Liste des députés de la noblesse ralliés au tiers état en 1789

Liste des députés français de l'ordre de la noblesse qui rejoignent leurs collègues du tiers état et du clergé, réunis en Assemblée nationale, le 25 juin 1789, au cours des États généraux

Les députés de la noblesse ralliés au tiers état sont un groupe de 47 députés de la noblesse aux États généraux de 1789 qui, le , ont rallié le tiers état. Cet événement, qui intervient quelques jours après le même ralliement de 149 députés du clergé, entraîne la transformation des États généraux en Assemblée nationale, puis en Assemblée constituante.

Historique modifier

En 1789, lors de la convocation des États généraux à Versailles par Louis XVI, les députés sont divisés en trois ordres (clergé, noblesse et tiers état) qui se réunissent chacun dans une salle différente. Réunis dans la Salle des délibérations, les députés du tiers état appellent à la réunion des trois ordres en une Assemblée sur le modèle anglais des Communes. La noblesse et le clergé refusent de les suivre et se déclarent constituées. Le , à l'initiative de Sieyès, le tiers état se déclare Assemblée nationale au motif qu'il représente d'après lui la quasi-totalité de la Nation. Alors que 149 députés de l'ordre du clergé (un peu plus de la moitié d'entre eux) se joignent au tiers état, l'ordre de la noblesse persiste dans son refus.

Le , 47 députés de la noblesse, dits de la tendance libérale, décident de rallier à leur tour le tiers état. À 10 heures, guidés par Philippe-Égalité, le duc d'Orléans, et le comte de Clermont-Tonnerre, ils font une entrée triomphale dans la salle des États. Stanislas de Clermont-Tonnerre, prenant la parole, exprime « le regret » qu'ils avaient de « quitter leurs frères », mais ajoute qu'« un sentiment plus fort, l'esprit de justesse et l'amour du bien public » les avait portés à se réunir à l'Assemblée nationale, espérant que les autres députés de la noblesse les rejoindront bientôt.

De fait, mis devant le fait accompli, le reste des députés de la noblesse et du clergé sont poussés dès le lendemain par Louis XVI à se réunir sans délai au tiers état. Ainsi s'accomplit l'évènement de la Révolution française qui vit se substituer une Assemblée nationale, puis constituante, aux trois ordres des États généraux.

Par la suite, ces 47 députés s'associeront aux réformes majeures de 1789, comme la Déclaration des droits de l'homme et l'abolition des privilèges lors de la nuit du 4 août.[réf. nécessaire]

Composition modifier

Ces 47 députés forment l'aile libérale de la noblesse, réunie derrière le duc d'Orléans. Ils représentent 15 % des 311 députés de la noblesse[1]. Ce sont essentiellement des membres de la haute noblesse de l'époque, convertis aux Lumières et aux idées libérales puisées dans la société anglo-saxonne. L'élite politique de la noblesse y est représentée.[réf. nécessaire]

N'y figurent pas le duc de La Rochefoucauld-Liancourt, le marquis de La Fayette et le vicomte de Noailles qui, s'ils n'en pensaient pas moins, n'ont pas voulu rejoindre le tiers état sans en recevoir l'ordre du roi.[réf. nécessaire]

Si les députés de Paris et du Dauphiné sont les plus nombreux dans ce groupe, l'ensemble du territoire y est représenté (hormis la Bretagne qui avait refusé d'élire ses représentants).

La liste de ces députés est la suivante[2] :

Députés de Paris modifier

Dans la ville et les faubourgs de Paris :

Députés du Dauphiné modifier

Dans la province du Dauphiné :

Députés de Tours modifier

Dans le bailliage de Tours :

Député de Reims modifier

Dans le bailliage de Reims :

Député de Montargis modifier

Dans le bailliage de Montargis :

Député de Crépy-en-Valois modifier

Dans le bailliage de Crépy-en-Valois :

Député de Péronne modifier

Dans le bailliage de Péronne :

Députés de Montfort-L'Amaury modifier

Dans le bailliage de Montfort-L'Amaury :

Député du Puy-en-Velay modifier

Dans la sénéchaussée du Puy-en-Velay :

Député de Melun modifier

Dans le bailliage de Melun :

Député de Beauvais modifier

Dans le bailliage de Beauvais :

Député de Meaux modifier

Dans le bailliage de Meaux :

Député de Gex modifier

Dans le bailliage de Gex :

Député de Montbrison modifier

Dans le bailliage du Forez à Montbrison :

Députés de Forcalquier modifier

Dans la sénéchaussée de Forcalquier :

Député de Chateauneuf-en-Thymerais modifier

Dans le bailliage de Châteauneuf-en-Thymerais :

Député de Charolles modifier

Dans le bailliage de Charolles :

Député de Blois modifier

Dans le bailliage de Blois :

Députés de Lons le Saunier modifier

Dans le bailliage d'Aval à Lons-le-Saunier :

Député d'Agen modifier

Dans la sénéchaussée d'Agen :

Député de Calais modifier

Dans le bailliage de Calais :

Député de Guéret modifier

Dans la sénéchaussée de la Haute-Marche à Guéret :

Députés de Vesoul modifier

Dans le bailliage d'Amont à Vesoul :

Député d'Aix modifier

Dans la sénéchaussée d'Aix-en-Provence :

Postérité modifier

La séance du fait l'objet d'une gravure, conservée au musée Carnavalet, représentant un obélisque sur lequel sont gravés les noms des 47 députés[3],[4]

Références modifier

  1. Edna Hindie Lemay, « Les révélations d'un dictionnaire : Du nouveau sur la composition de l'Assemblée nationale constituante (1789-1791) », Annales historiques de la Révolution française, no 284,‎ , p. 159–189 (183) (JSTOR 41914202).
  2. Communes : liste des députés de la noblesse qui prennent séance, lors de la séance du , dans Archives parlementaires de 1787 à 1860, 1re série (1787-1799), t. VIII (du au ), Paris, Librairie administrative Paul Dupont, 1875, p. 154.
  3. « Liberté de la France. Séance du  », Paris Musées.
  4. Michel Lallemand, Aimery de Rochechouart, 1744-1791 : Un noble libéral à la fin du XVIIIe siècle, Paris, Christian, , 242 p. (ISBN 2-86496-137-7), p. 146.

Voir aussi modifier