Luciano Berio

compositeur italien
Luciano Berio
Description de l'image Luciano Berio.jpg.

Naissance
Oneglia, Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Décès (à 77 ans)
Rome, Drapeau de l'Italie Italie
Activité principale Compositeur
Style Musique contemporaine
Musique électroacoustique
Années d'activité 1946-2003
Collaborations Ferienkurse für Neue Musik (Darmstadt), Bruno Maderna, IRCAM (Paris)
Éditeurs RCA, Philips, Deutsche Grammophon
Maîtres Luigi Dallapiccola
Enseignement Mills College (Oakland, Californie), Université Harvard, Juilliard School of Music
Conjoint Cathy Berberian

Œuvres principales

Luciano Berio (né le à Oneglia, un quartier de la commune d'Imperia, en Ligurie et mort le [1] à Rome) est un compositeur italien. Il est réputé pour ses travaux expérimentaux et son travail de pionnier dans la musique électroacoustique.

Biographie modifier

Son père, pianiste et compositeur de musiques d'accompagnement de films muets et son grand-père, organiste, lui apprirent le piano. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est appelé aux armes, mais le premier jour il se blesse à la main en apprenant à manipuler une arme à feu. Il est donc obligé de passer beaucoup de temps à l'hôpital militaire avant de fuir pour éviter la conscription. De 1946 à 1951, Luciano Berio étudia au Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan chez Giulio Cesare Paribeni (de) (contrepoint) et Giorgio Federico Ghedini (composition). La première exécution publique d'une de ses œuvres, une suite pour piano, a eu lieu en 1947. C'est à cette époque qu'il découvre les compositeurs modernes de la seconde école de Vienne (Arnold Schönberg, Alban Berg et Anton Webern), mais aussi Bartók, Stravinsky, Paul Hindemith et Darius Milhaud.

À cause de sa blessure à la main, il ne peut plus continuer ses études de piano et gagne sa vie comme accompagnateur de classes de chant. Il fait ainsi la connaissance de la soprano américaine Cathy Berberian qu'il épousa en 1950. Ils restèrent mariés jusqu'en 1964.

En 1951, il se rendit aux États-Unis à Tanglewood pour étudier chez Luigi Dallapiccola qui poussa son intérêt vers les principes du sérialisme. Il participa aux Ferienkurse für Neue Musik à Darmstadt où il fit la connaissance de Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, György Ligeti et Mauricio Kagel. Il commença à s’intéresser à la musique électronique et fonda en 1954 à Milan le Studio di Fonologia musicale avec Bruno Maderna et Luigi Nono. Il y invita de nombreux compositeurs comme Henri Pousseur et John Cage. Entre autres, il devint éditeur d’une revue consacrée à la musique expérimentale, les Incontri Musicali.

En 1960, il retourna à Tanglewood comme compositeur en résidence et, à l'invitation de Darius Milhaud en 1962, il devint professeur au Mills College à Oakland, Californie. À partir de 1965, il enseigna à l'université Harvard et à la Juilliard School of Music où il fonda le Juilliard Ensemble qui se consacre à la musique contemporaine (New York, 1967). En 1966, il gagne le « Prix Italia » pour son œuvre Laborintus II. En 1968 sera présentée au public son œuvre la plus marquante, la Sinfonia.

En 1972, il retourna en Italie pour s'installer à Rome. De 1974 à 1980, il fut directeur du département d’électro-acoustique de l’IRCAM à Paris. À Florence, il fonda, en 1987, Tempo Reale (it), un centre de même orientation que l'IRCAM. De 1994 à 2000, il fut compositeur en résidence à Harvard. Il y composa jusqu’à la fin de sa vie.

Il est membre du jury du prix de composition Tōru Takemitsu en 1999.

