Louis-Ferdinand d'Orléans
Louis-Ferdinand Marie Zacharie d’Orléans, infant d’Espagne, est né le à Madrid, en Espagne, et est mort le dans le 7e arrondissement de Paris. Il était membre de la famille royale espagnole.
Titulature |
Infant d'Espagne (1888-1924) Prince d'Orléans (1888-1924) |
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Dynastie | Maison d'Orléans |
Naissance |
Madrid (Espagne) |
Décès |
(à 56 ans) Paris 7e (France) |
Père | Antoine d'Orléans, duc de Galliera, infant d'Espagne |
Mère | Eulalie de Bourbon, infante d'Espagne |
Conjoint | Marie Say |
Famille
modifierLouis-Ferdinand d’Orléans-Bourbon, infant d'Espagne, est le fils cadet du prince Antoine d'Orléans (1866-1930), duc de Galliera et infant d’Espagne, et de son épouse et cousine germaine, la princesse Eulalie de Bourbon (1864-1958), infante d’Espagne et fille d'Isabelle II.
Par son père, il descend du prince Antoine d'Orléans (1824-1890), duc de Montpensier, et du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) tandis que, par sa mère, il est le petit-fils de la reine Isabelle II d'Espagne (1830-1904) et de son époux l’infant François d’Assise de Bourbon (1822-1902).
Le , Louis-Ferdinand d’Orléans, 42 ans, épouse à Londres la très riche Marie Say 73 ans, héritière des sucreries Say et veuve du prince Amédée de Broglie, lui-même fils d’Albert de Broglie.
De cette union entre un prince quadragénaire et une héritière de 73 ans, qui cause à l’époque un énorme scandale, ne naît bien entendu aucun enfant.
Biographie
modifierNé d’une union malheureuse entre une princesse moderne et féministe et un prince volage et dépensier, Louis-Ferdinand d’Orléans passe une enfance difficile entre l’Espagne, la France et le Royaume-Uni.
En 1899, Louis-Ferdinand et son frère aîné Alphonse sont envoyés faire leurs études en Angleterre dans une institution jésuite, le Beaumont College[1], où ils resteront jusqu’en 1904.
Le , le New York Times annonce le mariage du prince Louis-Ferdinand avec une roturière anglaise, Beatrice Harrington[2]. Il s’agit là d’une erreur puisque c’est Louis de Bourbon, duc d’Ansola, qui s’apprête en réalité à épouser la jeune femme. Pourtant, ce n’est pas la dernière fois que le nom de Louis-Ferdinand est mêlé au scandale.
En octobre 1924, le prince est expulsé de France après avoir été impliqué dans un trafic de drogue[3]. En conséquence, le roi Alphonse XIII d’Espagne prive son cousin du titre d’Infant d’Espagne.
Banni des territoires français et espagnol, Louis-Ferdinand s’installe finalement à Lisbonne. Mais, en , il est de nouveau arrêté par la police. Déguisé en femme à la frontière luso-espagnole, on trouve sur lui des marchandises de contrebande, mais pas de drogue[4].
En 1929, son mariage avec une actrice de Broadway, Mabelle Gilman Corey, ex-épouse du magnat de l’étain William E. Corey, est annoncé[5] mais est annulé quelque temps après.
En juillet de l'année suivante, Louis-Ferdinand se fiance avec la princesse Marie de Broglie, née Say, veuve depuis 1917 et propriétaire, entre autres biens, du château de Chaumont-sur-Loire. L’annonce fait scandale : en effet, Louis-Ferdinand est âgé de près de 42 ans alors que sa promise en a 73[6].
Peu de temps après, un neveu de la princesse, François de Cossé (1868-1944), duc de Brissac, tente d'empêcher le mariage et lance une action devant le tribunal de grande instance de la Seine[7]. Le duc déclare en effet que sa tante est mentalement incapable et que son fiancé cherche à profiter d’elle. Marie explique quant à elle qu’elle avait déjà pensé au mariage douze années auparavant mais avait retardé la chose à cause de ses petits-enfants. La Cour juge en tout cas qu’un neveu n’a pas le droit de s’opposer à l’union de sa tante[8]. Une commission de trois médecins est cependant mise en place pour vérifier la santé mentale de Marie de Broglie et un administrateur judiciaire est désigné pour diriger sa succession.
