Louis François de Boufflers
Louis-François de Boufflers, duc de Boufflers, né le à Caigny et mort le à Fontainebleau, est un militaire français. Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1693, puis fait duc et pair de France en 1708.
Louis-François de Boufflers 1er duc de Boufflers | ||
Portrait de Louis-François de Boufflers | ||
Surnom | « Maréchal de Boufflers » | |
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Naissance | à Crillon (Royaume de France) |
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Décès | (à 67 ans) à Fontainebleau (Royaume de France) |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France | |
Arme | Dragons | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | – 1711 | |
Commandement | Armée des Flandres | |
Conflits | Guerre de Hollande Guerre de la Ligue d'Augsbourg Guerre de Succession d'Espagne |
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Faits d'armes | Siège de Mayence (1689) Siège de Namur (1695) Siège de Lille (1708) Bataille de Malplaquet (1709) |
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Distinctions | Maréchal de France (1693) Duc de Boufflers (1695) Pair de France (1708) |
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Hommages | Quartier Boufflers de la Citadelle de Lille | |
Autres fonctions | Membre de l'Académie française | |
Famille | Famille de Boufflers | |
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Biographie
modifierOrigines et jeunesse
modifierLouis-François de Boufflers est issu de la famille de Boufflers, une famille noble de Picardie dont l'origine remonte au XIIe siècle. Formé à l'école des Condé et des Turenne, il se distingue en tant que colonel général des dragons durant la guerre de Hollande (1672-1678).
Il se marie avec Catherine Charlotte de Gramont[1] (1669 - 1739), fille d'Antoine-Charles de Gramont, duc de Gramont, et de Marie Charlotte de Castelnau. tous deux ont plusieurs enfants, parmi lesquels Joseph Marie de Boufflers ; Charlotte-Julie de Boufflers, abbesse d'Avenay.
Carrière militaire
modifierIl est gouverneur militaire de la province de Trois-Évêchés. En , il vient à Metz mettre de l’ordre. Il rend public le jardin Boufflers.
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
modifierIl prend la forteresse de Mayence le , malgré les nouvelles fortifications érigées par l’archevêque et prince-électeur Anselm Franz von Ingelheim[2]. Il contribue en 1690 à la victoire de Fleurus. En 1692, il succède au duc de La Feuillade à la tête des Gardes-Françaises[3]. Il prend Furnes en 1693. Il est nommé maréchal de France en 1693 et son comté de Caigny, près de Beauvais, est érigé en duché l'année suivante.
En 1695, il est chargé de la défense de Namur assiégée par Guillaume d'Orange. Les Français, retranchés dans la citadelle fortifiée par Vauban, se rendent aux assiégeants le après deux mois de combats et de lourdes pertes de part et d'autre.
Guerre de Succession d'Espagne
modifierIl commande l'armée des Flandres en 1702. Durant la guerre de Succession d'Espagne, il commande l'armée française aux Pays-Bas espagnols. Il vainc les Hollandais à la bataille de Nimègue mais est repoussé ensuite par le duc de Marlborough. En 1704, il commande les Gardes du corps du roi. Dans les circonstances difficiles qui suivent la déroute d'Audenarde, il défend Lille en 1708 contre le prince Eugène de Savoie et dirige d'une main de maître la retraite qui conclut la sanglante bataille de Malplaquet en 1709 en remplacement du maréchal de Villars, blessé au combat.
Le retour du maréchal de Boufflers à la cour de Versailles à la suite de la chute de Lille (automne 1708) a fourni au duc de Saint Simon la matière d'un parallèle cinglant entre le duc de Vendôme, toujours imbu de lui-même après la défaite d'Audenarde qu'il avait reçue malgré une supériorité numérique et une avance considérable sur l'ennemi, et les excuses du maréchal de Boufflers au roi, alors qu'il venait de soutenir un siège désespéré pendant plusieurs mois et s'était retiré avec les honneurs[4].
Il est inhumé le dans l'église Saint-Paul de Paris, où sa sépulture n'est plus visible. Son cénotaphe, attribué à François Girardon (profané en 1794, il contenait son cœur) se situe dans l'église de Crillon (Oise) [5].
Le , le père de La Rue, jésuite, prononça son oraison funèbre dans l'église des Minimes de la place Royale, à Paris[6].
Distinction
modifierIconographie
modifierUn premier portrait de Louis François de Boufflers, avant qu'il ne soit nommé maréchal, est réalisé par le graveur Nicolas Arnoult vers 1692 le représentant une lance à la main.
Le portrait du maréchal de Boufflers a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1694 contre 500 livres : « Monsr le maréchal de Boufflers [Bouflers] »[8]. Selon Joseph Roman, l’original était en possession de Victor Brinquant à Paris en 1919 et se trouve désormais dans une collection privée en Haute-Loire.
L'effigie a été gravée par Claude Duflos dans un ovale, en buste à droite avec la lettre suivante : LUDOVICUS FRANCISCUS DUX DE BOUFFLERS GALLIAE MARESCALLUS. Sur le plat du socle, à droite : C. Duflos sculp. Plusieurs autres gravures existent dont une de Simon Thomassin en 1701. Certains exemplaires portent la date de 1707.
Le portrait que fit Rigaud du duc, qui précède d’ailleurs de peu celui du comte de Thieux [9] (celui-ci simplement estimé à 140 livres) et dont la gravure de Duflos ne nous donnait qu’une idée tronquée (port de tête, bras tendu vers l’extérieur, armure…) nous a été révélé il y a peu par la réplique de l’atelier de Rigaud que nous avons retrouvée. De grande taille (ce qui explique les 500 livres), elle reproduit une posture que l’on retrouve avec variantes dans le portrait du marquis de Flamarens[10] et dans celui de Marc de Beauvau-Craon[11] : dans un intérieur, pris aux genoux, tenant un bâton de commandement posé sur une table où un casque trône. À droite, un drapé apparaît. C’est sans doute à l’occasion de sa nomination comme maréchal de France que le duc sollicite le peintre. La gravure de Duflos semble pouvoir être datée de 1703, date à laquelle Boufflers est fait chevalier de la toison d’or espagnole car la distinction est absente de la toile. Malgré la présence du cordon bleu de l’ordre du Saint-Esprit sur la toile, il semble qu’il faille attribuer cette distinction à son fils, Joseph-Marie, qui l’obtint le . Ce rajout évident est donc probablement une erreur. Boufflers profite d’ailleurs de son passage chez Rigaud pour lui commander (600 livres en 1698) une copie du portrait de Louis XIV en pied (dans sa version de 1694 et une en buste valant 140 livres. En 1701, Boufflers offre à nouveau 600 livres à Rigaud pour un portrait de Philippe V d'Espagne qui lui avait obtenu le collier de l'Ordre de la Toison d'or.
Un portrait à l'huile sur toile du maréchal de Boufflers, de 117 × 89 cm, présenté comme « …une reprise du portrait (…) par Rigaud, aujourd'hui perdu… » est passé en vente publique à Drouot le , par le ministère de l'étude Collin du Bocage (expert René Millet)[12].
Une tapisserie (hauteur : 4,55 m - largeur : 5 m), tissée à la manufacture de Beauvais à partir de 1708, et signée Philippe Béhagle fils, représente toutes les distinctions du maréchal de Boufflers. Elle est aujourd’hui la propriété du musée Gramont de Bayonne[13].
Armoiries
modifierFigure | Blasonnement |
D'argent, à trois molettes de gueules, 2 et 1, acc. de neuf croix recroisettées du même[14],[15],[16]. |
En , Louis XIV autorise le maréchal de Boufflers à porter sur l’écusson de ses armes les étendards de colonel général des dragons et les drapeaux de colonel des gardes françaises[13].
Notes et références
modifier- Ne pas confondre avec Catherine Charlotte de Gramont (1639-1678), princesse de Monaco et fille du duc Antoine III de Gramont
- Cf. Börckel.
- Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de La Pléiade », Paris, Gallimard, 1983, t. I, p. 300.
- Saint-Simon, op. cit., 1984, t. III, p. 322.
- Edmond Lecomte, Le Maréchal-duc de Boufflers et sa famille - Le Duché-pairie de Boufflers : Etude historique, Amiens, T. Jeunet, , 109 p. (lire en ligne), p. 84-92
- P. Delarue, de la Compagnie de Jésus, « Oraison funèbre de très haut et très puissant seigneur Louis François duc de Boufflers, pair et maréchal de France, prononcée à Paris, dans l'église des PP. Minimes de la place Royale, le 17 de décembre 1711 », sur books.google.fr (consulté le )
- Edmond Lecomte, Le Maréchal-duc de Boufflers et sa famille - Le duché-pairie de Boufflers : Etude historique, Amiens, T. Jeunet, , 109 p. (lire en ligne), p. 36
- J. Roman, 1919, p. 39, 41, 47, 48, 49, 81, 84, 90, 94.
- J. Roman, 1919, p. 39
- Paiement inscrit aux livres de comptes en 1695 pour 140 livres. Roman, 1919, p. 46, 49.
- Paiement inscrit aux livres de comptes en 1711 pour 150 livres. Roman, 1919, p. 157.
- Stephen Perreau, « Boufflers Jean Louis François de », sur hyacinthe-rigaud.com, (consulté le )
- Olivier Ribeton, Un musée Gramont à Bayonne, Bayonne, coll. « Publication de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne »,
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com
- www.heraldique-europeenne.org
- Michel Popoff (préf. Hervé Pinoteau), Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Mémoires, Paris, Livre de Poche, coll. « Pochothèque », , 1479 p. (ISBN 978-2-253-13126-7, BNF 41204061), « Année 1709 - Bataille de Malplaquet ».
- Edmond Lecomte, Le Maréchal-duc de Boufflers et sa famille - Le Duché-pairie de Boufflers - Etude historique, 1892, Amiens, T. Jeunet, 109 pages ;
- (de) Alfred Börckel, Mainz als Festung und Garnison von der Römerzeit bis zur Gegenwart, Mayence, Verlag von J. Diemer, .
- Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6).