Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti

aristocrate français

Louis-François-Joseph de Bourbon, comte de la Marche puis prince de Conti (1776), est un prince du sang français né à Paris le et mort à Barcelone (Espagne) le .

Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti
Description de l'image French School - Portrait of Louis François Joseph de Bourbon, Prince of Conti.png.

Titre

Prince de Conti


(37 ans, 7 mois et 11 jours)

Prédécesseur Louis-François de Bourbon-Conti
Successeur Titre éteint
Biographie
Titulature Prince de Conti
Prince du sang
Prince de La Roche-sur-Yon
Prince d'Orange
Duc de Mercœur
Seigneur de L'Isle-Adam
Comte de La Marche, d'Alais, de Beaumont-sur-Oise et de Pézenas
Dynastie Maison de Conti
Distinctions Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit
Naissance
Hôtel de Conti, Paris (Royaume de France)
Décès (à 79 ans)
Barcelone (Espagne)
Sépulture Chapelle royale de Dreux
Père Louis-François de Bourbon-Conti
Mère Louise-Diane d'Orléans
Conjoint Marie-Fortunée d'Este
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti

Description de l'image Coat of Arms of Armand de Bourbon.svg.

Biographie

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Fils de Louis-François de Bourbon, prince de Conti, et de Louise-Diane d'Orléans, il manque de mourir à sa naissance et restera toute sa vie de santé fragile. Sa mère meurt deux ans plus tard en mettant au monde un enfant qui ne vivra pas.

Le prince est baptisé le dans la chapelle royale du château de Versailles, avec pour parrain Louis XV et pour marraine la reine Marie Leszczyńska. Il est d'abord titré comte de La Marche et, le , il est fait chevalier des ordres du roi.

Sous l'Ancien Régime

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Pendant la guerre de Sept Ans, le comte de La Marche participe en qualité de maréchal de camp aux batailles de Hastenbeck () et de Krefeld (). Plus tard, en 1775, il deviendra colonel du régiment de Conti.

Rappelé en France par son père, il épouse par procuration le , puis en personne à Nangis-en-Brie, le suivant, sa cousine utérine Marie-Fortunée d'Este, princesse de Modène (1731-1803), fille de François III de Modène et de Charlotte-Aglaé d'Orléans. À cette occasion, il reçoit du roi un don de 150 000 livres.

Château de Cassan que le prince achète pour sa maîtresse, Madame de Brimont.

Cependant, les deux époux ne tardent pas à se brouiller car le comte de La Marche prétend imposer à sa femme la présence auprès de lui d'un fils naturel[1] qu'il a eu en 1761 de Marie-Anne Véronèse, dite Mlle Coraline, une artiste du Théâtre-Italien qui sera par la suite titrée marquise de Silly. En 1767, le comte de La Marche a un second enfant naturel avec cette femme, portant un coup fatal à son ménage : les deux époux se séparent à l'amiable à la fin de l'année 1775, et la séparation est définitive le . De sa liaison avec la marquise de Silly, naîtra encore un troisième enfant naturel, Guillaume Pierre Antoine Gatayes (1774-1846)[2]. Il aura également une liaison avec Madame de Brimont, pour qui il fait acheter le château de Cassan, près de Pézenas.

Après le coup de force du chancelier de Maupeou en 1771, le comte de La Marche refuse de s'associer aux protestations des princes du sang contre la suppression des parlements et reste fidèle au roi. Cette attitude lui vaut une brouille durable avec son père. Ils ne se réconcilieront que peu avant la mort de ce dernier en 1776.

Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti en habit de chasse par Louis Petit (1774), musée Condé, Chantilly.

Le nouveau prince de Conti se retrouve à la tête d'une fortune très compromise par les dilapidations de son père, et doit se résoudre à vendre de nombreux biens. Les célèbres collections[C'est-à-dire ?] du palais du Temple sont notamment dispersées en 1777. Les dépenses considérables qu'il engage lui-même dans son château de L'Isle-Adam, dont il ambitionne de faire le plus beau domaine cynégétique de France, le contraignent en définitive, en , à vendre le reste de ses biens au comte de Provence, agissant comme prête-nom de Louis XVI, pour 11 millions de livres. Conti se réserve toutefois la jouissance de ses châteaux de L'Isle-Adam, Stors et Trie.

Le prince de Conti est l'un des sept princes du sang qui prennent part à l'assemblée des notables convoquée à Versailles entre le et le . Il n'y joue qu'un rôle relativement effacé, mais insiste sur le délabrement des finances du royaume. Ses interventions montrent qu'il pressent, comme beaucoup d'autres témoins, la gravité de la crise que traverse la monarchie.

Après 1789

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Peu avant le , le prince de Conti, hostile au doublement du tiers, fait partie des personnes désignées comme ennemis de la patrie par les bandes révolutionnaires du Palais-Royal. Il émigre dès le avec le comte d'Artois et le prince de Condé.

Il rentre toutefois en France dès le , et se présente devant le roi et la reine avec une cocarde tricolore à son chapeau, tandis que les habitants de L'Isle-Adam le nomment commandant de la garde nationale.

Au mois de , il s'installe à Paris, rue de Grenelle, où il séjourne sans discontinuer jusqu'au . Le , il prête le serment civique devant la municipalité de Villiers-sur-Marne et vit paisiblement à l'écart de Paris dans sa terre de La Lande, sans se cacher et sans prendre part aux intrigues de la contre-révolution.

Il est décrété d'arrestation par la Convention nationale le et arrêté le lendemain pour être conduit à Marseille avec d'autres membres de la maison de Bourbon. Il arrive à destination le et est incarcéré au fort Saint-Jean. Il est libéré le après plusieurs pétitions adressées à la Convention. Le , sur proposition du Comité des finances, la Convention lui accorde même la somme de 12 000 livres pour subvenir à ses besoins.

En , Conti retrouve sa propriété de La Lande et adresse au Conseil des Cinq-Cents une pétition pour obtenir la levée du séquestre de ses biens. Mais après le 18 fructidor () et le vote de la loi de déportation qui frappe l'ensemble des membres de la maison de Bourbon, il est conduit sous escorte armée jusqu'à la frontière espagnole, non sans avoir obtenu du Directoire une provision annuelle de 50 000 francs sur le produit de ses biens, grâce à une réclamation du citoyen Desgraviers, institué son légataire universel.

Réfugié à Barcelone, il y reçoit en 1804 une provision de 100 000 francs. C'est là qu'il meurt le , peu avant la Restauration, et y est inhumé dans l'église Saint-Michel.

Trente ans plus tard, Louis-Philippe Ier, ayant appris que cette église devait être démolie, ordonne au consul de France, Ferdinand de Lesseps, de faire procéder à l'exhumation du corps qui, embarqué à bord du Lavoisier, est transporté à Dreux et réinhumé le dans la chapelle royale.

Les papiers personnels de Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti sont conservés aux Archives nationales sous la cote 72AP[3].

Titulature et décorations

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Titulature

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  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-François-Joseph de Bourbon, comte de la Marche, prince du sang de France
  •  : Son Altesse Sérénissime Louis-François-Joseph de Bourbon, prince de Conti, prince du sang de France

Autres titres

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Le prince de Conti était également : prince de La Roche-sur-Yon et d'Orange, duc de Mercoeur, comte de La Marche, d'Alais, de Beaumont-sur-Oise et de Pézenas, baron de Vauréal, seigneur de L'Isle-Adam, d'Oissery, du Plessis-Belleville, de Silly, de Saint-Pathus, de Noëfort, de Forfry et de La Ramée.

Décoration dynastique française

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Ordre du Saint-Esprit Chevalier des ordres du Roi ()
Chevalier de l‘Ordre de la Toison d'or

Ascendance

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Références

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  1. Louis-François Véronèse (1761-1785), dit le chevalier de Vauréal. Le prince de Conti obtient pour ce fils naturel un titre dans l'ordre de Malte et le fait admettre dans son régiment de dragons, stationné à Melun avec le grade de maître de camp en second. Le jeune officier meurt dans cette ville le . Il avait épousé une Mlle Bontems et entretint jusqu'à sa mort une longue relation avec Anne-Victoire Dervieux, Mme Bélanger.
  2. Notice du Catalogue général, BNF.
  3. Archives nationales

Annexes

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Bibliographie

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  • P. Terver, Le Dernier Prince de Conti à L'Isle-Adam, Société historique de Pontoise, 1987.
  • Les Trésors des princes de Bourbon-Conti, Paris, Somogy éditions d'art, 2000 (ISBN 2-85056-398-6).

Liens externes

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