Finalement, en , Louis-Ferdinand l'épouse lors d’une cérémonie civile à Londres[9]. et, le 4 octobre suivant, le couple s’unit dans une cérémonie religieuse à la cathédrale San Siro de San Remo, sur la Riviera italienne[10]. Après leur mariage, les époux s’installent à San Remo, dans une demeure offerte au prince par sa mère, l’infante Eulalie d’Espagne[9]. Le couple mène grand train et le peu scrupuleux Louis-Ferdinand dilapide en quelques années la fortune de son épouse, déjà amoindrie par le "krach Crosnier" de 1905[11].
En , Louis-Ferdinand est une nouvelle fois expulsé de France après avoir été arrêté lors d’un contrôle policier[12]. Ses frasques, son homosexualité[13], ses scandales, en font alors un personnage aux frontières de la mondanité cosmopolite et du milieu interlope.
En 1943, la princesse Marie, autrefois l'une des femmes les plus riches de France, meurt ruinée à 86 ans dans un appartement de la rue de Grenelle, à Paris[14], et son époux passe les deux années suivantes malade, dans une maison de repos de la capitale où il meurt en juin 1945[5]. Il est inhumé dans l’église du Cœur-Immaculé-de-Marie de Paris[15].
Titulature et décorations
modifierTitulature
modifier- — : Son Altesse Royale Louis-Ferdinand d'Orléans y Borbón, infant d'Espagne, prince d'Orleans
- — : Son Altesse Royale Louis-Ferdinand d'Orléans y Borbón, prince d'Orleans [16]
Décorations dynastiques
modifierGrand-croix de l’ordre de Charles III (, déchu le )[16] | |
Chevalier de la corporation royale de chevalerie de Grenade (déchu le )[16] |
Bibliographie
modifier- (fr) Christian Gury, Proust et le « très singulier » Infant d'Espagne, Kimé, 2005 (ISBN 2841743705).
- (es) Ricardo Mateos Sáinz de Medrano, Los Infantes de Andalucía, Velecio Editores, 2005 (ISBN 8493353051).
- (es) José Carlos García Rodríguez, El infante maldito. La biografía de Luis Fernando de Orleans, el más depravado príncipe Borbón, Espasa (Grupo Editorial Planeta), 2012 (ISBN 978-84-670-0428-1).
Notes et références
modifier- Bernardo Rodríguez Caparrini, "A Catholic Public School in the Making", Paedagogica Historica 39 (Décembre 2003): 743.
- "Prince Weds a Commoner", The New York Times (17 juillet 1914): 4.
- "A Spanish Prince’s Bad Conduct", The Times (11 octobre 1924): 9; "Alfonso Strips Prince Louis of Rights of Infante of Spain", The New York Times (11 octobre 1924): 17.
- "Seize Spanish Prince Disguised as Woman", The New York Times (26 mars 1926): 6.
- "Louis Ferdinand of Royal Family", The New York Times (23 juin 1945): 13.
- "Princess Who Wed at 73 of Long Line", The New York Times (28 septembre 1930): N5
- "Proposed Marriage of a French Princess", The Times (26 juillet 1930): 11; "Princess, 73, Pleads for Right to Be Happy", The New York Times (26 juillet 1930): 4.
- "Proposed Marriage of a French Princess", The Times (28 juillet 1930): 11; "Aged French Princess Wins Right to Marry", The New York Times (27 juillet 1930): 14.
- "Princess, 73, Weds Prince, 41, in London", The New York Times (20 septembre 1930): 11.
- "Royal Couple Wed Again", The New York Times (5 octobre 1930): 29.
- Le directeur général de la raffinerie Say, François-Ernest Crosnier, qui avait utilisé les fonds de la société pour spéculer sur le coton, se suicide le 27 août 1905.
- "France Ousts a Prince", The New York Times (17 février 1935): 8.
- Patrick Buisson, 1940-1945 Années érotiques, t.2, chap. 6
- "Marie, Bourbon-Orleans", The New York Times (18 juillet 1943): 34.
- (es) David Barreira, « Luis Fernando de Orleans, el olvidado infante gay que escandalizó a los Borbones españoles », sur El Español, (consulté le ).
- (es) « Décrets royaux du 9 octobre 1924 » (consulté le )
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :