Liste de personnalités carthaginoises
L'époque punique a connu l'apparition de certaines personnalités qui excellaient dans plusieurs domaines[1],[2] dont Hannon[3], Himilcon[1], Magon le Carthaginois[1] et Hannibal Barca[4] sont les plus connus.
Hannon
modifierHannon est un navigateur et explorateur carthaginois qui a exploré une partie des côtes africaines à une date incertaine, entre -630 et -530, voire -425[5].
Vers 500 av. J.-C., il[6] est chargé par Carthage de franchir les Colonnes d'Hercule avec une flotte de soixante navires de cinquante rameurs chacun et 30 000 personnes à bord ; il doit débarquer à chaque étape pour y fonder des colonies ou peupler des comptoirs déjà existants et, une fois atteint le dernier comptoir, poursuivre sa route pour une expédition d'exploration[7]. Il réussit son exploit et découvre le Cameroun pour la première fois[6].
Himilcon
modifierHimilcon (en phénicien Chimilkât), dit le Navigateur, est un navigateur et explorateur carthaginois que l'on croit contemporain d'Hannon (Ve siècle av. J.-C.)[8].
Himilcon est le premier explorateur connu de la mer Méditerranée à atteindre les côtes du nord ouest de l'Europe. Il conduisit une expédition dans l'Océan septentrional : il y explora les îles Britanniques et Cassitérides (Scilly)[8].
Hannibal Barca
modifierHannibal Barca (en phénicien Hanni-baal signifie « qui a la faveur de Baal »[9] et Barca, « foudre »[10]), généralement appelé Annibal ou Hannibal, né en 247 av. J.-C. à Carthage (au nord-est de l’actuelle Tunis en Tunisie) et mort par suicide entre 183 et 181 av. J.-C.[11],[12],[13] en Bithynie (près de l’actuelle Bursa en Turquie), est un général et homme politique carthaginois, généralement considéré comme l’un des plus grands tacticiens militaires de l’histoire.
Il grandit durant une période de tension dans le bassin méditerranéen, alors que Rome commence à imposer sa puissance en Méditerranée occidentale : après la prise de la Sicile et de la Sardaigne, conséquence de la première guerre punique, les Romains envoient des troupes en Illyrie et poursuivent la colonisation de l’Italie du Nord. Élevé, selon la tradition historiographique latine, dans la haine de Rome, il est, selon ses ennemis, à l’origine de la deuxième guerre punique que les Anciens appelaient d’ailleurs « guerre d’Hannibal ».
À la fin de l’année 218, il quitte l’Espagne avec son armée et traverse les Pyrénées, puis les Alpes pour gagner le nord de l’Italie. Pourtant, il ne parvient pas à prendre Rome. Selon certains historiens, Hannibal ne possède alors pas le matériel nécessaire à l’attaque et au siège de la ville[14].
Pour John Francis Lazenby, ce ne serait pas le manque d’équipements, mais celui de ravitaillement et son ambition politique qui empêchent Hannibal d’attaquer la cité[15]. Néanmoins, il réussit à maintenir une armée en Italie durant plus d’une décennie sans toutefois parvenir à imposer ses conditions aux Romains. Une contre-attaque de ces derniers le force à retourner à Carthage où il est finalement défait à la bataille de Zama, en 202 av. J.-C..
L’historien militaire Theodore Ayrault Dodge lui donne le surnom de « père de la stratégie »[16] du fait que son plus grand ennemi, Rome, adopte par la suite des éléments de sa tactique militaire dans son propre arsenal stratégique. Cet héritage lui confère une réputation forte dans le monde contemporain où il est considéré comme un grand stratège par des militaires, tels que Napoléon Ier et le duc de Wellington. Sa vie sert plus tard de trame à de nombreux films et documentaires.
Magon le Carthaginois
modifierMagon ou Mago était un érudit carthaginois du IIIe ou IIe siècle av. J.-C. Il rédigea un important traité sur l’agriculture en langue punique qui fut l’une des sources les plus importantes sur le sujet pendant plusieurs siècles. Ce traité était si fameux et estimé dans l’Antiquité qu’il fut sur ordre du Sénat romain, après la destruction de Carthage en 146 av. J.-C. par les Romains, le seul ouvrage que ceux-ci ramenèrent à Rome[17]. Le traité de Magon est connu pour contenir les premières techniques purement scientifiques de la viticulture[18] et la vinification[19] ; l’apiculture[20] ; sur l’élevage[21] ; sur le jonc[22].
Références
modifier- (fr) Histoire de la Tunisie
- (fr) Institut National du Patrimoine (2011). CARTHAGE PUNIQUE:«NON DELENDA CARTHAGO». Agenda de l'Institut National du Patrimoine.
- (fr) Le Périple de Hannon, Le site des phéniciens (Consulté le 06 octobre 2014)
- (fr) Seculin, Anca (2004), Hannibal : un as de la stratégie militaire, Syllabus, CVM, Montréal
- François Decret, Carthage ou l'empire de la mer, Paris, Seuil, coll. « Points / Histoire »,
- Maurice Euzennat, « Le périple d'Hannon », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 138, no 2, , p. 559-580 (lire en ligne)
- (en) Alfred J. Church, The Story of Carthage, Biblo & Tannen, , p. 95-96
- P. Bartoloni, « Les navires et la navigation », dans Sabatino Moscati (dir.), Les Phéniciens, Paris, Stock, (ISBN 2-234-04819-2), p. 85-86 ; C. Sauvage, « Marine et navigation phéniciennes », dans Élisabeth Fontan et Hélène Le Meaux (dir.), La Méditerranée des Phéniciens: de Tyr à Carthage, Paris, Somogy et Institut du monde arabe, , p. 99
- (en) Gilbert Keith Chesterton, « The War of The Gods and Demons », The Everlasting Man, 1925
- (en) Biographie d’Hannibal (Forged By Lightning: A Novel of Hannibal and Scipio)
- (fr) Cornélius Népos, « Hannibal », Les Vies des grands capitaines
- (fr) Tite-Live, Histoire romaine, Livre XXXIX, 50-51
- Alfred John Church et Arthur Gilman, The Story of Carthage, éd. Biblo & Tannen, 1998, p. 269
- (en) Christopher S. Mackay, Ancient Rome. A Military and Political History, éd. Cambridge University Press, Cambridge, 2004, p. 68
- (en) John Francis Lazenby, Hannibal’s war: a military history of the Second Punic War, éd. University of Oklahoma Press, Norman, 1998
- Theodore Ayrault Dodge, Hannibal. A History of the Art of War Among the Carthaginians and Romans Down to the Battle of Pydna. 168 BC, éd. Da Capo Press, New York, 1995.
- (fr) Claude Nicolet, Rome et la conquête du monde méditerranéen 264–27 av. J.-C., tome 1, Les Structures de l’Italie romaine, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio, l'Histoire et ses problèmes », Paris, 2001 (1re éd. 1979), (ISBN 2-13-051964-4), pp. 96-97.
- (la) Columelle, De re rustica (III,12,5) (III,15,3) (IV,10,1) ; (la) Pline l'Ancien (77), Naturalis Historia (XVII,80)
- (la) Columelle (Ier siècle), De re rustica (XII,39,1-4)
- (la) Columelle (Ier siècle), De re rustica (IX,14,6) (IX,15,3)
- (la) Columelle, De re rustica (VI,1,3) ; (la) Varron (Ier siècle av. J.-C.), Rerum rusticorum (II,1,27) (II,5,18)
- (la) Pline l'Ancien (77), Naturalis Historia (XXI,110-112)
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Liste de scientifiques tunisiens » (voir la liste des auteurs).