Louise Arbour

juriste québécoise

Louise Arbour, née le à Montréal, est une avocate, juriste et fonctionnaire internationale canadienne.

Louise Arbour
Illustration.
Louise Arbour en 2011.
Fonctions
Haute-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme

(4 ans, 1 mois et 1 jour)
Prédécesseur Sérgio Vieira de Mello
Successeur Navi Pillay
Juge puîné à la Cour suprême du Canada

(4 ans, 9 mois et 16 jours)
Prédécesseur Peter Cory
Successeur Rosalie Abella/Louise Charron
Biographie
Date de naissance (77 ans)
Lieu de naissance Montréal (Québec, Canada)
Nationalité Canadienne
Diplômée de Université de Montréal
Université d'Ottawa
Profession Avocate
Juriste

Louise Arbour
Hauts-commissaires des Nations unies aux droits de l'homme

Avocate de formation, elle est procureur en chef du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et du Tribunal pénal international pour le Rwanda, puis devient juge à la Cour suprême du Canada. Entre 2004 et 2008, elle est Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. De 2017 à 2018, elle est la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les migrations.

Biographie

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Jeunesse

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Issue d'une famille bourgeoise, ses parents étant propriétaires d'une chaîne d'hôtel, Louise Arbour reçoit son éducation primaire et secondaire à la Congrégation Notre-Dame du Collège Regina Assumpta, une école privée tenue par des religieuses. Durant ses études, elle dirige le journal de l'établissement, où elle se fait remarquer pour son irrévérence[1]. Elle obtient un baccalauréat ès arts à l'Université de Montréal en 1967, suivi d'une licence en droit (LL.L.) avec la mention « Distinction » en 1970. C'est durant cette même année qu'elle entre comme avocate au barreau du Québec. Les deux années suivantes, elle est commise aux affaires légales pour le juge Louis-Philippe Pigeon à la Cour suprême du Canada, tout en complétant des études en Common Law canadien à l'Université d'Ottawa. Le Barreau de l'Ontario l'accueille en 1977[2],[3].

Professeur

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De 1974 à 1987, Louise Arbour est officier de recherche pour la Commission de réforme du droit du Canada. Elle est aussi professeure adjointe et doyenne adjointe de la Osgoode Hall Law School à Toronto, où elle avait déjà été professeure adjointe, puis associée, de 1972 à 1973[3].

Juriste

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Juge en Ontario

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Elle est nommée juge à la Cour suprême de l'Ontario en 1987 ; elle est la première femme francophone à accéder à un tel poste[4]. En 1990, elle est nommée juge à la Cour d'appel de l'Ontario.

En 1995, elle est nommée présidente d'une commission d'enquête ontarienne sur l'émeute survenue à la prison des femmes située à Kingston en Ontario. Le résultat du travail de cette commission (le rapport Arbour) entraine la fermeture de la prison en 2000[5].

Tribunal pénal international

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En 1996, elle est nommée procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda et du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Son travail consistait à superviser le travail de ces deux tribunaux créés par les Nations unies. Pendant cette période, elle publie des textes sur les procédures criminelles, les droits de l'homme et les libertés civiles, tant en anglais qu'en français.

En 1997, dans le cadre de ses activités pour le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, elle accuse la France de « traîner les pieds » en Bosnie-Herzégovine en évitant d'arrêter les criminels de guerre[6].

Elle accuse le président de la Serbie, Slobodan Milošević, de crimes de guerre le [7] mais cela n'est rendu public que le .

Juge à la Cour suprême du Canada

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Le , elle est nommée par le premier ministre Jean Chrétien juge à la Cour suprême du Canada (décret 1999-0941). Elle entre en fonction le , succédant au juge Peter Cory. Cette année-là, elle reçoit 17 doctorats honoris causa[8], et en recevra dix autres les années suivantes[8]. Elle quitte ce poste le [8].

Haut-Commissariat aux droits de l'homme

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Louise Arbour en 2007.

Le , Louise Arbour est nommée haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, poste qu'elle occupe à compter du . Elle remplace Sérgio Vieira de Mello, tué dans un attentat à Bagdad (Irak). En , dénonçant les attaques d'Israël contre le Liban, elle fait l'objet d'une campagne ayant pour objectif sa démission de ses fonctions onusiennes[9]; ce qu'elle a fait le .

Elle participe à la « Conférence internationale sur les droits humains des LGBT » à Montréal le , et joue un rôle important dans l'adoption de Déclaration de Montréal sur les droits humains des LGBT. Elle influence aussi fortement l'établissement des principes de Yogjakarta.

