Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte
Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte, né à Carpentras le et mort le à Amiens est un homme d'Église français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il est évêque d'Amiens de à [1].
Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte | ||||||||
Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | à Carpentras |
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Père | Pierre-Joseph d'Orléans | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 91 ans) à Amiens |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par François Renaud de Villeneuve, évêque de Viviers |
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Évêque d'Amiens | ||||||||
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Administrateur du diocèse de Senez | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Biographie
modifierFamille
modifierLouis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte[Note 1] est issu d'une famille originaire de Vicence, en Italie et installée dans le Comtat Venaissin depuis le XIVe siècle. Le nom originel de la famille était Aureliani, il a été francisé en d'Orléans[2]. Son père était le chevalier Joseph d'Orléans, seigneur de La Mothe et sa mère était Marthe-Ursule de Blegiers d'Antelon.
Un début carrière conséquent
modifierLouis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte commença ses études chez les Jésuites d'Avignon puis entra au séminaire de Viviers dirigé alors par Pierre Sabatier et les poursuivit à l'université de la Sapience de Rome et devint docteur en théologie. Toute sa vie, il manifesta un attachement au Saint-Siège[3].
Il commence sa carrière ecclésiastique comme théologal du diocèse de Carpentras avant de devenir le vicaire général de l'archevêque d'Arles, Jacques de Forbin-Janson, fonction dans laquelle il se dévoua pendant la peste de -. Il est présent au concile d'Embrun. Après la condamnation de Jean Soanen, il fut nommé vicaire général et administrateur du diocèse de Senez de à à la suite de Jean d'Yse de Saléon [4]. Il dut sa nomination à l'évêché d'Amiens au cardinal de Fleury.
Un évêque restaurateur
modifierIl prit possession de l'évêché d'Amiens le , et fut sacré le . Il fut également abbé commendataire de l'abbaye de Valloires qu'il fit reconstruire dans sa totalité.
La Motte se révéla un évêque combatif, il déploya une grande activité pastorale par ses mandements, instructions, lettres circulaires, pour encadrer le clergé et la vie liturgique. Il publia un nouveau bréviaire en et un nouveau missel en et multiplia les prières publiques et les processions. Il mena des actions envers les pauvres et encouragea les missions dans son diocèse[5]. Il affirma tout au long de son ministère son soutien résolu aux Jésuites et son hostilité aux jansénistes[3] et aux parlementaires.
Il devint, de ce fait, pour les philosophes et les jansénistes le symbole du fanatisme et fut la cible de choix pour les publicistes du royaume. La Motte songea, en , à quitter le siècle pour la vie monastique à La Trappe mais devant le refus de Louis XV, il resta à la tête de son évêché.
Il finança également les travaux d'embellissement de la maison du Chapitre de Croissy-sur-Celle, qui eurent lieu de à [6]. Il fut l'initiateur de travaux concernant la chapelle Saint-Vincent-de-Paul d'Amiens et la cathédrale Notre-Dame d'Amiens.
Un acteur de l'affaire du Chevalier de La Barre
modifierEn , alors que l'affaire qui mettait en cause le chevalier de La Barre secouait la ville d'Abbeville, La Motte décida de présider une cérémonie d'amende honorable, en présence des corps constitués et des représentants des métiers de la ville. Le prélat, âgé de 80 ans, parcourut les rues d'Abbeville, pieds nus, la corde au cou, un cierge à la main et se rendit au pont, lieu du sacrilège[Note 2] et y prononça, devant les fidèles, une harangue qui proclamait que les coupables « s'étaient rendus dignes des derniers supplices en ce monde et des peines éternelles dans l'autre[7]. »
Malgré l'absence de preuve, sur la foi de témoignages douteux, le chevalier de La Barre fut condamné à mort le . La Motte intervint alors auprès de Louis XV pour qu'il accordât sa grâce au chevalier au vu de la minceur du dossier d'instruction et du fait que la condamnation à mort avait été rendue en toute illégalité, mais le roi refusa d'user de son droit de grâce[8].
La fin d'un long épiscopat
modifierEn 177?, il fit don des reliques de saint Félicien à la paroisse de Conteville[9], comme l'atteste l'acte dressé par le curé de celle-ci qui indique :
« Avoir fait la déposition des reliques de St Félicien dont [l'évêque d'Amiens] nous a fait don dans un petit reliquaire de bois doré et nous l'avons placé dans une […] pratiqué[e] dans le coffre de notre autel dudit Conteville (…) »
Après 41 ans d'épiscopat, Orléans de La Motte mourut le à Amiens et fut inhumé dans le chœur de la cathédrale Notre-Dame.
Héraldique
modifierDe gueules au léopard lionné d'or et une burelle d'azur brochant sur le tout, au chef d'or chargé d'une aigle de sable[10]. Ses sceaux privés portent les mêmes armes[11].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Orléans de La Motte n'a aucun lien de parenté avec les membres de la Maison d'Orléans.
- La statue du Christ qui se trouvait sur le pont avait été découverte, au matin du , entaillée au couteau.
Références
modifier- Armorial des Évêques d'Amiens, M. A. Demarsy, 1865
- « Beauchesne », sur immanens.com (consulté le ).
- Raymond Darricau, « Martial Levé. Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte, évêque d'Amiens (1683-1774) », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 49, no 146, , p.128-131 (lire en ligne).
- Armand Jean, Les évêques et les archevêques de France depuis 1682 jusqu'à 1801, Paris et Mamers, 1891 p. 202 & 310
- Jean-Luc Bouilleret (sous la direction de), direction scientifique, Aurélien André et Xavier Boniface, Amiens, collection La Grâce d'une cathédrale, Strasbourg, Éditions La Nuée Bleue, 2012 (ISBN 9 - 782 716 - 507 820)
- Mémoires pour servir à l'histoire de la vie de feu messire Louis-François-Gabriel de La Motte, évêque d'Amiens par l'abbé d'Argnies, vicaire général, . Autre édition : Mémoires en forme de lettres sur Monseigneur Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte, Évêque d'Amiens, par l'abbé (Louis Michel) d'Argnies, 1835.
- Pierre Milza, Voltaire, Paris, Perrin, 2007 (ISBN 978 - 2 - 262 - 02 251 - 8) p. 653 à 657
- Marc Chassaigne, Le procès du chevalier de La Barre, 1920, consultable sur le site Internet Archive, par exemple les pages V à VII de la préface.
- Archives départementales de la Somme : registre des baptêmes et mariages de la paroisse de Conteville
- D. et Pithon-Curt., Hist. de la noblesse du Comtat.
- n° 6445 et 6446 de l'invent. de la collect. sigill. des archives (qui le nomme seulement Louis-François-Gabriel, sans donner son nom de famille)
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Jean-Luc Bouilleret (sous la direction de), direction scientifique, Aurélien André et Xavier Boniface, Amiens, collection La Grâce d'une cathédrale, Strasbourg, Éditions La Nuée Bleue, 2012 (ISBN 9 - 782 716 - 507 820)
- Martial Levé, Louis-François-Gabriel d'Orléans de La Motte, évêque d'Amiens (1683-1774), Abbeville, éd. Charles Paillart, [1962].
- Abbé Proyart, Vie de M. d'Orléans de La Motte évêque d'Amiens, Lille, L. Lefort, 1849 - Lire sur Gallica
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la religion :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Histoire des évêques d'Amiens