Louis d'Ursel
Louis d'Ursel (comte Louis Marie Alexandre d'Ursel) (Berlin , Oostkamp ) est un diplomate belge.
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Famille
modifierLouis d'Ursel est l'aîné des huit enfants de Charles d'Ursel et de Geneviève Leroux. Il épouse en 1919 Geneviève Le Peletier de Rosanbo avec laquelle il a deux fils et trois filles.
Carrière
modifierAprès des études de droit, Louis d'Ursel entre dans la diplomatie belge où il est envoyé en poste à Berlin et Téhéran.
Pendant la Première Guerre mondiale, il est engagé volontaire et termine officier de la cavalerie.
Après la guerre, il est en poste à Washington, Berne, Sofia, Vienne et Berlin. De 1929 à 1934, il exerce les fonctions de chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères Paul Hymans.
À partir de , il est ministre de Belgique en Suisse.
Rôle durant la Seconde guerre mondiale
modifierLors de l'invasion allemande de la Belgique, le compte d'Ursel est toujours à la tête de la légation belge en Suisse. Ambassadeur dans un pays neutre, il paraît être en bonne place pour servir de messager.
Décrit par l'ambassadeur britannique comme "an ultra royalist and an honest pessimist", il transmet les instructions de Berne aux autres missions diplomatiques belges. Celles-ci sont des directives du Roi Léopold III, pourtant en état d'impossibilité de régner, qui indiquent : qu'il n'y a pas d'alliance entre la Belgique, la France et l'Angleterre ; que la Belgique n'est plus en guerre avec l'Allemagne ; que le Congo belge doit adopter une attitude de réserve, notamment en maintenant des relations commerciales avec l'Allemagne et en ne prenant pas part aux opérations militaires contre l'Italie en Afrique ; que les ministres qui poursuivent la guerre pourraient être "à l'opposé de notre intérêt et de la loyauté".
Il entre en opposition avec le Gouvernement qui lui demande de cesser de prendre instruction auprès du Palais, d'adresser des circulaires à ses collègues, de contester la participation à la guerre du gouvernement. Le ministre des affaires étrangères Paul-Henri Spaak lui demande alors d'approuver la circulaire définissant la politique du gouvernement, ce à quoi il répond que « cette politique s'est écartée par endroits du point de vue du Palais » et qu'il ne veut pas désapprouver le Palais. Le gouvernement décide en conséquence de révoquer l'ambassadeur. À la suite de cette décision, le Roi Léopold III demande à Louis d'Ursel de se soumettre aux directives du gouvernement, ce qu'il fait tout en ne notifiant pas son rappel auprès des autorités suisses. Le gouvernement s’accommode un temps de cette situation.
Durant le reste de la guerre, Louis d'Ursel fait tout pour garder ses distances avec l'ambassadeur du Royaume-Uni. Il n'apporte pas d'aide aux Belges qui, de Suisse, cherchent à atteindre l'Angleterre et refuse en de publier le communiqué annonçant la victoire des troupes coloniales belges contre les Italiens en Éthiopie. Le gouvernement ne lui fait plus confiance et fait transmettre ses messages par la voie de l'ambassade britannique.
En , Paul-Henri Spaak met le comte d'Ursel en congé puis en disponibilité par retrait d'emploi.
Retraite
modifierLouis d'Ursel ne reçut par la suite plus aucune affectation, même après-guerre. Il est mis à la retraite en 1957. Il meurt à Oostkamp en .
Bibliographie
modifier- F. VANLANGENHOVE, La sécurité de la Belgique: contribution à l'histoire de la période 1940-1950, Bruxelles, 1971.
- F. VANLANGENHOVE, La Belgique et ses garants, l'été 1940: contribution à l'histoire de la politique extérieure de la Belgique pendant la Seconde Guerre Mondiale, Bruxelles, 1972.
- P. LEGRAIN, Pierre van Zuylen, in: Le dictionnaire des Belges, 1981, 539.
- LEOPOLD III, Pour l'Histoire. Sur quelques épisodes de mon règne, Bruxelles, 2001.
- Jan VELAERS & Herman VAN GOETHEM, Leopold III: de Koning, het land, de oorlog, Tielt, 2001.
- Oscar COOMANS DE BRACHENE, Etat présent de la Noblesse du Royaume de Belgique, Annuaire 2000, Bruxelles, 2000.
- Michel DUMOULIN, Mark VAN DEN WIJNGAERT, Vincent DUJARDIN (dir.), Leopold III, Bruxelles, 2001
- Jean STENGERS, Léopold III et le Gouvernement: les deux politiques Belges de 1940, Bruxelles, 2002.
- Mathieu MAGERMAN, "L’homme noir". Pierre van Zuylen en het Belgisch Buitenlands Beleid 1930-1945, licentiaatsthesis (onuitgegeven), Katholieke Universiteit Leuven, 2005