Lis Hartel, née le et morte le , est une cavalière de dressage danoise. Elle est la première femme à avoir remporté une médaille olympique en équitation, soit une médaille d'argent en individuel, lors des Jeux de 1952. Cette olympiade marque en effet la première participation des femmes à la compétition dans cette discipline[1].

Lis Hartel
Image illustrative de l’article Lis Hartel
Lis Hartel et Jubilee aux Jeux olympiques d'été de 1952.
Discipline Dressage
Nationalité Drapeau du Danemark Danemark
Naissance
Hellerup
Décès (à 87 ans)
Copenhague
Monture
Jubilee, Limelight
Palmarès
Compétition Or Arg. Bro.
Jeux olympiques 0 2 0
Championnat du Danemark de dressage 7 0 0

En 1956, elle renouvelle sa performance en remportant pour la seconde fois une médaille d'argent en individuel aux Jeux olympiques. Ces résultats sont d'autant plus remarquables qu'ils ont été réalisés alors que la cavalière est atteinte d'un handicap : frappée par une poliomyélite lors de sa seconde grossesse, elle est restée paralysée en dessous des genoux[2].

Son parcours et son engagement font d'elle l'une des pionnière de l'équitation handisport[2].

Biographie

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Lis Hartel est née le à Hellerup, au Danemark[3]. Elle débute l'équitation très jeune[4]; sa mère est en effet instructrice à l'école d'équitation de Copenhague[5]. Initialement entraînée par sa mère, Else Holst, elle a ensuite été entraînée par le cavalier professionnel Gunnar Andersen lorsqu'elle est devenue compétitive au niveau national[6]. Elle devient une cavalière reconnue au Danemark lorsqu'elle commence à remporter des concours nationaux autour de ses 20 ans[4]. Elle remporte ainsi le championnat du Danemark de dressage en 1943 et 1944[6],[7].

En 1944, alors âgée de 23 ans, mère d'un enfant de 2 ans et enceinte du deuxième, elle se réveille un matin avec la nuque raide. En une semaine elle se retrouve totalement paralysée, frappée par la poliomyélite[4],[7],[8],[9]. Elle passe les quatre mois suivants à l'hôpital craignant pour sa vie et celui de son bébé. Son enfant naît en bonne santé mais la jeune femme reste presque complètement paralysée[4]. Les pronostics des médecins s'avèrent pessimistes : ils lui annoncent qu'elle pourra probablement remarcher avec deux cannes si elle récupère suffisamment de force et de motricité mais qu'en aucun cas elle ne pourra remonter à cheval[4].

Avec beaucoup de détermination, Lis Hartel parvient effectivement à remarcher avec deux cannes mais elle reste paralysée en dessous des genoux. Persistant dans son envie de remonter à cheval, elle se fait hisser sur son cheval, Jubilee, et commence à réapprendre à monter avec son nouvel handicap, et ce malgré les chutes auxquelles elle est confrontée. Elle acquiert une nouvelle aisance en selle sans utiliser ses jambes et contrôle Jubilee avec son poids du corps[4].

En 1947, elle reprend la compétition au Danemark et finit deuxième des championnats scandinaves, bien qu'elle doive être aidée pour monter sur son cheval. Et en 1952, elle fait partie des premières femmes à prendre part à la compétition de dressage aux Jeux olympiques d'été de 1952 à Helsinki, la discipline olympique étant jusque-là réservée aux seuls officiers. Obligée d'être portée pour être mise en selle, elle réalise une très belle performance qui lui permet d'obtenir la médaille d'argent en individuel[4]. Une image marquant de ces jeux montre Henri Saint Cyr, le cavalier suédois remportant la compétition, l'aidant à monter sur le podium[4].

Cette même année, elle remporte également le championnat du Danemark de dressage. Elle obtient également ce titre en 1953, 1954 et 1956[6]. Elle participe une nouvelle fois aux Jeux olympiques en 1956 et y remporte une seconde médaille d'argent en individuel[4]. En 1959, elle remporte une dernière fois le championnat du Danemark de dressage, cette fois-ci avec un nouveau cheval, Limelight[6].

Après sa retraite sportive, Lis Hartel effectue de nombreux voyages à travers le monde, effectuant des démonstrations afin de trouver des fonds pour la recherche sur la polio et pour promouvoir l'équitation thérapeutique. La Lis Hartel Foundation aux Pays-Bas permet ainsi aux malades de monter à cheval[6],[9].

Elle est décédée le à l'âge de 87 ans[9],[10].

Reconnaissance

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En 1992, Hartel est intronisée au Temple de la renommée du Danemark, et en 1994 c'est la première scandinave à intégrer le Women’s Sports Hall of Fame à New York[3],[11]. En 2005, elle est nommée comme l'une des dix meilleurs athlètes du Danemark de tous les temps[3].

Palmarès

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Héritage

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De son vivant, comme après son décès, l'histoire de Lis Hartel a servi à la promotion de l'équitation auprès des malades et des personnes handicapées, l'équithérapie. Si Lis Hartel a pu se remettre avec un certain succès des conséquences de la polio, les éléments ayant permis sa rémission sont peu précis, ce qui a permis à plusieurs groupes de s'approprier le mythe. Pour certains, elle est la preuve que l'équitation sert de thérapie et qu'elle permet de combattre la maladie, alors que pour d'autres c'est un exemple à suivre pour les personnes cherchant à pratiquer l'équitation malgré le handicap[13].

Dans les deux cas, grâce à l'exemple de Lis Hartel, il existe aujourd'hui des associations pour les cavaliers handicapés dans de nombreuses parties du monde, en Australie comme à Dubaï, et il existe une fondation Lis Hartel aux Pays-Bas qui offre l'accès à l'équitation pour les personnes handicapées[9].

Notes et références

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  1. (en) « Lis HARTEL - Equestrian / Dressage Olympique | Denmark », sur International Olympic Committee, (consulté le )
  2. a et b Chrystelle Bonnet, Anne-Sophie Bourdet (ill. Pénélope Bagieu), « A Contre-Courant - Super-Héroïnes : Les vies méconnues et extraordinaires des pionnières du sport », L'Équipe,‎ , p. 22-34
  3. a b et c (en) Coree Reuter, « Well Behaved Women Rarely Make History: Lis Hartel », sur The Chronicle of the Horse, (consulté le )
  4. a b c d e f g h et i Bryant 2008, p. 212-213
  5. (en) Carl Posey, XV Olympiad: Helsinki 1952, Cortina D'Ampezzo 1956, vol. 13 de The Olympic Century, Warwick Press Inc., , 602 p. (ISBN 1987944127 et 9781987944129, lire en ligne)
  6. a b c d e et f (en) « Lis Hartel », sur Sports-Reference (consulté le )
  7. a et b (en) « 100 greatest Olympic moments: Rider blazes trail for polio victims », sur The Sunday Times (consulté le )
  8. (en) « OBITUARIES / PASSINGS / Lis Hartel », sur Los Angeles Times, (consulté le )
  9. a b c et d (en) Max Davidson, « Lis Hartel : Getting Back in the Saddle », dans Fields Of Courage: The Bravest Chapters in Sport, Hachette UK, , 256 p. (ISBN 0748117849 et 9780748117840, lire en ligne)
  10. (en) « Lis Hartel, Danish polio-hit equestrian, dies », sur usatoday.com (consulté le )
  11. (en) « Happy Birthday, Lis Hartel », sur The horse rider's journal, (consulté le )
  12. a et b Bryant 2008, p. 145
  13. (en) James Gillett et Michelle Gilbert, « A flexible founding myth: Lis Hartel », dans Sport, Animals, and Society, Routledge, , 306 p. (ISBN 1135019150 et 9781135019150, lire en ligne), p. 87

Annexes

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Articles connexes

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Lien externe

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  • (en) Profil olympique de Lis Hartel sur sports-reference.com (archivé)

Bibliographie

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  • (en) Jennifer O. Bryant, Olympic Equestrian : A Century of International Horse Sport, Eclipse Press, , 270 p. (ISBN 9781581501797) Document utilisé pour la rédaction de l’article