par un timbre-poste soviétique à son effigie.
Après la guerre, elle achève ses études à l'Université de Kiev et commence une carrière d'historienne. De 1945 à 1953, elle travaille comme chercheuse assistante au quartier général de la Marine soviétique. Elle s'occupe ensuite activement du Comité soviétique des vétérans de guerre.
Décès
modifierLioudmila Pavlitchenko meurt le à Moscou d'un AVC, à l'âge de 58 ans. Elle est enterrée au cimetière de Novodevitchi.
En 1976, un second timbre-poste est émis en son honneur en URSS et un cargo ukrainien reçoit son nom.
Notes et références
modifier- Citoyenne soviétique de nationalité russe, selon sa fiche biographique sur le site www.warheroes.ru.
- « Lady Sniper », Time Magazine, 28 septembre 1942. [1]
- The New York Times, 8 novembre et 5 décembre 1942.
- Dans l'Armée soviétique, le major est un officier placé au-dessus du capitaine.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lyudmila Pavlichenko » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
modifierFilmographie
modifier- Le film Résistance (2015), réalisé par Sergueï Mokritskiy, lui est consacré.