Œuvre modifier

Œuvres dramatiques modifier

Œuvres orchestrales modifier

  • 1949 : Concertino pour claviers, violons, violoncelle, harpe et cordes
  • 1954 : Nones
  • 1955 : Allelujah II
  • 1958 : Divertimento, en collaboration avec Bruno Maderna
  • 1959 : Tempi concertati
  • 1959 : Chemins I sur Sequenza II, pour harpe et orchestre
  • 1967 : Chemins II sur Sequenza VI pour alto et neuf instruments
  • 1968 : Chemins III sur Chemins II, pour alto, neuf instruments et orchestre
  • 1970 : Chemins IIb pour orchestre
  • 1972 : Chemins IIc pour clarinette basse et orchestre
  • 1974 : Points on the Curve to Find... pour piano et 20 instruments
  • 1975 : Chemins IV sur Sequenza VII pour hautbois (ou saxophone soprano) et onze instruments à cordes
  • 1977 : Ritorno degli snovidenia pour violoncelle et orchestre, Concerto pour deux pianos et orchestre et Concerto pour piano et orchestre
  • 1981 : Corale
  • 1984 : Requies pour orchestre de chambre
  • 1987 : Formazioni
  • 1990 : Continuo
  • 1992 : Chemins V sur Sequenza XI pour guitare et orchestre de chambre
  • 1996 : Récit Chemins VII pour saxophone alto et orchestre
  • 1996 : Kol Od Chemins VI pour trompette et ensemble
  • 1996 : Ekphrasis (Continuo II)
  • 2000 : SOLO pour trombone et orchestre

Œuvres concertantes modifier

  • 1973 : Concerto pour deux pianos et grand orchestre
  • 1984 : Voci (Folk Songs II) pour alto et deux groupes d'instruments
  • 1997 : Alternatim double concerto pour clarinette et alto
  • 1989 : Concerto II - Echoing curves pour piano et deux groupes instrumentaux

Œuvres vocales modifier

  • 1946 : Quatro canzoni populari pour piano et voix de femme
  • 1949 : Magnificat
  • 1952 : Opus number Zoo pour quintette à vent : flûte, hautbois, clarinette, basson et cor (texte de R. Levine récité par les instrumentistes)
  • 1960 : Circles pour voix de femme, harpe et deux percussionnistes
  • 1961 : Epiphanie (en)
  • 1964 : Folk Songs (pour petite formation instrumentale et voix, dont deux sont des reprises de Jacob Niles)
  • 1966 : Sequenza III
  • 1968 : Sinfonia pour huit voix et orchestre
  • 1968 : O King pour voix et cinq instruments
  • 1969 : El mar la mar
  • 1974 : Cries of London pour six voix
  • 1976 : Cries of London version pour huit voix
  • 1975 : A-Ronne documentaire radiophonique pour cinq acteurs sur un poème de Edoardo Sanguineti
  • 1976 : Coro pour 40 voix et instruments
  • 1985 : Naturale, su melodie siciliane pour alto, percussion et voix (ou enregistrées)
  • 1989 : Canticum Novissimi Testamenti, Ballata, pour quatre clarinettes, quatuor de saxophones et octuor vocal
  • 1992 : Epiphanies pour orchestre et voix de femmes
  • 1993 : Orchestration pour Rage et Outrage de George Whyte pour voix et ensemble
  • 1994 : There is no tune pour chœur de chambre
  • 1995 : Shofar pour chœur et orchestre
  • 1995 : Hör prologue pour le Requiem de la Réconciliation
  • 2002 : E si fussi pisci chansons d'amour siciliennes pour chœur mixte a cappella
  • 2003 : Stanze pour baryton, trois petits chœurs d'hommes et orchestre

Musique instrumentale et de chambre modifier

Quatuor à cordes modifier

  • 1952 : Study
  • 1956 : Quartetto
  • 1964 : Sincronie
  • 1993 : Notturno, quatuor à cordes n° 3
  • 1997 : Glosse

Sequenza modifier

Autres modifier

  • 1951 : Due pezzi pour violon et piano
  • 1953 : Strings in the Earth and Air pour clarinette, violoncelle et harpe
  • 1953 : Monotone (All day I hear the noise of waters) pour clarinette, violoncelle et harpe
  • 1953 : Winds of May pour clarinette, violoncelle et harpe
  • 1955 : Les mots sont allés... pour violoncelle
  • 1963 : Sincronie quintette à cordes
  • 1966 : Gesti pour flûte à bec alto
  • 1967 : Différences pour 5 instruments et bande
  • 1973 : Linea, pour deux piano, Marimba et Vibraphone
  • 1974 : Musica leggera, canone permoto contrario e al roverscio, con breve intermezzo pour flûte, alto et accompagnement de violoncelle
  • 1979-1983: 34 Duetti per due violini
  • 1995 : Re-Call pour vingt-trois instruments
  • 1998 : Korót pour huit violoncelles

