Louis Bernard de Saint-Affrique
Louis Bernard, dit Bernard de Saint-Affrique, né le 1er juillet 1745 à Valleraugue (province du Languedoc, actuel département du Gard), mort le 3 pluviôse an VII (le 22 janvier 1799) à Saint-Affrique (département de l'Aveyron)[1], est un homme politique de la Révolution française.
Louis Bernard de Saint-Affrique | |
Fonctions | |
---|---|
Député de l'Aveyron | |
– (3 ans, 1 mois et 19 jours) |
|
Gouvernement | Convention nationale |
Député au Conseil des Cinq-Cents | |
– (4 ans, 2 mois et 10 jours) |
|
Gouvernement | Conseil des Cinq-Cents |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Valleraugue |
Date de décès | (à 53 ans) |
Lieu de décès | Saint-Affrique |
Nationalité | française |
Parti politique | Modérés |
Profession | Pasteur |
Députés de l'Aveyron | |
modifier ![]() |
Biographie
modifierLouis Bernard est le fils de Jacques Bernard et de Marguerite Fesque. Il adopte le pseudonyme « Saint-Affrique » et se forme au séminaire de Lausanne de à , puis il est consacré pasteur en Basses-Cévennes le . En 1770, il épouse Madame Mathieu née Jeanne de Barrau de Muratel (1742-1827). Il exerce son ministère dans la commune de Saint-Affrique et en Rouergue, puis abjure après 1792[2].
La monarchie constitutionnelle mise en place par la constitution du 3 septembre 1791 prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais et les insurgés des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Louis XVI est suspendu et incarcéré, avec sa famille, à la tour du Temple, avec sa famille.
En septembre 1792, Louis Bernard est élu député de l'Aveyron, le quatrième sur neuf, à la Convention nationale[3]. Il y est surnommé « Bernard de Saint-Affrique » pour être différencié de ses trois collègues homonymes :
- André-Antoine Bernard dit « Bernard de Saintes » (député de la Charente-Inférieure) ;
- Claude Bernard dit « Bernard des Sablons » (député de Seine-et-Marne) ;
- Marc-Antoine Bernard (député des Bouches-du-Rhône).
Il siège sur les bancs de la Plaine. Lors du procès de Louis XVI, il rejette l'appel au peuple mais vote en faveur du sursis à l'exécution de la peine, et répond au troisième appel nominal, relatif à la peine à infliger au roi[4] :
La détention dans un lieu sûr , jusqu'à ce que l'assemblée juge le bannissement convenable.
Le 13 avril 1793, il vote en faveur de la mise en accusation de Jean-Paul Marat[5]. Celui-ci le dénonce, le 9 mai, dans son journal, comme « membre de la faction des hommes d’État »[6]. Le 28 mai, il vote en faveur du rétablissement de la Commission des Douze[7].
Le 8 ventôse an III, le marquis de Sade, ruiné, s'adresse à lui pour « obtenir une place quelconque; on ne doit pas douter, écrivait-il, que les effets de ma reconnaissance n’animent alors dans mon cœur le foyer de toutes les vertus qui caractérisent un républicain. ». Bernard de Saint-Affrique apostilla bravement la lettre en ces termes : « J'appuie avec une entière confiance la réclamation du citoyen Sade », et le « citoyen Sade » est nommé secrétaire de la section de la place Vendôme.
En brumaire an IV (octobre 1795), Louis Bernard est réélu député et siège au Conseil des Anciens. Il en est élu président le 1er messidor an VI (le 19 juin 1797) et ses secrétaires sont Charles-Pierre Claret de Fleurieu, Pierre Giraud du Plessis, Jean-Baptiste Lomont et Gilles Porcher[8]. Il est tiré au sort pour quitter le Conseil en prairial an VI (mai 1798)[9]. Il meurt un an après son retrait de la vie publique.
Descendants
modifierLouis Bernard a pour fils Pierre Louis Bernard, intendant militaire de la garde du roi de Naples en 1806, inspecteur aux revues en 1815, chevalier de la Légion d'honneur et de Saint-Louis, autorisé le à ajouter à son nom celui de Saint-Affrique[10]. Il est anobli le , et fait baron de Saint-Affrique le avec institution d'un majorat[11].
Il est l'ancêtre de Lorrain Bernard de Saint-Affrique, dit Lorrain de Saint Affrique, et d'Antoine Bernard de Saint-Affrique[réf. nécessaire].
Notes et références
modifier- ↑ Archives départementales de l'Aveyron, « État-civil de Saint-Affrique, registre des décès de l'an VII (1798-1799), vue 21 / 40, 4 E 216 9 »
, sur https://archives.aveyron.fr (consulté le )
- ↑ Claude Lasserre, Le Séminaire de Lausanne : Instrument de la restauration du protestantisme français., vol. 112, Lausanne, Bibliothèque historique vaudoise, Éditions Ouverture, , 368 p. (ISBN 9782354790929), p. 301
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, Liste des députés par départements »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Froullé, Jacques-François (≃1734-1794) et Levigneur, Thomas (≃1747-1794), « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Michel Pertué, « La liste des Girondins de Jean-Paul Marat », Annales historiques de la Révolution française, vol. 245, no 1, , p. 379–389 (DOI 10.3406/ahrf.1981.4254, lire en ligne, consulté le )
- ↑ Claveau, Louis, Ducom, André Jean (1861-1923), Lataste, Lodoïs (1842-1923) et Pionnier, Constant (1857-1924), « Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793 »
, sur https://gallica.bnf.fr, (consulté le )
- ↑ Gazette nationale ou le Moniteur universel n°277, « Conseil des Anciens, séance du 1er messidor an V (19 juin 1797) »
, sur https://gallica.bnf.fr, 7 messidor an 5 (25 juin 1797) (consulté le )
- ↑ Gazette nationale ou le Moniteur universel n°167, « Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens, séance du 15 ventôse an 5 (5 mars 1797) »
, sur https://gallica.bnf.fr, 17 ventôse an 5 (7 mars 1797) (consulté le )
- ↑ Anobli avec autorisation d'ajouter à son nom le suffixe « de Saint-Affrique », surnom de son père, le 27 octobre 1819.
- ↑ Bernard de Saint-Affrique.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- « Louis Bernard de Saint-Affrique », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Patrick Cabanel, « Louis Bernard, dit Bernard de Saint-Affrique», in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 254 (ISBN 978-2846211901)
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 4, pages 50 à 51 Bernard de Saint-Affrique
Articles connexes
modifier- Liste des familles subsistantes de la noblesse française (A à K)
- Liste des familles françaises anoblies et/ou titrées au XIXe siècle
Liens externes
modifier
- Ressource relative à la vie publique :