Louis-Mathias de Barral

prélat catholique

Louis-Mathias-Joseph de Barral, né le à Grenoble et mort le à Paris, fils du conseiller au parlement de Grenoble Charles Gabriel Justin de Barral et de Claudine Françoise Vande de Saint-André, est un homme d'Église français qui fut un des soutiens de la politique ecclésiastique de Napoléon.

Louis-Mathias-Joseph de Barral
Image illustrative de l’article Louis-Mathias de Barral
Biographie
Naissance
Grenoble
Décès (à 70 ans)
Ancien 3e arrondissement de Paris
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Archevêque de Tours
Archevêque émérite
Évêque de Meaux
[1]
Évêque de Troyes
[2]
Évêque titulaire d'Isauropolis (de) (« in partibus »)
Évêque coadjuteur du diocèse de Troyes
[3]
Autres fonctions
Fonction laïque
Sénateur du Premier Empire
( - )
Pair de France
( - )

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

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Né à Grenoble le , il appartenait à une vieille famille de maîtres de forges d'Allevard et de magistrats dauphinois.

Il fut initié à la loge La Concorde de Sens le et fut, aussi, dès , membre du Rite Écossais Rectifié - il activa dans la loge La Bienfaisance et l'Égalité de Grenoble dont son frère, Joseph Marie de Barral, marquis de Montferrat, était dignitaire. (voir Dictionnaire de la Franc-maçonnerie sous la direction de Daniel Ligou, PUF, 2005).

Il entra dans les ordres et dut autant à son mérite qu'aux relations de sa puissante famille l'avancement rapide qu'il y obtint. Attaché au cardinal de Luynes, il le suivit à Rome et à son retour devient en agent général du clergé. En , il est « prieur commendataire du prieuré simple et régulier Saint Jean Baptiste de Mougon, diocèse de Poitiers », tout en résidant à Paris, « rue de Seine, hôtel de Mirabeau, paroisse Saint Sulpice »[4].

Son oncle, Claude-Mathias-Joseph de Barral, le très mondain évêque de Troyes, dont Taine nous apprend qu'il possédait « la plus belle batterie de cuisine du royaume », l'ayant appelé près de lui comme coadjuteur, lui céda le son siège épiscopal.

Ayant refusé de prêter le serment à la nouvelle constitution civile du clergé (), il émigra en Suisse puis en Angleterre.

Il rentra après le coup d'État du 18 brumaire an VIII, en prêtant serment au gouvernement consulaire, en engageant les prêtres de son diocèse à en faire autant, et en se démettant spontanément de son évêché pour faciliter le Concordat de 1801. À l'origine de ce ralliement figure sans doute l'alliance de son frère aîné, André Horace François de Barral de Rochechinard avec Anne-Amédée de Beauharnais, fille de Fanny de Beauharnais et cousine par alliance de la future impératrice.

Le Premier consul lui confia aussitôt une mission de confiance et de conciliation avec les tenants de la « petite église » dans le diocèse de Poitiers, et, après son succès, le nomma en évêque de Meaux, puis à l'institution de l'Empire, aumônier de la princesse Murat, et enfin archevêque de Tours entre et . À cette époque, ses démêlés avec le préfet-baron de Pommereul sont restés fameux.

Napoléon le chargea de toutes ses délicates négociations avec le pape : il s'en acquitta si bien que l'empereur le fit entrer le au Sénat conservateur. Il le créa comte de l'Empire le , et lui donna le la grand-croix de l'ordre de la Réunion.

L'archevêque de Tours ne se crut pas délié, par la chute de Napoléon, de ses serments et de la reconnaissance. Il prononça l'oraison funèbre de sa cousine, l'impératrice Joséphine, et Louis XVIII, appréciant cet acte de fidélité si rare surtout à cette époque, l'en récompensa en le nommant deux jours après pair de France.

Le , il fut maintenu par l'empereur à la Chambre des pairs pendant les Cent-Jours. Le même jour, il officia pontificalement à la messe du Champ-de-Mai : il refusa toutefois de signer l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire.

Au retour de Gand, il fut « déclaré démissionnaire » (ou plutôt révoqué par l'ordonnance du 24 juillet 1815), au moment où il donnait lui-même sa démission, par probité politique. Il rédigea un mémoire justificatif de sa conduite, et mourut un an après d'une attaque d'apoplexie à Paris le .

Œuvres

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Plusieurs ouvrages relatifs à l'histoire ecclésiastique, et à des questions de polémique religieuse dont :

Distinctions

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Figure Blasonnement
Armes du comte de Barral et de l'Empire

Écartelé ; au premier des comtes-sénateurs ; au deuxième, d'or à trois cloches d'azur rangées en fasce ; au troisième d'argent à trois bandes de gueules ; au quatrième, de sinople à la croix pattée d'or.[5],[8]

Armes de Louis de Barral, archevêque de Tours et pair de France

De gueules, à trois bandes d'argent.[8],[6]

Sources

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Michel Laurencin: Les relations Eglise-Etat sous le Premier Empire: l'attitude de Mgr de Barral archevêque de Tours, thèse doctorat Lyon III, 1975.

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  • Dictionnaire des parlementaires français, sur le site de l'Assemblée nationale
  • Georges Salamand : "Barral, une famille de maître de forges dauphinois" éditions du Fond-de-France 2006-
  1. Confirmé le .
  2. Démissionne le .
  3. Confirmé le .
  4. Par contrat dressé à Niort le 29 septembre, il désigne le sieur Savin comme fermier général du prieuré, pour une rente annuelle de 8173 livres, payables en deux termes à Paris, hôtel de Mirabeau. (Trois ans plus tard le sieur Savin déclare avoir versé en sus un pot-de-vin de 4800 livres.) (Acte conservé aux A.D. des Deux-Sèvres.)
  5. a b et c « BB/29/974 page 155. », Titre de comte accordé à Louis, Mathias de Barral. Nantes ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  6. a et b François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Ecclesiastical Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  7. « Cote LH/119/60 », base Léonore, ministère français de la Culture
  8. a et b « Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries », Noblesse impériale, sur toutsurlheraldique.blogspot.com (consulté le )

Liens externes

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