Musique pour piano modifier

Musique pour bande modifier

  • 1958 : Thema (Omaggio a Joyce)
  • 1960 : Momenti
  • 1961 : Visage avec la voix de Cathy Berberian
  • 1975 : Chants parallèles
  • 1980 : Accordo pour quatre groupes d'instruments à vent
  • 1985 : Naturale (su melodie siciliane) pour Alto, percussion et bande
  • 1999 : Altra voce pour flûte alto, mezzo soprano et électronique,

et de nombreux arrangements et transcriptions.

Discographie sélective modifier

  • Sequenzas I-XIII - Ensemble InterContemporain (1998, DGG 457 038-2)
  • Récital I for Cathy (1971), Folk songs (1964) - Cathy Berberian, London Sinfonietta, Juilliard Ensemble, Dir. Luciano Berio (1972, 1968, RCA 09026 62540 2)

Publications modifier

  • Luciano Berio, Commentaires sur le rock, 1967 (édition française chez Farandola, 2006)
  • Luciano Berio, Entretiens avec Rossana Dalmonte, Genève, Contrechamps, 2010

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Peter Altmann, Sinfonia von Luciano Berio. Eine analytische Studie, Wien, Universal Edition, 1977.
  • Gianmario Borio, Musikalische Avantgarde um 1960. Entwurf einer Theorie der informellen Musik, Laaber, Laaber Verlag 1993.
  • Ute Brüdermann, Das Musiktheater von Luciano Berio, Bern/Frankfurt/New York, Peter Lang 2007.
  • Claudia Sabine Di Luzio, Vielstimmigkeit und Bedeutungsvielfalt im Musiktheater von Luciano Berio, Mainz, Schott 2010.
  • Norbert Dressen, Sprache und Musik bei Luciano Berio. Untersuchungen zu seinem Vokalschaffen, Regensburg, Bosse 1982.
  • Giordano Ferrari, Les débuts du théâtre musical d'avantgarde en Italie, Paris, L'Harmattan 2000.
  • Thomas Gartmann, »...dass nichts an sich jemals vollendet ist.« Untersuchungen zum Instrumentalschaffen von Luciano Berio, Bern/Stuttgart/Wien 1995.
  • René Karlen/Sabine Stampfli (edd.), Luciano Berio. Musikmanuskripte, (= »Inventare der Paul Sacher Stiftung«, vol. 2), Basel (Paul Sacher Stiftung) 1988.
  • Jürgen Maehder, Zitat, Collage, Palimpsest ─ Zur Textbasis des Musiktheaters bei Luciano Berio und Sylvano Bussotti, in: Hermann Danuser/Matthias Kassel (éds.), Musiktheater heute. Internationales Symposion der Paul Sacher Stiftung Basel 2001, Mainz, Schott 2003, pp. 97-133.
  • Jürgen Maehder, Giacomo Puccinis »Turandot« und ihre Wandlungen ─ Die Ergänzungsversuche des III. »Turandot«-Aktes, in: Thomas Bremer/Titus Heydenreich (éds.), Zibaldone. Zeitschrift für italienische Kultur der Gegenwart, vol. 35, Tübingen, Stauffenburg 2003, pp. 50-77.
  • Florivaldo Menezes, Un essai sur la composition verbale électronique »Visage« de Luciano Berio, (= »Quaderni di Musica/Realtà«, vol. 30), Modena 1993.
  • Florivaldo Menezes, Luciano Berio et la phonologie. Une approche jakobsonienne de son œuvre, Frankfurt/Bern/New York, Peter Lang 1993.
  • Fiamma Nicolodi, Pensiero e giuoco nel teatro di Luciano Berio, in: Fiamma Nicolodi, Orizzonti musicali italo-europei 1860-1980, Roma, Bulzoni) 1990, pp. 299-316.
  • David Osmond-Smith, Playing on Words. A Guide to Berio's »Sinfonia«, London (Royal Musical Association) 1985.
