La lutte mongole, ou bökh (en mongol bitchig : ᠮᠣᠩᠭᠣᠯ
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, mongol cyrillique : монгол бөх, translittération : mongol bökh), également appelé lutte nationale (ᠦᠨᠳᠦᠰᠦᠨ ᠦ
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/ Үндэсний бөх, ündesnii bökh) ou célébration nationale (ᠦᠨᠳᠦᠰᠦᠨ ᠦ
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/ үндэсний баяр, mongol en latin : ündesnii bayar, littéralement : célébration nationale) est considérée comme l'un des trois sports virils de Mongolie. Elle se distingue des autres luttes par l'absence de divisions de poids ; le but est simplement d’obliger l’adversaire à mettre un genou, le dos, ou le postérieur au sol, en utilisant n'importe lequel des mouvements traditionnels (mekh).

Combat traditionnel de burumbators (guerriers) au festival Naadam près de Oulan-Bator (Mongolie-Extérieure)

« Le sport dure trois heures maximum, si jamais aucun des deux hommes ne tombe. »

Histoire modifier

Khüresh, lutte mongole pratiquée à Touva

La lutte mongole était déjà pratiquée par les Xiongnu puis les Huns[1].

En 2004, la Mongolie-Intérieure a organisé le tournoi de lutte en réunissant 2 048 lutteurs. En , les lutteurs de Mongolie ont battu le record en réunissant 6 000 lutteurs[1].

Traditions modifier

Les traditions divergent entre Mongolie-Extérieure (aujourd'hui Mongolie indépendante) et Mongolie-Intérieure. Les costumes de ces derniers sont proches de ceux des lutteurs mandchous, ils se battent en pantalons, tandis qu'un slip est porté en Mongolie Extérieure. Les lutteurs de Mongolie Extérieure ont une sorte de boléro en tissu, tandis-que ceux de mongolie intérieure sont parfois en cuir, parfois avec des clous, et souvent, comportant plusieurs morceaux de tissus multicolores attachés à l'arrière sur le collier des lutteurs.

Dans les 2 cas les bottes mongoles, solides et en cuir sont portées.

Compétition modifier

La compétition la plus populaire de lutte mongole a lieu pendant le Naadam, en juillet de chaque année. Le tournoi se fait en 9 tours (soit 512 lutteurs). Plus rarement, dans les années où un anniversaire national est fêté, le tournoi de Naadam peut avoir 10 tours (1024 participants). Des titres nationaux sont décernés aux lutteurs quand ils atteignent au moins le 5e tour du tournoi[2].

Critiques modifier

Les compétitions de lutte mongole sont critiquées sur plusieurs aspects. D'abord, les lutteurs sont souvent accusés de dopage. Ensuite, les titres sont souvent achetés, surtout au niveau du cinquième tour : certains lutteurs sont payés pour perdre volontairement et offrir un titre à leur adversaire. Enfin, les lutteurs font généralement partie d'un club sportif et ces clubs sont souvent rattachés à l'armée ou à la police. Si un lutteur remporte le tournoi de Naadam, il reçoit, en plus du titre de champion, le grade de lieutenant-colonel ou colonel. Cette pratique récente est critiquée car la plupart des lutteurs n'ont aucune compétence militaire et que nombre d'officiers plus compétents n'atteindront jamais ce grade[2].

Divers modifier

Lutteurs mongols comme pièces d'un jeu d'échecs mongols

Dans les échecs mongols, certaines pièces peuvent représenter des lutteurs mongols.

Notes et références modifier

  1. a et b « Les lutteurs mongols aux prises avec le record du plus grand combat », Le Monde,
  2. a et b (en) Bat-Erdene Zorigtkhuu, « Grappling with Wrestling Titles », Université de la Colombie-Britannique,

Bibliographie modifier

  • (mn-Cyrl) Сүхбаатар На., Бух ноолдоон: Эрдэм шинжилгээний өгүүллүүдийн эмхэтгэл, Улаанбаарар, Toд номын гэрэл төв, coll. « Bibliotheca Oiratica biography serica » (no XV),‎ , 140 p. (ISBN 978-9919-23-971-8)

Voir aussi modifier

Lien externe modifier

(mn-Mong) http://www.mongolbuh.com/ — Site de Mongolie-Intérieure de lutte mongole.
(mn-Cyrl) http://garid.hiimori.mn/list/бөxчүүд — Site du Pays mongol de lutte mongole.