Márkos Vamvakáris

Musicien et chanteur grec de rébétiko (1905-1972)

Márkos Vamvakáris (en grec moderne : Μάρκος Βαμβακάρης) est un compositeur, musicien et chanteur de rébétiko, né à Syros en 1905 et mort en 1972. Sa voix, son jeu au bouzouki et les thématiques de ses chansons en font l'un des musiciens les plus représentatifs du rébétiko, et notamment du « style du Pirée ». Il est considéré comme le « patriarche » du rébétiko.

Márkos Vamvakáris
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
Hôpital de la Croix-Rouge (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Third Cemetery of Athens (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Μάρκος Βαμβακάρης
Surnom
Markos, "Rokos", ou "la Contrebasse"
Nationalité
grecque
Activité
Musicien
Période d'activité
1925-1970
Fratrie
Argýris Vamvakáris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Stélios Vamvakáris (d)
Doménikos Vamvakáris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Instrument
bouzouki
Label
Genre artistique
Rébétiko

Biographie

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Márkos Vamvakáris est né le dans le quartier de Skali à Áno Sýros, dans une famille catholique, d'où son surnom de « Frángos » ("Φράγκος", le Franc). Ses parents étaient de pauvres paysans. Son grand-père écrivait des chansons et son père jouait de la gaïda. Il est l'aîné d'une fratrie de six enfants.

Vers l'âge de quinze ans, après avoir déjà exercé de nombreux métiers sur son île natale[1], Márkos Vamvakáris quitte Syros pour s'installer au Pirée, où il est rejoint plus tard par sa famille. Il y travaille notamment comme débardeur sur les docks, et plus longuement comme écorcheur aux abattoirs publics (ce qui restera son métier principal jusqu'au milieu des années 1930).

Il apprend le bouzouki dans les fumeries clandestines (les "tékés") du Pirée, fréquente les "manguès" et commence à composer des chansons, dont les paroles dépeignent soit l'univers très particulier des tékés, soit ses propres peines de cœur. Marié depuis l'âge de 18 ans à Eleni Mavroudi, dite "Zigoala", et quoique lui-même adepte de mœurs assez libres, il supporte très mal les rumeurs d'infidélité de cette dernière, qui conduiront finalement le coupe au divorce[2]. Cette relation tumultueuse lui inspirera de nombreuses chansons.

En 1933, la compagnie Parlophone commercialise le premier disque 78 tours de Márkos Vamvakáris, « Karadouzéni » ("Καραντουζένι"), considéré comme le premier disque de rébétiko enregistré en Grèce à connaître un large succès. En parallèle, celui que l'on surnomme désormais "Márkos" monte avec ses amis Yórgos Bátis, Strátos Pagioumtzís (en) et Anéstis Deliás (en) le premier groupe de rébétiko amené à produire au grand jour : « La Célèbre Tétrade du Pirée » ("Η Τετράς η Ξακουστή του Πειραιώς", I Tetrás i Xakoustí tou Pireós)[3]. Les années 1933-1937 seront ses plus productives, et le groupe enchaîne les tournées dans toute la Grèce. Márkos enregistre en 1935, parmi d'autres succès, le titre « Frangosyrianí » ("Φραγκοσυριανή"), la plus connue de ses chansons.

Il continue à écrire après l'établissement de la censure en 1937 par le Régime du 4-Août, adaptant ses textes où disparaissent les références au haschich et au monde des bas-fonds. L'Occupation allemande, qui conduit vite à une terrible famine, met ensuite un coup d'arrêt à la production discographique. Mobilisé en 1941, Vamvakáris est démobilisé quelques mois plus part, lorsque la Grèce capitule. Pour nourrir sa famille durant cette période trouble, il déménage à Athènes et continue à se produire dans des cabarets[4].

Il se remarie en 1943, cette fois à l'église orthodoxe, et se voit pour cette raison excommunier par l'Église catholique (il sera réintégré en 1966, quand l'imbroglio administratif lié à la non-annulation de son premier mariage sera réglé). Márkos et Vanguélio Vergíou (1918-2014), sa seconde épouse, auront trois enfants : Vassílis, Stélios et Doménikos Vamvakáris. Les deux derniers deviendront, à leur tour, d'éminents bouzoukistes et compositeurs.

Les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale correspondent à une traversée du désert pour le musicien Vamvakáris : les évolutions de la musique populaire ont rendu son style démodé, il souffre d'arthrose, notamment aux doigts. Boudé par les compagnies discographique, il ne vit plus que de modestes cachets, restant à la porte des plus grandes scènes.

"Redécouvert" par la jeune génération (et en premier lieu par des militants des Jeunesses Lambrakis, engagés contre la dictature des colonels), il entame cependant une seconde carrière à partir du début des années 1960, après que plusieurs de ses anciens succès, mais aussi de nouveaux titres, ont été enregistrés, avec de nouvelles orchestrations et arrangements, par de jeunes artistes comme Grigóris Bithikótsis, Katy Grey, Angela Greca.

Il meurt en 1972 à l'âge de 66 ans.

Discographie

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Márkos Vamvakáris a enregistré plus de 200 chansons durant sa carrière, la plupart sur 78 tours, généralement comme auteur-compositeur-interprète, et plus rarement comme instrumentiste ou interprète pour d'autres compositeurs (notamment Spýros Peristéris et Vassílis Tsitsánis). A noter que, pour contourner les exigences financières de sa première épouse, il a signé un certain nombre de titre sous le pseudonyme de « Rókos » (le surnom syriote de son grand-père paternel), voire sous d'autres noms (parfois d'amis musiciens auxquels il faisait cadeau de ses créations).

Notes et références

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  1. Markos Vamvakaris (trad. du grec par Nicolas Pallier, ill. Jeff Pourquié), Moi, Markos : Autobiographie [« Αυτοβιογραφία »], Saint-Sulpice-la-Pointe, Les Fondeurs de Briques, coll. « Instrumental »,‎ , 320 p. (ISBN 978-2-916749-67-9), « Chapitre I : Syra, toi et ta ville haute (1905-1920) », p. 48-64
  2. Ibid., «  Chapitre II  : Les années au Pirée (1920-1930)  »
  3. Ibid., «  Chapitre III  : Bouzouki, régal du p'tit peuple (1930-1940)  »
  4. Ibid., «  Chapitre IV : Mes yeux, ils en ont vu des choses" (1940-1950)  »

Liens externes

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