  • David Osmond-Smith (éd.), Luciano Berio. Two Interviews with Rossana Dalmonte and Bálint András Varga, New York/London 1985.
  • David Osmond-Smith, Berio, (= Oxford Studies of Composers, vol. 24), Oxford/New York (OUP) 1991.
  • Martine Cadieu, À l’écoute des compositeurs. Entretiens, 1961-1974, (Igor Stravinsky, Luciano Berio, Pierre Boulez, Olivier Messiaen, Iannis Xenakis), Paris, Éditions Minerve, 1992, 283 p.
  • David Osmond-Smith, Nella festa tutto? Structure and Dramaturgy in Luciano Berio's »La vera storia«, in: Cambridge Opera Journal 9/1997, pp. 281-294.
  • David Osmond-Smith, Here comes nobody: a dramaturgical exploration of Luciano Berio's »Outis«, in: Cambridge Opera Journal 12/2000, pp. 163-178.
  • Michel Philippot, Entretien Luciano Berio, in: La Revue Musicale, numéro spécial Varèse ─ Xenakis ─ Berio ─ Pierre Henry, Paris 1968, pp. 85-93.
  • Enzo Restagno (éd.), Berio, Torino (EDT) 1995.
  • Edoardo Sanguineti, Teatro. K, Passaggio, Traumdeutung, Protocolli, Milano, Feltrinelli 1969.
  • Edoardo Sanguineti, Per Musica, éd. Luigi Pestalozza, Modena/Milano, Mucchi/Ricordi 1993.
  • Charlotte Seither, Dissoziation als Prozeß. »Sincronie for string quartet« von Luciano Berio, Kassel, Bärenreiter 2000.
  • Peter Stacey, Contemporary Tendencies in the Relationship of Music and Text with Special Reference to »Pli selon pli« (Boulez) and »Laborinthus II« (Berio), New York/London, Garland 1989.
  • Ivanka Stoïanova, Verbe et son »centre et absence«. Sur »Cummings ist der Dichter« de Boulez, »O King« de Berio et »Für Stimmen... Missa est« de Schnebel, in: Musique en jeu, 1/1974, pp. 79-102.
  • Ivanka Stoïanova, Texte ─ geste ─ musique, Paris (10/18) 1978, (»O King«, pp. 168-173).
  • Ivanka Stoïanova, Prinzipien des Musiktheaters bei Luciano Berio ─ »Passaggio«, »Laborintus II«, »Opera«, in: Otto Kolleritsch (éd.), Oper heute. Formen der Wirklichkeit im zeitgenössischen Musiktheater, »Studien zur Wertungsforschung 16«, Graz/Wien, Universal Edition 1985, pp. 217-227.
  • Ivanka Stoianova, Luciano Berio, Chemins en musique, La Revue musicale n° 375-377,
  • Ivanka Stoïanova, Procédés narratifs dans le théâtre musical récent: L. Berio, S. Bussotti et K. Stockhausen, in: Ivanka Stoïanova, Entre Détermination et aventure. Essais sur la musique de la deuxième moitié du XXe siècle, Paris (L'Harmattan) 2004, pp. 243-276.
  • Marco Uvietta, »È l'ora della prova«: un finale Puccini-Berio per »Turandot«, in: Studi musicali 31/2002, pp. 395-479; english translation: »È l'ora della prova«: Berio's finale for Puccini's »Turandot«, in: Cambridge Opera Journal 16/2004, pp. 187-238.
  • Matthias Theodor Vogt, Listening as a Letter of Uriah: A note on Berio's »Un re in ascolto« (1984) on the occasion of the opera's first performance in London (9 February 1989), in: Cambridge Opera Journal 2/1990, pp. 173-185.

Film portant sur Luciano Berio modifier

Luciano Berio, folklore privé (1984), film documentaire d'Edna Politi.

Notes et références modifier

  1. Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - Luciano Berio », sur www.larousse.fr (consulté le )

Liens externes modifier