Louise Arbour démissionne de ses fonctions le . Contestée de toutes parts par les principaux gouvernements occidentaux et quelques pays émergents[10], elle avait déjà annoncé au printemps précédent son intention de quitter le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Au cours de son mandat, elle émet plusieurs critiques à l'endroit de certains gouvernements, qui cherchent selon elle à contrôler, par leur politique, le Haut Commissariat. De plus, elle déplore vivement l'attitude des États-Unis dans leur lutte antiterroriste ainsi que dans le conflit entre l'État de Palestine et Israël. Elle critique également l'impunité dont jouit le régime de Paul Kagame malgré ses implications dans les violences et crimes de guerre au Congo[11]. Enfin, elle fait du conflit au Darfour son cheval de bataille. Navanethem Pillay lui succède.

Autres fonctions

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Louise Arbour et Kofi Annan en 2011.

Louise Arbour est choisie en pour remplacer Gareth John Evans à la présidence de l'organisation non gouvernementale International Crisis Group. Elle quitte ce poste en . En 2017, elle est nommée représentante spéciale du secrétariat général des Nations unies pour le Pacte mondial sur les migrations[12].

Prix et distinctions

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Doctorats honorifiques

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Médailles associatives ou institutionnelles

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Membre honoraire ou intronisé

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  • 1992 : Membre à vie de l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario
  • 2000 : Membre honoraire de la Société américaine de droit international
  • 2000 : Membre honoraire de la Golden Key National Honour Society
  • 2001 : Membre honoraire de Grays Inn
  • 2003 : Membre du temple de la renommée de la Women's Forum for the Economy and Society
  • 2003 : Membre titulaire honoraire du American College of Trial Lawyers (en)

Mandats

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  • Professeure honoraire, Université de Warwick, Coventry (R.-U.), 1999-2004
  • Vice-présidente, Association canadienne des libertés civiles, 1985-1987
  • Membre du conseil d'administration de l'International Crisis Group, 2000, Présidente et PDG en 2009[15]
  • Membre de l'International Council, Institute for Global Legal Studies of Washington University School of Law, St. Louis, Missouri, 2001
  • Membre du conseil consultatif, International Journal of Constitutional Law, Oxford University Press (New York Law School), 2001
  • Membre, Comité de rédaction, Journal of International Criminal Justices 2003

Hommages

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École secondaire Louise Arbour, à Brampton.
  • 2019 : Parmi les portraits des vingt-et-une Montréalaises exceptionnelles qui se démarquent sur les plans social, scientifique et culturel[16]
  • 2010 : Une école secondaire est nommée en son honneur à Brampton
  • 2019 : Une école élémentaire est nommée en son honneur à Ottawa[17]

Ouvrage

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Références

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  1. (en) CBC News Online, « Indepth: Louise Arbour » [archive du ], sur CBC News, (consulté le )
  2. (en) « Louise Arbour | Biography & Facts | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  3. a et b Cour suprême du Canada, « Cour suprême du Canada - Biographie - Louise Arbour », sur www.scc-csc.ca, (consulté le )
  4. « Louise Arbour (1947-) Femme de loi » [html], sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  5. (en-CA) Lisa Guenther, « What is lost when we pave over a prison », The Globe and Mail,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  6. Afsané Bassir Pour, « Louise Arbour, justice sans frontières » [html], sur Le Monde, (consulté le )
  7. « Louise Arbour » [html], sur edimage.ca (version du sur Internet Archive)
  8. a b et c « L’honorable Louise Arbour » [aspx], sur Cour suprême du Canada
  9. Jean-Claude Leclerc, « «Arbour must go» - Qui sont les criminels de guerre au Proche-Orient ? », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  10. « Louise Arbour quittera ses fonctions », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  11. Sonia Rolley, « RDC: dix ans après sa publication, l’autopsie du rapport Mapping », sur Radio France internationale, (consulté le )
  12. « Le Secrétaire général nomme Mme Louise Arbour, du Canada, Représentante spéciale pour les migrations », sur Organisation des Nations unies, (consulté le )
  13. Louise Arbour, lauréate du Prix spécial du Jury pour la prévention des conflits, Fondation Chirac 2011
  14. Remise du Prix spécial du Jury pour la prévention des conflits 2011 par Kofi Annan et discours de Louise Arbour
  15. (en) « About the Author », sur blog.crisisgroup.org (version du sur Internet Archive)
  16. « Citoyennes inspirantes », sur actualites.uqam.ca, (consulté le )
  17. « Historique », sur Conseil des écoles publiques de l'Est de l'Ontario

Liens externes

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