Louis-Victor de Habsbourg-Lorraine
Louis-Victor Joseph Antoine de Habsbourg-Lorraine, né le à Vienne et mort le dans la même ville, est un archiduc d'Autriche et le plus jeune des frères de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche.
Dynastie | Maison de Habsbourg-Lorraine |
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Distinctions | Chevalier de l'ordre de la Toison d'or |
Nom de naissance | Ludwig Victor Joseph Anton von Habsburg-Lothringen |
Naissance |
Vienne (Autriche-Hongrie) |
Décès |
(à 76 ans) Vienne (Autriche allemande) |
Sépulture | Cimetière de Wals-Siezenheim |
Père | François-Charles d'Autriche |
Mère | Sophie de Bavière |
Biographie
modifierPlus jeune enfant de l'archiduc François-Charles d'Autriche et de l'archiduchesse née Sophie de Bavière, il vient au monde après le décès prématuré de sa sœur Marie-Anne et la naissance d'un frère mort à la naissance en 1840. Il est alors le cinquième dans l'ordre de succession au trône sous le règne de son oncle, l'empereur Ferdinand Ier d'Autriche, homme simple qui laisse la direction des affaires au prince Klemens de Metternich, lequel gouverne depuis 1810.
Ayant déjà trois garçons survivants et la succession au trône semblant assurée, le couple archiducal espérait une seconde fille ; Louis-Victor, beaucoup plus jeune que ses frères, n'a guère d'intimité avec eux, lesquels en revanche forment un trio uni. Enfant préféré de sa mère l'archiduchesse Sophie, que le chancelier Metternich surnommait « le seul homme de la famille », Louis-Victor est affectivement surnommé « Bubby » par sa famille, plus tard « Luziwuzi » par ses amis, voire par ironie « l'archiduc des Bains » par le peuple.
À l'âge de 6 ans, il est confronté à la révolution et à la fuite de la famille impériale vers Innsbruck puis Olomouc.
Jeune homme, il est redouté à la cour pour sa langue acérée, son goût pour les ragots et son cynisme dont sa belle-sœur, la jeune impératrice Élisabeth (Sissi) est, entre autres, la victime.
Il est nommé général d'infanterie par son frère l'empereur François-Joseph, mais préfère ouvertement les arts à la vie militaire et se désintéresse complètement de la politique. Aussi déconseille-t-il à son frère Maximilien d'accepter la couronne mexicaine ; il refusera d'être son héritier ainsi que les projets de mariage le concernant avec l'infante Isabelle, héritière du Brésil.
En 1866, sur les instances de sa mère, l'impérieuse archiduchesse Sophie, Louis-Victor demande la main de sa cousine, sœur de l'impératrice, la charmante Sophie-Charlotte ; mais celle-ci refuse ce parti brillant au grand dam de sa famille.
Peu à peu s'affirme le penchant de l'archiduc pour les jeunes hommes. Il aime à se déguiser en femme : plusieurs clichés sont pris par des photographes où il apparaît travesti en femme. L'une des photos le représente vêtu d'un tutu, d'un collant blanc et chaussé de ballerines. Il parcourt Vienne à la recherche d'aventures amoureuses[1].
En 1872, minée par les défaites de l'Autriche, de ses conceptions politiques et l'exécution sommaire de son fils Maximilien au Mexique, l'archiduchesse Sophie meurt.
En 1877, Louis-Victor est mêlé à un scandale dans un bain viennois. Cet incident causera sa disgrâce et son exil au château de Klessheim près de Salzbourg[2] où il n'aura à son service que des femmes.
Il y acquerra la réputation d'un prince philanthrope et mécène.
Il meurt deux mois après la chute de la monarchie, et est inhumé au cimetière de Wals-Siezenheim.
Notes et références
modifier- La vie amoureuse non conventionnelle de l'archiduc est évoquée dans divers ouvrages, parmi lesquels :
- (en) William Manchester, The Arms of Krupp : The Rise and Fall of the Industrial Dynasty That Armed Germany at War, Londres, Hachette UK, , 992 p. (ISBN 978-0-316-48394-0, lire en ligne), p. 272.« The King of Württemberg was in love with a mechanic, the King of Bavaria with a coachman, and Archduke Ludwig Viktor—brother of Austro-Hungary’s Emperor Franz Josef—with a Viennese masseur who knew him by the endearing nickname Luzi-Wuzi. »— L'ouvrage, initialement publié en 1964, fut traduit en français, en 1970, chez Robert Laffont, sous le titre Les Armes des Krupp : 1587-1968. La version mentionnée ici est une réédition électronique.
- (en) Geoffrey Wawro (en), A Mad Catastrophe : The Outbreak of World War I and the Collapse of the Habsburg Empire, Philadelphie, Basic Books, , 472 p. (ISBN 978-0-465-08081-6, lire en ligne).« This was the greatest gay scandal to hit Vienna since the emperor had exiled his brother Archduke Ludwig Viktor to the provinces in 1904, and it shined a light again on all the things that the Habsburgs had hoped to cram into the shadows: steam baths, masseurs, and cruising for boys in the Stadtpark, the Prater, and along the Danube Canal, all haunts of the libidinous Redl. »— La version mentionnée ici est l'édition électronique.
- (en) William Manchester, The Arms of Krupp : The Rise and Fall of the Industrial Dynasty That Armed Germany at War, Londres, Hachette UK, , 992 p. (ISBN 978-0-316-48394-0, lire en ligne), p. 272.
- Erika Bestenreiner, Sissi, ses frères et sœurs, Pygmalion 2004, p. 87
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Frédéric Mitterrand, Les Aigles foudroyés - la fin des Romanov, des Habsbourg et des Hohenzollern, Pocket, 1998.
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :