Luc Ponette
Luc Ponette, né le à Renaix, (Flandre-Orientale), et mort le dans le 10e arrondissement de Paris, est un acteur, producteur de radio et réalisateur français d'origine belge.
Nom de naissance | Luc Marie Germain René Octave Ponette |
---|---|
Naissance |
Renaix (Flandre-Orientale), Belgique |
Nationalité |
Française Belge |
Décès |
(à 81 ans) 10e arrondissement de Paris, France |
Profession |
Acteur Producteur de radio Réalisateur |
Films notables |
Biographie
modifierParcours
modifierLuc Marie Germain René Octave Ponette est le fils d'un médecin grand amateur d'art, Paul Ponette (né à Renaix en 1907 ; inhumé à Schaerbeek en 1973), et de Fernande Lammens, fille d'un industriel gantois. Au sortir de la guerre, en ces temps troublés de l'épuration, sa famille quitte Renaix en 1945 et s'installe par prudence à Bruxelles, et plus précisément au n° 5 de la rue Gachard à Ixelles à partir de 1946. En effet, son père Paul Ponette, frère du SS Maurice Ponette[1], avait lors de l'exercice de sa fonction de médecin, mis sous pression la femme gravement malade d'un dirigeant d'une organisation de Résistance (Réseau Socrate), et par là, il semble qu'à la suite de cette action, de nombreux Résistants renaisiens furent déportés à Buchenwald et à Neuengamme d'où ils ne revinrent pas[2]. Pour ses agissements, Paul Ponette fut condamné en 1948 à 15 ans de travaux forcés et à la privation définitive de ses droits civiques[3].
A Bruxelles, Luc Ponette suit ses études secondaires au collège Saint Boniface. Après deux années d'études de lettres, il sort premier de la première promotion de l'Institut des arts de diffusion (IAD), section acteur, en 1962.
Il débute au Théâtre national de Belgique où il crée le rôle principal de la première pièce d'Arnold Wesker traduite en français : Chips with everything (Nous ferons de vous des hommes) mis en scène par Jean-Claude Huens ; il y interprète également Hippolyte dans Phèdre sous la direction de Julien Bertheau. Au Rideau de Bruxelles, il joue, entre autres, Rodolfo dans « Vu du Pont » d'Arthur Miller mis en scène de Pierre Laroche. Il interprète, en 1965, Rodrigue du Cid dirigé par Maurice Sevenant au Théâtre de l'Alliance.
En 1966, il s'installe à Paris. Après quelques films pour la télévision et le cinéma dont Mira de Fons Rademakers, présenté à la sélection officielle du Festival de Cannes 1971 et Les Assassins de l'ordre de Marcel Carné, avec Jacques Brel, il est engagé par Roger Planchon au Théâtre national populaire (TNP de Villeurbanne) pour interpréter Valère dans Le Tartuffe créé à Buenos Aires en 1973 et dont la tournée s'achève à Osaka en 1979.
Après avoir délaissé son métier d'acteur, il travaille comme producteur indépendant de 1993 à 2007 à France Culture où il réalise des émissions dans le cadre de « Une vie, une œuvre », « Ciné Club », « À voix nue », « La matinée des autres », « Surpris par la nuit »...
En 2013, il réalise le film Eugène Gabritschevsky, le vertige de l'ombre, produit par Zeugma films[4].
Mort
modifierIl meurt le 18 novembre 2019 à Paris (10e arrondissement)[5].
