Lumachelle

roche sédimentaire contenant un grand nombre d'organismes fossiles

Lumachelle
Image illustrative de l’article Lumachelle
Accumulation de bivalves entassés dans du calcaire du Miocène, Var, France.

La lumachelle (lumachella, diminutif de lumaca, « escargot ») est une roche sédimentaire contenant un grand nombre d'organismes fossiles entiers ou brisés accumulés par sédimentation. On peut la classer parmi les roches carbonatées, car elle contient plus de 50% de matériel carbonaté et parmi les roches détritiques, car elle se compose de plus de 50% de débris (biodétritique).

Les lumachelles se distinguent des récifs : dans ces derniers les animaux fossilisés sont sédimentés en position de vie.

Lumachelle à Trigonia daedalea du piémont alpin, Muséum de Turin, Italie.
Lumachelle à Olympie, Grèce.

Origine modifier

Les lumachelles ont deux origines possibles :

  1. accumulation dans des zones d'une grande productivité biologique (deltas, estuaires, lagunes, sources minéralisées) où certaines communautés d'espèces peuvent alors construire d'importants récifs (bioconstruction). À la mort des organismes, leurs coquilles ou carapaces se désagrègent et s'accumulent ;
  2. accumulation après l'arrêt de la sédimentation : les coquilles et carapaces tombent toujours au même rythme au fond de l’eau mais les argiles ne se déposent plus : la couche est donc bioclastique.

Principaux fossiles modifier

Les coquilles d'ostréidés (de type gryphées), dont les valves restent parfois jointives, constituent fréquemment des lumachelles, ainsi que les rudistes du genre Toucasia[1].

Parasitisme modifier

Dans les lumachelles, les traces de parasitisme des coquillages sont communes. C'est par exemple le cas des huîtres fossiles Ceratostreon flabellatum ou Rhynchostreon suborbiculatum, souvent percées par des parasites foreurs de type cliones ou gastéropodes prédateurs, alors que les bancs d'huîtres de densité inférieure à 5-10 individus par m² n'étaient pas affectés par ces mêmes parasites[2].

Notes et références modifier

  1. Jean-Luc Boudartchouk, « Lourdes (Hautes-Pyrénées). Massif du Béout », Archéologie médiévale, no 23,‎ , p. 486 - 487 (lire en ligne [sur persee], consulté le ), p. 486.
  2. Dynamique des paléoenvironnements à huitres du Crétacé supérieur nord-aquitain (SO France) et du mio-pliocène andalou (SE Espagne) : biodiversité, analyse séquentielle, biogéochimie (Thèse de Blaise VIDET ; 11 décembre 2003 ; voir p 191)

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Bibliographie modifier

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