Filmographie
modifierCinéma
modifier- 1971 : Les Assassins de l'ordre : Maître Rivette
- 1971 : Mira de Fons Rademakers : Maurice Rondeau, l'ingénieur
- 1971 : Toilettes pour le bal
- 1977 : L'Homme pressé
- 1981 : Asphalte
- 1983 : La vie est un roman
- 1988 : De bruit et de fureur : le sous-directeur de l'école
- 2000 : Les Savates du bon Dieu : le président du tribunal
Télévision
modifier- 1962 : Mimo Bus (téléfilm)
- 1967 : La Marseillaise de Rude (téléfilm)
- 1971 : L'Heure éblouissante (téléfilm)
- 1973 : Le Jeune Fabre (feuilleton) : Bidinger
- 1973 : Lucien Leuwen : le sous-officier Gobin (mini-feuilletons)
- 1978 : Mazarin (mini-feuilletons)
- 1978 : La Vie comme ça de Jean-Claude Brisseau (téléfilm)
- 1979 : Un juge, un flic (épisode Mort en stock) : Julien Callot
- 1983 : Les Chardons de la colline (téléfilm)
- 1984 : Un homme va être assassiné (téléfilm) : Michel
- 1986 : Opération Condor (feuilleton) : Michel
- 2007 : Tropiques amers (mini-feuilletons) : Christian de Chabot
Émissions diffusées sur France Culture
modifier- 1993 : Profils Perdus : Asger Jorn
- 1995 : Nuits Magnétiques : La Cinémathèque de Belgique
- 1997 : Les Mardis du Cinéma : Pickpocket
- 1997 : Ciné Club : Le Guépard
- 1995 : Une Vie Une Œuvre : Georges Seurat
- 1996 : Francisco Goya
- 1999 : Max Ernst
- 2001 : Nicolas de Staël
- 2001 : Edgar Degas
- 2002 : Satyajit Ray
- 2003 : Lucio Fontana
- 2003 : Jérôme Bosch
- 2004 : Francis Bebey
- 2004 : Véronèse
- 2005 : Lucas Cranach
- 2005 : Frans Hals
- 2005 : Pierre Bruegel l'Ancien
- 2005 : Rogier Van der Weyden
- 2006 : Edvard Munch
- 2006 : Raphaël
- 2006 : Hans Memling
- 2006 : Diego Velázquez
- 2006 : Utamaro
- 2007 : Shitao
- 2007 : Thierry Bouts
- 2007 : Ahmadou Kourouma
- 2000 : Les Chemins de la Connaissance : La Restauration des œuvres d'art
- 2001 : Des Expressionnistes
- 2001 : La Matinée des Autres : Le Monde de l'élevage des taureaux de combat
- 2001 : Surpris par la Nuit : Le Vertige de l'ombre
- 2002 : Grille d'été : Le chemin de Sotigui Kouyate, improbable nomade
- 2006 : A Voix Nue : Avec Michaël Lonsdale.
Notes et références
modifier- Maurice Ponette, né à Renaix en 1906 et mort à Louvain en 1998, était le petit-fils de l'ancien bourgmestre de Renaix Oswald Ponette. Il fut avocat, et défendit notamment l'activiste flamingant Florimond Grammens, dans l'entre-deux-guerres. Il fut le dirigeant du VNV (Vlaams Nationaal Verbond) de l'arrondissement d'Audenarde, mais également le vice-président du théâtre renaisien Voor Taal en Volk (Theater VTV, Théâtre pour la Langue et le Peuple). Après la défaite de 1940, il devint membre du "De Vlag" et de la SS générale. Il s'engagea dans la Waffen-SS après la libération de Renaix le 3 septembre 1944 et prit part aux combats dans les Vosges contre les troupes alliées et américaines. Condamné à mort par contumace, déchu de ses droits politiques et de la nationalité belge par le 30 novembre 1945, il vécut dans la clandestinité jusqu'en 1950, date à laquelle il se rendit aux autorités. Sa condamnation à mort fut commuée en sept ans d'emprisonnement dont il ne fit que trois ans. Il récupère ensuite ses droits civiques. Il adhéra en 1977 au "Vlaams Blok", parti qui venait d'être fondé par Karel Dillen et il fut candidat pour ce parti aux élections européennes de 1989. Maurice Ponette fit notamment un discours le 25 avril 1986 à Renaix, devant le Marnixring Ronse-Taalgrens, dans lequel il disait ne rien regretter de son parcours. Le compte-rendu de son discours fut rédigé par l'historien Luc Dejonghe, auteur de l'ouvrage Ronse, Vlaams Schiereiland. Kroniek van een Taalstrijd, Marnixring Ronse-Taalgrens : Davidsfonds afdeling Ronse, 1986, 165 pages.
- Nico Wouters, De zaak-Vindevogel, historische waarheid en beeldvorming over de repressie in Vlaanderen dans BTNG-RBHC, L, 2020, CEGESOMA, pp. 96 à 132, en ligne : [1], et spécialement page p. 102.
- Luc Vandevelde, Het Zwartboek van Ronse 1940 - 1945, 2013, pp. 24 et 25.
- « Zeugma Films - News audio et vidéo », sur Zeugma Films (consulté le )
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
Liens externes
modifier
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à l'audiovisuel :